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Conflit d'intérêts ? Les coulisses de l'affaire Montebourg-Pulvar-Pigasse
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Derrière le rideau

Depuis l'arrivée d'Hollande le Bon au Palais de l'Elysée, les intrigues de cour ne s'arrêtent pas ! Dominique de Saint-Honoré revient avec humour sur les accusations de conflit d’intérêts à l'encontre d'Arnaud Montebourg et de sa compagne d'alors, Audrez Pulvar. Extrait de "Hollande le Bon" (2/3).

Dominique  de Saint-Honoré

Dominique de Saint-Honoré

Dominique De Saint-Honoré arpente les allées et les antichambres de la nouvelle gouvernance.Il y observe, avec une distance amusée, l'éternelle comédie du pouvoir. 

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On accusait [...] M. de Montebourg de favoriser les intérêts de certains pour accroître les siens en propre ou ceux de son épouse. Je vous rappelle l’affaire : en prévision de la future Banque publique d’investissement – dont nous avons parlé plus haut –, notre nouvel hôte de Bercy, M. le marquis de Moscovivi, avait confié un mandat de conseil à M. Matthieu Pigasse, directeur de la banque Lazare, pour la création de cette grande trésorerie. Or le dénommé Pigasse, actionnaire des Inrockuptibles – une gazette aussi prévisible qu’un bulletin paroissial du VIe arrondissement –, venait justement d’embaucher en juillet Mme Audrey Pulvar, compagne du Commissaire de Montebourg, en qualité de rédactrice en chef. Il faut dire qu’à l’annonce de cette nomination la circonspection fut de mise, car Mme Pulvar nous avait montré qu’elle était à la critique littéraire et cinématographique ce que la sandwicherie McDonald’s était à la cuisine.

Mais enfin, lorsque le Commissaire de Montebourg clama qu’il n’était point satisfait de ce mandat confié à M. Pigasse, au sujet duquel il n’avait point été averti. On ne réussit point à le croire. Car ce mandat avait été proposé au dénommé Pigasse par l’Agence des participants de l’État sur laquelle le marquis de Moscovici et le Commissaire de Montebourg étaient en cotutelle. La courageuse Mme Pulvar tenta de défendre l’honneur bafoué de son compagnon.

Plus que jamais son homme affectait d’être outré de cette calomnie, et il faut avouer que cette posture ajoutait à son charme, lequel n’était pas des moindres. Mais voilà, Mme Pulvar, si elle était bonne fille, était beaucoup moins habile que son bellâtre de conjoint. En voulant le défendre, elle l’enfonça. Elle prétendit qu’avant sa nomination au journal M. de Montebourg n’avait jamais été en accointance avec le dénommé Pigasse. Or ce monsieur, quoiqu’il prétendît lui aussi aux bonnes dames du magazine Elle, appartenait à des coteries de toutes sortes, et notamment au club socialiste très influent de Terra Nova, ce fameux think tank qui servit fort bien la carrière personnelle de M. de Montebourg, puisque ce dernier organisa les primaires socialistes en collaboration avec ce réseau très « indépendant ». On aurait pu penser que M. de Montebourg se foutait vraiment de la gueule du prolo ; on se disposa toutefois à le croire, il s’agissait, disait-on, d’une mauvaise coordination avec le marquis de Moscovici. On rapporta que le Commissaire alla morigéner le marquis, et que les murs de son bureau tremblèrent.

Délit d’initiés, conflit d’intérêts, trafic d’influence, service entre amis ou pure coïncidence, cette mauvaise coordination tombait assez bien pour nos protagonistes très ambitieux.

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Extrait de "Hollande le Bon", Jean-Claude Gawsewitch (janvier 2013)

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