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"Ça le fait plus" : le top 5 des expressions et autres abus de langage les plus énervants
©D.R.

Silence !

Nombreux sont les tics de langage ou « expressions énervantes » qui sont copieusement utilisés par quelques-uns (mais pas tous) et en agacent quelques autres (mais pas tous non plus).

Georges Planelles

Georges Planelles

Georges Planelles est l'auteur du livre de référence 1001 expressions préférées des Français (L'opportun Eds De, 2011).

Ingénieur de formation et passionné de langue française, il s’intéresse aux expressions qui la composent depuis des années au travers du site Expressio.fr dont il est le créateur et qui décortique quotidiennement les expressions les plus célèbres de la langue française.

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Ils sont la plupart du temps soit des usages incorrects, étymologiquement parlant, de notre vocabulaire, soit des formules toutes faites, issues de films ou d'émissions de télévision et qui marquent les spectateurs. Ils peuvent aussi être des formulations alambiquées à propos desquelles on pourrait affirmer « pourquoi le dire simplement quand on peut le dire de manière compliquée ».

En voici une courte liste, obligatoirement subjective et forcément non exhaustive.

Au jour d'aujourd'hui

Voilà un exemple typique de pléonasme, qui existe au moins depuis le XIXe siècle et qui par périodes, se retrouve régulièrement dans les conversations modernes.

En effet, aujourd'hui est déjà en lui-même un pléonasme, issu de ce jour d'huihui, au Xe siècle, venu du latin hodie, signifiait « en ce jour ». Il est donc parfaitement inutile d'en rajouter une couche supplémentaire pour en arriver à dire quelque chose comme « au jour du jour de ce jour ».

Excessivement

Il s'agit encore ici d'un abus de langage récent. Ce mot est beaucoup trop souvent utilisé à la place de extrêmement par ceux qui s'empressent d'oublier que ce qui est extrême, donc proche d'une limite, n'est pas forcément excessif, donc dépasse la limite.

On peut donc rappeler qu'extrêmement peut être utilisé là où on veut dire « (vraiment) beaucoup » et excessivement à la place de « trop ».

Force est de (constater, reconnaître...)

Tic d'origine journalistique relativement récent et trop fréquent, très employé par Claire Chazal, entre autres, lorsqu'elle présente le journal télévisé, force est de constater que cette formule peut toujours être remplacée par un simple « on constate, reconnaît…  » ou, si on veut vraiment insister sur le fait que la constation est inévitable, par un «  on ne peut que constater, reconnaître… »

À l'insu de son plein gré

Si cette expression est la plupart du temps exprimée ironiquement, on ne peut que constater que, du fait qu'elle est presque rentrée dans le langage courant, certains locuteurs ne se rendent pas compte de son énormité. Car elle ne veut rien dire. Ou plutôt, on a là une forme d'oxymore (comme « un silence assourdissant », par exemple). Si une personne fait quelque chose de son plein gré, c'est en parfaite connaissance de cause, donc certainement pas à son insu.

Cette formulation nous vient en droite ligne des Guignols de l'Info, sur Canal +, à l'époque de l'affaire Festina où la marionnette de Richard Virenque disait que, si elle était dopée, c'était « à l'insu de son plein gré ».

Ça le fait (ou ça le fait pas)

Ah, ce verbe faire, mis à toutes les sauces là où, la plupart du temps, il existe en français un ou des verbes au sens autrement plus précis !

Nous avons là une traduction littérale de l'anglais « that does it » très récente puisqu'elle nous vient des banlieues parisiennes à la fin du siècle dernier. Elle y a remplacé des locutions en bon français comme ça convient, ça fonctionne ou l'idée est bonne, entre autres.

Seules quelques-unes des formules souvent agaçantes ont été évoquées ici, mais en fait, c'est parce qu'il fallait rendre ce texte ASAP. J'espère simplement qu'à sa lecture vous vous serez dit : «  c'est que du bonheur  ». Mais bon, moi j'dis ça, j'dis rien, hein ?

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