Ni mères, ni épouses, ni filles : que sont les femmes aujourd'hui sinon l'échec des féministes ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Des femmes qui ne seraient plus ni épouses, ni mères, ni filles donneraient plus de difficultés que jamais aux hommes.
Des femmes qui ne seraient plus ni épouses, ni mères, ni filles donneraient plus de difficultés que jamais aux hommes.
©Reuters

Femmes modernes

Des femmes qui ne seraient plus ni épouses, ni mères, ni filles donneraient plus de difficultés que jamais aux hommes. Le combat des féministes pour arriver à cette liberté pourrait n'être qu'un échec : le sexe semble toujours être au cœur de la relation homme/femme. Introduction à une série dont le thème est "les féministes ont-elles tout faux ?".

Christine De Villiers

Christine De Villiers

Christine De Villiers est journaliste et reporter.

Elle dirige les Editions Gérard de Villiers depuis 1998.

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Les féministes auraient-elles tout faux ?

Sans doute.

Les « vrais hommes » aiment les « vraies femmes ».

Les « vrais hommes » aiment le « cul » comme l’écrit crûment Michel Houellebecq…

Bruno, héros  du  roman « Les Particules Elémentaires », se fend de l’achat d’une guêpière pour relancer sa vie sexuelle, et pour que sa femme lui fasse « une pipe ». Mais il fait un flop magistral, et est obligé de penser aux lèvres pulpeuses et à la langue râpeuse  de l’une de ses élèves de seconde pour éjaculer…

Les « vrais hommes détestent ces nouvelles femmes » qui ne sont plus ni des mères, ni des épouses, ni des maîtresses.

Houellebecq, à travers ses héroïnes, les accuserait même d’avoir laissé s’écrouler le dernier bastion de notre société : la cellule familiale.

Victoria Deodato, élève en 4ème année de Lettres Modernes, en a fait sa thèse, s’appuyant sur une étude de Bruno Viard, professeur à l’université de Provence, et auteur de « Houellebecq au laser : la faute à Mai 68 », éditions Ovadia.

Houellebecq a-t-il raison de s’attaquer aux féministes ?

1952. « Le Deuxième Sexe » de Simone de Beauvoir paraît. Le mouvement féministe va naître, se propageant aux Etats Unis.

2012. « Beauvoir in Love » d’Irène Frain remet en question les théories de la grande prêtresse du féminisme. Et met à terre la Simone de Beauvoir « au cerveau d’homme ».

On découvre soudain une Simone de Beauvoir amoureuse, passionnée, prête à tout pour l’homme qu’elle aime.

« Je vous obéirai, je passerai la serpillière… »

Lorsqu’en 1947, Simone de Beauvoir rencontre l’écrivain américain Nelson Algren, elle en tombe follement amoureuse.

Leur liaison est torride. Simone est âgée de 39 ans, et découvre avec Nelson la passion sexuelle.

Mais Simone est double.

Et  Algren ne fait pas dans le détail.

Leur liaison prend fin en 1964, lorsqu’Algren découvre la vraie Simone : une femme qui n’a jamais cessé de craindre les « contingentes » que Sartre, qui ne la touchait plus depuis plus de 12 ans au moment de leur rencontre, mettait dans son lit.

Le mythe du couple Beauvoir-Sartre s’écroule définitivement.

Il n’était qu’un artifice philosophique et intellectuel, dans lequel Sartre menait la danse.

Même si Beauvoir multipliait les liaisons, masculines et féminines…

En 1986, lorsque Beauvoir est enterrée, son souhait est respecté : conserver à son doigt l’anneau d’argent que Nelson Algren lui offrît au plus fort moment de leur passion.

Simone de Beauvoir était une femme comme les autres. Une femme dont la vie était « coupée » en deux : la femme femme, et l’intellectuelle du Café de Flore.

En 2012, seul Claude Lanzmann, l’auteur de « Shoah », peut encore nous parler de Simone de Beauvoir, avec qui il vécut de 1952 à 1959.

Ce dimanche soir de novembre, lorsque j’invite Claude Lanzmann à dîner, tout se passe très bien. Jusqu’au moment où je lui montre l’ouvrage d’Irène Frain. "Mais, c’est moi qui vécût une folle passion avec elle. Pas  Algren". Claude Lanzmann, dont les colères sont légendaires, est fou de rage. Devant son steak haché, il écume… Puis le jette presqu’en l’air, et se lève de table. Motif : Irène Frain aurait dû le consulter pour écrire sur Simone de Beauvoir ! Quant à moi, je refuse catégoriquement de céder à ses exigences : Lanzmann veut qu’on parle de lui, mais souhaite « contrôler ». Il avait déjà raccroché au nez d’un journaliste de L’Express qui l’appelait pour l’interviewer lors de la parution de « Beauvoir in Love ». J’en reste donc là. Sans regrets.

C’est la première fois dans ma carrière de journaliste qu’un de mes interlocuteurs veut avoir ainsi le contrôle sur ce que j’écris.

Que penser aujourd’hui du féminisme que Beauvoir a prôné toute sa vie ?

Et qui fût repris aux Etats Unis par Kate Millett et Betty Friedan dans les années 70.

Sans oublier l’Américaine Helen Gurley Brown,  qui fût un temps bannie, mais qui relança Cosmopolitan en 1973 avec une vision du féminisme qui n’était pas à l’époque « politiquement correcte ».

La « Cosmo Girl » est en effet plus proche de la « Playmate » de Hugh Heffner que de Simone de Beauvoir en tailleur sombre et chignon bas.

Aujourd’hui, un nouveau féminisme est en train de prendre forme. Celui qui prend en compte les différences entre hommes et femmes. Sans pour autant lâcher les libertés et droits que nos aînées ont si chèrement acquis.

Les hommes ne pensent-ils donc réellement qu’au sexe ?

Les rapports médicaux convergent tous  sur ce point : l’homme fabrique 40 à 60 fois plus de testostérone que la femme. Et pense en moyenne 5000 fois par an au sexe, rapporte le journal britannique « The Telegraph », soit 13 fois par jour. La  femme, elle, ne pense au sexe que… 5 fois par jour. Soit, à peu près trois fois moins souvent. Physiologiquement, les femmes seront toujours différentes. Les féministes auront beau faire et refaire, on ne peut aller contre la nature.

Eric, 52 ans, marié et père de deux enfants, raconte comment il a fini par se lasser de sa femme.

"Elle rentrait tous les soirs fatiguée, et n’avait qu’une idée : s’occuper de la maison, et traquer les  grains de poussière de la maison. Je n’en demandais pas autant. J’avais 27 ans, et envie d’avoir une vie de couple normale. J’aimais ma femme. J’avais envie d’elle. Mais à chacune de mes avances, elle me rejetait. Fatiguée. Le sexe ? Pas son truc. Moi, à l’époque, je n’ai pas honte de le dire, j’avais envie de faire l’amour très souvent. A croire que les femmes ne comprennent pas l’évidence. J’ai fini par en avoir assez. J’ai commencé à la tromper. Au départ, j’ai eu la sensation que cela n’aurait pas d’incidence sur mon couple. Mais petit à petit les disputes entre elle et moi ont commencé. C’est sournois, insidieux. Mais, dès l’instant où j’ai commencé à aller voir ailleurs, je m’énervais plus facilement. Je le reconnais. Pourtant, aujourd’hui, s’il y a une chose qui compte pour moi plus que tout, c’est bien la fidélité".

Eric est un homme comme un autre. Mais qui ne mâche pas ses mots.

"J’ai fini par quitter ma femme. J’en avais marre de ne jamais pouvoir faire l’amour avec elle quand j’en avais envie. J’en avais assez des disputes, et de son manque de compréhension de la vie. J’avais l’impression de vivre avec une caricature de femme. Même avec nos enfants, elle manquait de tendresse, de douceur. C’est moi qui instaurais le dialogue entre nos enfants et moi. Je me demandais parfois si j’étais bien normal. Je suis parti une première fois. Seul. Puis je suis revenu. Ma femme me promettait la lune. J’y ai cru une seconde fois. Mais, au bout de quelques mois, tout a recommencé. Les disputes, les cris, je suis alors parti définitivement. Je m’occupe beaucoup de mes deux enfants. C’est dommage que mon couple n’ait pas tenu. Je le déplore. Mais, je n’en pouvais plus".

Situation bien classique s’accordent à dire tous les spécialistes du couple.

Phénomène de société aussi.

"Nos parents restaient le plus souvent ensemble pour les enfants. Les mères représentaient la douceur. Les pères instauraient la rigueur", explique le Dr Alain Meunier, psychiatre.

"Les exemples de couples qui commencent par dysfonctionner à cause du sexe sont les plus classiques. L’homme n’a pas « son compte » chez lui, et va voir ailleurs. Au début, c’est vrai, cela peut apparaître comme anodin. Après tout, un coup de canif, ce n’est rien. Puis s’instaure une sorte d’indifférence à l’autre dans le couple, qui précède les moments d’incompréhension. Viennent ensuite les disputes. Pour un oui, pour un non".

Disputes, mésentente, absence d’intimité et de compréhension, ces « nouvelles femmes », auxquelles les hommes ne parviennent pas à s’habituer, sont elles les fautives ?

Le féminisme a-t-il réellement contribué à changer les femmes et la composition de la cellule familiale ?    

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