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Obama n’est pas Bush...
Obama n’est pas Bush...
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Editorial

Il n’y aura pas de printemps arabe. Kadhafi tire sur son peuple et l'Occident ne bouge pas.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Après les départs précipités de Ben Ali et Moubarak de Tunisie et d’Egypte en début d’année, on s’était précipités nous aussi pour espérer un « effet domino », une démocratisation galopante qui gagnerait un à un les pays arabes.

Le rêve vient d’être stoppé par le colonel Kadhafi. Plutôt que d’essayer d’amadouer son peuple comme avaient tenté de le faire le président tunisien et le rais du Caire avant de s’effacer, le guide libyen a répondu aux aspirations de son peuple à plus de justice et de liberté en tirant dans le tas. Certains soldats nationaux rechignaient à accomplir la sale besogne ? Kadhafi a recruté des mercenaires d’Europe centrale et d’Afrique. Aujourd’hui, ses hommes marchent sur Benghazi, le dernier bastion des insurgés qui risque fort de devenir le théâtre d’un massacre sanglant.

Et l’Occident dans tout ça ? L’OTAN, l’ONU, l’Amérique, l’Europe ? De divergences en désaccords, personne n’a bougé. Interdire l’espace aérien libyen aux avions de Kadhafi ? Trop compliqué. Des frappes ciblées comme l’a préconisé Nicolas Sarkozy dans un grand moment de gesticulation dont il a le secret ? Trop risqué.

Obama n’est pas Bush et l’on finirait presque par le regretter. Quand l’Irak a envahi le Koweit il y a tout juste 20 ans, Bush père a secoué les Nations Unies, posé des ultimatums à Saddam Hussein, empêché Israël de réagir aux tirs de scuds contre Tel Aviv afin d’éviter un embrasement régional, convaincu l’Europe et même la France de participer à l’opération Tempête du Désert qui eut raison de la 7e armée du monde en deux temps, trois mouvements.

Des pseudo spécialistes de ces questions ont crié au complot de la CIA ! Paul-Marie Coûteaux, par exemple, à la lame toujours tranchante, ressassait à l’époque une théorie conspirationniste digne de Dieudonné : les Américains ont sciemment incité l’Irak à agresser le Koweit afin d’en prendre prétexte pour se déployer dans la région et en contrôler la manne pétrolière. Oubliant au passage que Saddam Hussein aurait pu retirer ses troupes du Koweit dés les premiers ultimatums occidentaux et éviter la guerre.

A nouveau, l’on rencontre sur la toile ces mêmes théories fumeuses selon lesquelles Washington aurait lâché la Tunisie pour, in fine, déstabiliser la Libye voisine, obtenir l’autorisation des Nations Unies de fondre sur Tripoli et s’emparer des ressources pétrolières locales. Las ! Obama n’est pas Bush. Ni père ni fils. Ce beau président à la démarche chaloupée de basketteur de la NBA semble plus attaché à son image de dirigeant cool et multilatéraliste qu’à la défense des peuples opprimés. Et quand l’Amérique se retient, l’Europe affiche ses divisions et les dictateurs peuvent dormir tranquille.

Pendant ce temps, à Benghazi, les derniers rebelles attendent sans peur leur exécution annoncée.

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