Pourquoi Bibi Netanyahou ne sera jamais un homme d’Etat<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Pourquoi Bibi Netanyahou ne sera jamais un homme d’Etat
©

Edito

Aveuglé par les sondages et la peur d'un échec aux prochaines élections législatives, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a pris de mauvaises décisions, notamment combattre de toutes ses forces la résolution onusienne accordant un statut d’Etat observateur à la Palestine.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

Voir la bio »

La vie politique israélienne ne se remet pas d’avoir perdu un à un les pères fondateurs de l’Etat hébreu. Le dernier de ces Mohicans, Shimon Peres, n’occupe qu’une fonction honorifique de Président qui lui octroie honneurs et gloire mais ne lui confère aucun pouvoir exécutif. Depuis les disparitions de Menahem Begin, Itzhak Shamir, Ariel Sharon (maintenu en état de coma artificiel depuis sept ans), Ezer Weizmann et avant eux, David Ben Gourion ou encore Moshé Dayan, des personnalités s’adonnant la plupart du temps à de basses manœuvres politiciennes ont émergé, à commencer par l’actuel Premier ministre, Benjamin Netanyahou.

Cet ancien officier de Tsahal a décidé, contre tout logique stratégique, de combattre de toutes ses forces la résolution onusienne accordant un statut d’Etat observateur à la Palestine. En votant la résolution qui a recueilli l’immense majorité des suffrages (138 voix pour, 9 contre, 41 abstentions), il aurait pourtant exprimé à la face du monde qu’Israël n’est pas opposé à la création d’un Etat palestinien et, de fait, gagné la bataille de l’image. Il aurait aussi renforcé à bon compte la position de Mahmoud Abbas qui, certes, n’est pas l’interlocuteur le plus courageux pour avancer vers la paix, mais demeure le seul possible.

Au lieu de cela, Netanyahou a choisi de sanctionner financièrement le peuple palestinien et irrité son premier partenaire stratégique, les Etats-Unis, en donnant son aval à la construction de 3000 logements dans les territoires au lendemain du vote ! Pire encore, il a relancé l’organisation terroriste Hamas qui prospère à Gaza sur l’idée que « les juifs ne laisseront jamais les Palestiniens créer leur Etat ».

Certains analystes veulent voir là une tactique délibérée du gouvernement israélien qui chercherait à entretenir le conflit entre Gaza et Ramallah afin de s’éviter une négociation complexe avec Mahmoud Abbas. Malheureusement, je crois que le calcul de Netanyahou n’est pas aussi subtil.

Se profilent en Israël des élections législatives prévues le 22 janvier 2013. Son parti, le Likoud, est challengé par plusieurs formations, à sa droite et à sa gauche, qui pourraient l’empêcher de constituer une coalition homogène. La Maison juive, dirigé par le milliardaire religieux Naftali Bennett, semble séduire les derniers aficionados du Grand Israël, tandis que la liste conduite par l’ancienne présidente de Kadima, la centriste Tzippi Livni, qui vient de recevoir le renfort de l’ex-leader du parti Travailliste Amir Peretz, devrait plaire à la frange la plus pragmatique de la population israélienne.

En vérité, aveuglé par les sondages, Bibi Natanyahou n’a pas vu passer le train de l’Histoire.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !