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UMP, "Ayraultport", Ségolène Royal : des médiateurs à toutes les sauces !
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Editorial

A chaque fois qu'il y a conflit sur un sujet, on trouve quelqu'un pour suggérer la nomination d'un médiateur. Une tendance lourde qui exprime une inquiétante évidence : les acteurs politiques et sociaux n'arrivent plus à dépasser leurs antagonismes. La guerre des pouvoirs et des égos est devenue plus forte que la parole.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Longtemps, on a dit et écrit que lorsqu’un gouvernement voulait enterrer un problème, il créait une commission. Laquelle rendait quelques mois plus tard un rapport sur la base duquel s’engageait un débat ne débouchant, la plupart du temps, sur rien de concret. La mode est aujourd’hui au médiateur. A chaque fois qu’il y a conflit, tension ou blocage sur un sujet, on trouve quelques bonnes âmes pour suggérer la nomination d’un médiateur. Certains poussent d’ailleurs la coquetterie à se proposer eux-mêmes pour endosser cette charge avec un esprit de sacrifice qui force l’admiration…

Ainsi, à l’UMP, on a vu passer, très rapidement, le médiateur Juppé. Avec le résultat que chacun connaît. Puis le médiateur Sarkozy. Plus énergique, fort de l’autorité que lui confère sa fonction passée de président de la République. Une idée bizarre a émergé de la rencontre entre Sarkozy, Copé et Fillon, celle de demander aux adhérents de l’UMP de voter pour savoir s’ils voulaient revoter pour la présidence de l’UMP. Tournée en dérision par les éditorialistes et les humoristes, la proposition a fait long feu.

Le gouvernement rencontre des difficultés certaines dans son dialogue avec les chefs d’entreprise ? Sophie de Menthon, président de l’organisation patronale ETHIC, a demandé à Ségolène Royal de remplir une mission de médiation entre son "ex" et les patrons ! Ségolène a, à moitié, accepté, flattée que quelqu’un pense encore à elle. Notre Nicolas Hulot national en appelle de son côté à la nomination d’un médiateur dans le conflit qui oppose le Premier ministre et les militants écolos (entre autres) qui manifestent contre la construction d’un nouvel aéroport dans la région de Nantes, selon eux inutile, archaïque et menaçant pour l’écosystème.

Je vous épargnerai l’inventaire à la Prévert des lieux et des situations où les uns et les autres réclament à cors et à cris un médiateur. Cette tendance lourde dans notre société exprime une inquiétante évidence : les acteurs politiques et sociaux n’arrivent plus à dépasser leurs antagonismes. La guerre des pouvoirs et des égos est devenue plus forte que la parole. Le dialogue se meurt, vive le médiateur ! C’est à se demander à quoi servent les associations, les partenaires sociaux, nos dirigeants politiques dont la mission première devrait être d’impulser les discussions afin de trouver des solutions aux problèmes des Français.

Certes, il a fallu la médiation égyptienne pour parvenir à un cessez-le-feu entre Israéliens et Palestiniens la semaine dernière. Mais les morts se comptaient par dizaines et, par définition, Israël et le Hamas qui se considèrent en état de guerre ne peuvent pas négocier directement. J’ose espérer que MM. Fillon et Copé n’en sont pas encore arrivés là.

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