Napoléon superstar... sauf à Paris !<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Napoléon Bonaparte, chef des armées. Tableau de Jacques-Louis David.
Napoléon Bonaparte, chef des armées. Tableau de Jacques-Louis David.
©

Traitement corsé

Mis à l'honneur actuellement en Allemagne, le célèbre empereur est négligé en France.

Eric Brunet

Eric Brunet

Eric Brunet est l'auteur de l'Obsession gaulliste aux éditions Albin Michel (2017). Il présente Radio Brunet tous les jours sur RMC de 13 heures à 15 heures

Il a par ailleurs publié Etre de droite, un tabou français (Albin Michel, 2006) et Dans la tête d’un réac (Nil, 2010).

Voir la bio »

L’exposition intitulée « Napoleon und Europa. Traum und Trauma », jeu de mots entre « Rêve et blessure », rencontre actuellement un gigantesque succès à Bonn en Allemagne. Dernièrement, Laurence Ferrari au JT deTF1 s’étonnait qu’une telle exposition soit impossible à concevoir en France, commentant  même en direct : « On n'est plus capable de promener un regard objectif sur Napoléon ».

Effectivement, la dernière grande exposition en France sur Napoléon remonte à 1969, année du bicentenaire de sa naissance. Depuis, rien... Même le bicentenaire de la victoire d'Austerlitz, le 2 décembre 2005, a été étouffé par le premier Ministre Dominique de Villepin après une manifestation d’une centaine de Français d’origine antillaise devant les Invalides invoquant les lois mémorielles, Napoléon le tyran, l’esclavagiste...

Empereur à Bonn, mais pas à Paris

Les Parisiens devront donc franchir le Rhin et parcourir 500 kilomètres, s'ils veulent découvrir l'exposition. Signe que, deux siècles après l’Empire, un regard distancié commence à être possible hors de nos frontières. Organisée sur plus de 2000 mètres carrés, l’exposition sur Napoléon est officiellement parrainée par Angela Merkel, la chancelière allemande. Elle a déjà été vue par des centaines de milliers de visiteurs allemands.

On découvre à la lecture du programme de l’exposition « Napoléon l’européen » qu’un groupe d’artistes français, Historock, auteur d’un opéra moderne sur Napoléon, se produira les 24 et 25 mars à Bonn... Savoureux paradoxe : le ministère allemand de la culture n’a pas hésité à programmer Historock,  alors que dans le même temps, Bertrand Delanoë et son équipe de l’Hôtel de Ville de Paris, refusaient toute manifestation sur le Premier empire ainsi qu’un projet de concert d’Historock aux pieds des Invalides, le 28 juin prochain…

Pas un centime pour le « dictateur », aurait même répondu un membre du service culturel de la ville en prenant connaissance du projet. La Mairie de Paris n’a cependant pas renoncé aux manifestations culturelles historiques : elle vient d’inaugurer une exposition à l’Hôtel de Ville sur la Commune de Paris, expo qui fait suite à deux manifestations culturelles consacrées à l’esclavagisme et au colonialisme… Pas de doute, la position française confine au masochisme : l’Opéra rock « Napoléon » partira bientôt

Napoléon, simple option du programme scolaire

Un gâchis d’autant plus navrant que l’Education nationale vient de supprimer Napoléon de l’enseignement de l’Histoire de France. Les 116 pages d’instructions pour les nouveaux programmes scolaires, publiées récemment, nous informent qu’à la rentrée 2012, Napoléon 1er et l’Empire deviendront optionnels dans l’enseignement de l’Histoire en classe de 4è. C'est-à-dire que Napoléon 1er ne sera plus enseigné dans le cursus d’un élève français à partir de septembre prochain.

Tout ceci démontre une fois de plus que Napoléon peut être abordé sereinement en Allemagne, en Angleterre, en Belgique, mais pas en France. Le Napoléon que célèbrent nos voisins est celui qui voulait unifier l’Europe en imposant le Code civil… Partout où il s’est établi, le servage et la féodalité ont disparu.

Un grand merci donc aux néo-pédagogues de l’Education nationale, aux quelques lobbyistes et militants antillais qui ont eu l’oreille de la puissance publique et à Xavier Darcos qui, on ne sait pourquoi, a accepté de signer cette directive.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !