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Japon: après le tsunami, l'accident nucléaire
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Catastrophe

L'industrie nucléaire va devoir réviser ses conceptions en matière de sureté.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Les autorités japonaises n'ont pas encore eu le temps faire le bilan complet des dégâts provoqués par le tremblement de terre, puis le terrible tsunami qui a suivi, et les voilà confrontées à un nouveau risque majeur : un accident grave dans une centrale nucléaire.

Ce samedi midi, on avait peu d'informations précises sur cette explosion filmée (samedi après midi au Japon, samedi matin en France) par la NHK, dont les images ont aussitôt fait le tour du monde. Ayant suivi les débuts du nucléaire civil en France à l'époque de la Cogema (devenue Areva), participé à des nombreux débats sur les risques écologiques et économiques de ce type d'énergie face à une industrie et à des experts trop sûrs d'eux, j'ai été à Three Mile Island (Pennsylvanie, USA) lors de l'accident de cette centrale le 28 mars 1979. Mais c'est bien sûr le souvenir de l'accident de Tchernobyl (26 avril 1986, Ukraine) qui inquiète aussi bien les écologistes que les spécialistes du nucléaire. Si le coeur du réacteur est touché, s'il échappe au contrôle, il peut fondre et on connaîtrait alors une catastrophe majeure, avec une forte contamination radioactive de toute la région environnante.

Espérons aussi que les autres réacteurs de cette centrale japonaise de conception américaine (réacteurs à eau bouillante General Electric Mark 1 BWR) ne vont pas avoir eux aussi des problèmes de contrôles ou de refroidissement. Quoiqu'il en soit, cet épisode va réveiller les pires inquiétudes du mouvement écologiste face à la sécurité des parcs de centrales nucléaires vieillissantes gérées, au Japon, par des sociétés privés dont la transparence n'est pas la première qualité

Quand il y a une explosion, les mesures de protection sont assez simples pour ne pas dire dérisoires. Il faut s'éloigner. Après avoir évacué la zone la plus proche, on invite les populations à rester chez elles, à absorber des pastilles d'iode pour protéger leur glande thyroïde, en espérant que le vent va disperser les particules radioactives. Mais celles qui sont au sol vont y rester pour longtemps.

Le Japon est l'un des premiers pays du monde en matière d'électricité nucléaire, c'est aussi le cas de la France. Même si la France n'est pas dans une zone où les risques sismiques sont comparables, cet épisode doit nous inciter à renforcer, de manière générale, les contrôles en matière de sureté nucléaire. L'exemple de Fukushima montre que malgré toutes les déclarations rassurantes, les mauvaises surprises en matière de nucléaire sont toujours possibles, bien au delà des scénarios officiellement pris en compte.

Car cette fois, ce n'est pas, comme à Tchernobyl une vieille centrale vacillante au cœur de l'ex-Union Soviétique, qui a un souci, mais une centrale nucléaire de conception américaine mise en œuvre dans un des pays les plus technologiquement avancés du monde.

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