Le rapport Gallois, dernière chance pour la France de choisir ses réformes avant de se les faire imposer par les marchés <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Le rapport Gallois, dernière chance pour la France de choisir ses réformes avant de se les faire imposer par les marchés
©

Vigilance orange

Alors que le Parti socialiste traverse actuellement une tempête, la publication du rapport Gallois lundi s'imposera-t-elle comme une bouée de sauvetage ?

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

Voir la bio »

Avis de gros temps pour François Hollande. Avec une cote de popularité tombée au niveau le plus bas qu’un président de la République ait connu six mois après son entrée en fonction, la grogne enfle au sein de la majorité gouvernementale au fur et à mesure que gagne le désamour dans l’opinion. Les satellites du parti socialiste commencent même ouvertement à voter contre certains projets, comme on vient de le voir pour les communistes au Sénat. Les ministres, novices pour la plupart, supportent de plus en plus mal la discipline indispensable, contribuant à multiplier les couacs sous la férule d’un premier ministre qui manque d’autorité. La citadelle de Bercy, avec ses sept ministres qui se font des crocs en jambe, est de plus en plus difficile à gérer, d’autant que la situation économique se dégrade. Si la consommation, qui reste le fer de lance du gouvernement s’est encore maintenue en septembre grâce à l’allocation de rentrée scolaire, tout indique que les Français, assommés par le poids des impôts nouveaux vont sérieusement réviser leurs dépenses, en privilégiant dans la mesure du possible, le recours à l’épargne. Tandis que les patrons, accablés par les charges supplémentaires qui leur sont imposées ne sont guère portés à investir

La France se trouve ainsi au bord de la récession, comme le prévoient maintenant les conjoncturistes, auxquels le ministre de l’économie oppose seulement un démenti peu convaincant. Le décrochage de l’activité est perçu avec inquiétude par la communauté internationale. Il explique la dégradation récente par l’agence Standard’s and Poor de la note de la BNP non pas en raison de la situation propre de la banque, mais bien des craintes concernant la conjoncture. De plus, outre-Rhin, on s’inquiète de plus en plus du comportement de la France. L’’ancien chancelier Gerhard Schröder, dont les réformes pour remettre jadis sur les rails l’économie allemande sont unanimement reconnues, vient de lancer un cri d’alarme, en redoutant que la mansuétude dont les marchés font preuve aujourd’hui à l’égard de notre pays touche à sa fin. Pour le quotidien populaire Bild Zeitung, il est temps que François Hollande « enterre ses chèques de promesses de campagne »et se lance dans les réformes.

Face aux orages qui se lèvent, l’attitude de François Hollande reste une énigme. N’est-il pas encore dégrisé après le parcours exceptionnel qui a conduit cet apparatchik socialiste au sommet de l’Etat ? A-t-il toujours foi dans son étoile de tacticien hors pair, pour considérer qu’il pourra encore une fois tirer son épingle du jeu, alors qu’il n’a aucun plan à long terme, mais se borne à gérer la situation au jour le jour, en essayant de contourner les obstacles de plus en plus nombreux sur sa route ?. Le sort qui sera réservé au rapport Gallois est suivi avec une grande attention dans les chancelleries. Car il représente une des dernières chances pour la France de maintenir sa place au sein de l’Europe en recourant aux réformes indispensables, que nos partenaires ont déjà entreprises. Faute de quoi celles-ci seront imposées tôt ou tard par les marchés avec des conséquences qui pourraient être redoutables pour la cohésion sociale. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !