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L’UMP a-t-elle vraiment perdu toutes les élections depuis sa création comme le dit Yves Jégo ?
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Tout ou rien

Alors que Jean-Louis Borloo a crée l'UDI pour répondre aux déçus de l'ancien Centre et de l'UMP, Yves Jégo a déclaré que l'UMP avait "tout perdu" au cours de ces dix dernières années. Qu'en est-il vraiment ?

Hugo Ferrer

Hugo Ferrer

Hugo Ferrer est actuellement étudiant à Sciences Po Paris. Stagiaire consultant chargé du développement et de la prospective, il est également l'auteur du blog "De droite et d'eau fraîche".

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Invité de Christophe Barbier sur LCI, lundi 22 octobre, Yves Jégo est revenu sur la création de l’UDI. Répondant à Luc Chatel pour qui la recréation de l’affrontement UDF/RPR mènerait la droite à n’avoir jamais aucun candidat de droite au second tour, le député centriste a répliqué qu’en 10 ans de l’UMP, le parti avait «tout perdu».

Si l’on prend comme point de départ la création officielle de l’UMP, le 17 novembre 2002, alors il s’est passé depuis 2 élections présidentielles, 2 législatives, 3 sénatoriales, 2 régionales, 3 cantonales, 1 municipale et 2 européennes ; ce qui fait 15 élections en 10 ans. Mais combien d’élections l’UMP a-t-elle remporté parmi celles-ci ?

Pour ce qui est des présidentielles, c’est du 50%. Nicolas Sarkozy vainqueur en 2007 et François Hollande en 2012. Résultat : 1/2
Pour ce qui est des législatives, c’est, tout logiquement, pareil. Résultat : 1/2

Pour les sénatoriales, c’est plus compliqué. L’UMP a perdu 7 sièges lors de celle de 2004, restant néanmoins majoritaires grâce l’alliance avec l’Union centriste. En 2008, le parti a de nouveau perdu 8 sièges, gardant, pour les même raisons, la majorité. En 2011 cependant, avec 14 sièges perdus, l’UMP, même avec une coalition centriste, a perdu la majorité à la chambre haute. Si l’on considère que le vainqueur d’une élection est celui qui possède la majorité, résultat : 2/3

Aux deux régionales, le résultat a été, lui, sans appel. 2 régions seulement à droite en 2004, plus qu’une seule en 2010. Résultat : 0/2
Même verdict pour les cantonales, où, sur 3 élections en dix ans, la gauche n’a cessé d’augmenter le nombre de ses présidences de Conseils généraux. Résultat : 0/3

Pour les municipales de 2008, les seules de la période, le nombre de villes passées à gauche dépasse très largement celui de celles passées à droite (pour les villes de plus de 3 500 habitants, 125 ont basculé à gauche contre 27 à droite). Résultat : 0/1

Quant aux européennes, si celles de 2004 ont vu plus de députés de gauche (PSE) s’attribuer des sièges par rapport aux députés de droite (PPE-DE), celles de 2009 ont débouché sur l’inverse. Résultat : 1/2

Au total, sur les 15 élections qui ont eu lieu en France entre 2002 et 2012 (et le référendum de 2005 n’a pas été pris en compte), l’UMP en aura gagné 5. Résultat final : 5/15.

En disant que l’UMP a «tout perdu» en 10 ans, Yves Jégo dit donc faux, puisque si le parti n’a pas remporté une majorité d’élections, il en a tout de même raflé le tiers.

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