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Capitalisme social : une économie alternative
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Nouvelle donne

Les médias sociaux, émanant directement des individus, permettent de concrétiser de réels besoins économiques, là où les institutions et les acteurs industriels échouent.

Marylène Delbourg-Delphis

Marylène Delbourg-Delphis

Marylène Delbourg-Delphis est l'une des premières femmes européennes à s'installer dans la Silicon Valley, elle a aussi été P-D.G. de deux autres sociétés américaines (Exemplary, acquise par Persistent Systems et Brixlogic, acquise par Diebold).

Consultante en stratégie et management, facilitatrice M&A, membre du conseil d'administration, advisor ou P-D.G. intérimaire, elle a assisté comme une trentaine de start-ups (infrastructure, cloud, services en ligne et social media).

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La conférence "The Future of Money and Technology Summit" la semaine dernière à San Francisco reflétait un ras-le-bol connu : dans un monde réglementé à l'extrême où sous couvert de protection de l'usager on aboutit à une absence de transparence couvrant abus et corruption, que faire? Le problème est général: les couches d'intermédiation compliquent la vie et constituent un gâchis de ressources. Mais qu'est-ce qui empêche de faire autrement? Dans bien des cas, "rien", dit Dan Robles, le Director de l'Ingenesist Project, qui présente les média sociaux comme la source d'une économie alternative, “un capitalisme social" et “les derniers cent mètres des média sociaux.”

Les média sociaux offrent des perspectives là où institutions et acteurs industriels font défaut. Ils ont déjà commencé à jouer ce rôle: par exemple si un programme scolaire disparaît pour raison budgétaire, la communauté resserre ses liens pour en créer un nouveau. Si nous cessons d'attendre trop des institutions, il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire en organisant ce que Robles appelle “le jeu de la valeur,” qu'il définit comme une “nouvelle classes de méthodes de business capables de convertir des devises monétaires en devises sociales et vice versa.”

"Tout entrepreneur social peut contribuer à la création d'une valeur nouvelle en identifiant des actifs que les gens veulent partager, et créer des communautés dont l'interaction avec cet actif génère de la valeur.” L'exemple présenté lors de la conférence, SocialFlights, est intéressant: pourquoi dépenser une fortune et perdre un temps fou quand on va d'un point A à un point B simplement parce que les hubs des compagnies aériennes sont optimisés pour la rentabilité des entreprises, non pour la commodité des voyageurs? SocialFlights (une société dont Robles est Directeur de l’Innovation) permet à chacun de trouver des gens qui ont les mêmes intérêts que les siens, de former des “tribus de voyageurs” de circonstance. Cet exemple me parle tout particulièrement car en 1993, nous étions huit passagers à vouloir aller de Monterey (Californie) à la Vallée de la Mort. Par les lignes commerciales, le voyage prenait plusieurs heures et imposait deux changements, et donc la nécessité de prévoir deux nuits d'hôtel, alors qu’affréter un avion privé réduisait le temps de transport de 90%, permettait un aller et retour dans la journée et tout cela pour la moitié du prix!

L'économie de l'innovation en circuit fermé de Robles est un système efficace d'approvisionnement régi par le demande, et partie intégrante d'une économie "mesh " dont parle Lisa Gansky, où les individus interagissent sans hiérarchie centralisée. Dan Robles encourage les entrepreneurs à découvrir le "mouvement pour la création de valeur", en explique les concepts clefs, les mécanismes, et fournit des exemples intéressants. Tout cela est en "open source", rappelle-t-il, donc si vous lisez/comprenez l'anglais, lisez son site et regardez ses vidéos sur YouTube.

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