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La France a-t-elle vraiment les moyens de se comporter comme une île décourageant les investissements étrangers ?
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Douche tiède

La France n'est plus un environnement positif où investir. C'est l'image qu'elle renvoie désormais à l'étranger. Ses politiques en matière de travail ou de fiscalité décourageraient les investisseurs étrangers.

Frédéric Lemaître

Frédéric Lemaître

Frédéric Lemaître est Président de Fair Disclosure Management SAS, société de gestion de base de données sensibles. 

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Il ne se passe pas un jour sans qu’un mauvais signal soit émis par le gouvernement français en quête d’un redressement productif qui devient de plus en plus hypothétique et problématique.

Mettez-vous à la place d’un investisseur ou d’un entrepreneur, notamment étranger, qui se trouve devant un choix de création ou d’implantation d’une usine, d’une unité de production, d’un laboratoire de recherche ou d’une société de services informatiques qui se doit d’être à la pointe de la compétitivité mondiale, grâce à des coûts de production particulièrement compétitifs.

En toute honnêteté, en toute logique  et en toute simplicité croyez-vous que la France soit le lieu rêvé pour développer son projet ?

Le problème est que jamais nos hommes politiques ont un jour imaginé se mettre à la place d’un investisseur ou d’un entrepreneur ! Et pourquoi ? Parce qu’ils ont fait, pour une grande majorité d’entre eux, la totalité de leur carrière professionnelle dans les ministères, au Trésor ou dans les Grands Corps de l’Etat, sans connaître la dure réalité de l’entrepreneuriat ou de l’investissement productif.

Pouvez-vous citer un(e) seul(e) ministre de ce gouvernement qui ait travaillé dans une entreprise et qui ait tiré une sonnette pour gagner un client, soit « aller au client » pour lui vendre des produits ou services dont il a besoin, ait investi son épargne personnelle dans une start-up en acceptant le risque de tout perdre ? Vous en seriez bien incapable car il n’y en aucun(e), oui aucun(e) !

Il est vrai que l’on ne s’improvise pas, sans effort, entrepreneur ou investisseur. Non ! Il est plus facile de « brosser dans le sens du poil » l’électeur qui est content d’entendre que la France a les moyens de financer la retraite à 60 ans, les 35 heures, une sécurité sociale qui prend l’eau de toute part, un Etat qui emprunt dès le mois de juillet de chaque année pour payer ses fonctionnaires dont le nombre ne fait qu’augmenter chaque année (6.000 de plus en 2013 !), financer un millefeuille administratif, unique au monde, de communes, de communautés de communes, de départements, de préfectures, de sous-préfectures, de régions qui coutent des sommes phénoménales aux contribuables sans que la moindre remise en question soit abordée avec sérieux et détermination.

Aujourd’hui, l’investisseur international se doit d’être au courant des politiques économiques et fiscales suivies dans les pays où il veut s’installer car il sait qu’il sera jugé par son Conseil d’Administration, ses actionnaires et ses employés nationaux sur la justesse et la capacité de son investissement à créer de la valeur pour son groupe ou son entreprise et donc aussi pour ses employés qui ont souvent investi leur épargne dans leur entreprise, pour leur retraite.

Le dernier mauvais signal du jour vient des réactions du gouvernement face au rapport Gallois dont les principales conclusions ont été divulguées ce week-end et qi a pu donner un espoir éphémère aux entreprises installées en France.

Du choc de compétitivité tant attendu et annoncé à travers le fameux rapport Gallois par le Président de la République lors de sa dernière interview à la télévision, nous en sommes maintenant à la « trajectoire » de compétitivité sur le quinquennat et à la compétitivité hors coût face à la baisse, tant espérée par les entreprises, petites moyennes et grandes, du coût du travail. En un mot, nous vivons un énième enterrement pur et simple des mesures courageuses et porteuses d’avenir pour notre industrie et nos sociétés de services que le gouvernement devrait prendre de toute urgence. Pourtant Michel Sapin prévient à demi-mot que le chômage va exploser dans les mois qui viennent ; C’est bien d’urgence qu’il s’agit et non pas de tourner autour du pot !

Décidément, pour notre plus grand malheur, nous sommes gouvernés par des responsables politiques, fonctionnaires pour la plupart, donc sans connaissance de l’entreprise et de l’environnement impitoyable dans lequel nos sociétés se débattent, non pas à armes égales mais avec du lest aux bras, à la ceinture aux jambes et à leurs semelles, face à leurs concurrents américains, britanniques, suisses, allemands ou encore hollandais sans parler des chinois, des indiens ou encore des indonésiens soutenus sans faille par leurs gouvernements obnubilés à faire de leurs champions des chevaux légers prêts à conquérir le monde et à attirer sans scrupules les investisseurs dans leur pays, afin de créer de la richesse pour le plus grand bien de leurs concitoyens.

En France l’Entreprise est un mal nécessaire face l’Etat affublé de toutes les vertus. A nos frontières l’Entreprise est la poule aux œufs d’or qu’il faut choyer. Cherchez l’erreur !

Alors, il n’est pas étonnant que de nombreuses voix s’élèvent et s’inquiètent de ces mauvais signaux que la France émet chaque jour qui passe et de l’image désastreuse donnée par notre politique économique au monde entier.

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