Le mondial de football des sans-abris : l'édition 2012 verra-t-elle l'émergence d'un fabuleux destin à la Bébé ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Le mondial de football des sans-abris : l'édition 2012 verra-t-elle l'émergence d'un fabuleux destin à la Bébé ?
©

Ballon rond

La Homeless World Cup, la Coupe du monde de football des sans-abris, s'est déroulée cette année au cœur de Mexico. 600 joueurs et joueuses venus de 62 pays ont participé toute la semaine à ce tournoi qui s'achève ce dimanche.

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

Voir la bio »

La Coupe du monde de football des sans-abris qui se termine demain au Mexique n’aura pas déclenché une tornade médiatique comme la Coupe du monde de la FIFA mais peut-être nous permettra t’elle de trouver un ou des futurs champions comme ce fût le cas de Bébé, le footballeur portugais d’origine cap-verdienne présélectionné pour un précédent mondial des sans-abris et qui porte aujourd’hui les couleurs de Manchester United après avoir passé une grande partie de sa vie dans la rue.

La plus belle histoire d’un joueur de football découvert par hasard porte un nom : Garrincha. Un destin merveilleux autant que tragique comme vous allez pouvoir le constater. Manuel Francisco Dos Santos vit le jour le 28 octobre 1933 dans la ville de Pau Brasil, dans l’état de Rio. Sa famille comptait quinze frères et sœurs et vivait dans la grande pauvreté. Pour ne rien arranger, le petit Manuel est né avec la colonne vertébrale déformée, les jambes arquées (d’où son surnom "d’ange aux jambes tordues" - o anjo de pernas tortas) dont l’une est 6 centimètres plus courte que l’autre. Pour pouvoir sortir danser, les parents donnent à leurs enfants des biberons remplis de cachaça, l’alcool de canne à sucre, ce qui explique que parmi ses frères et sœurs plusieurs disparurent très jeunes et que lui-même eut un problème avec l’alcool pendant toute sa courte vie.

Joueur brillant de l’équipe corpo de l’entreprise textile au sein de laquelle il travaille depuis l’adolescence, il est refusé par plusieurs clubs (dont les prestigieux Vasco de Gama, Flamengo et Fluminense) en raison de son physique. Quel recruteur prendrait dans un centre de formation un joueur avec de tels handicaps ?

Alors qu’il se prépare à fêter ses vingt ans il est repéré lors d’un match par Arati, un ex-joueur de Botafogo qui passait à proximité du terrain par hasard, qui convainc les dirigeants du club de lui faire faire un essai. Jouant ailier droit, il a face à lui le sublime Nilton Santos, âgé de huit ans de plus que lui et titulaire en équipe du Brésil depuis quatre ans, qu’il enrhume régulièrement dès les premières minutes sous les yeux médusés des autres joueurs et des entraîneurs qui le font immédiatement signer comme professionnel.

Nilton Santos, considéré encore aujourd’hui comme un des plus grands arrières gauches de l’histoire, ne se doutait pas que le gamin handicapé et inconnu qui l’avait fait tourner en bourrique  gagnerait à ses côtés deux coupes du monde en 1958 et 1962.

C’est en Suède que sa classe hors du commun éclata aux yeux de la planète entière lorsqu’il humilia tous les arrières gauches opposés à la "Seleçao" avant de récidiver quatre ans plus tard au Chili où il inscrivit deux buts en quart de finale et deux autres en demi finale. Au Brésil, on dit que si le grand joueur de la coupe du monde 1970 fût Pelé, le grand joueur des coupes du monde 1958 et 1962 fût Garrincha.

Sa fin de carrière et de vie fût erratique puisqu’il ne put jamais se défaire de son addiction à l’alcool. Il termina sa vie ruiné dans un HLM loué pour lui par la fédération brésilienne et  mourut à 49 ans d’une cirrhose du foie.

Ce destin aussi magnifique que tragique a basculé le jour où un ancien joueur de Botafogo s’arrêta au bord d’un terrain pour regarder un match d’amateurs.

On ne peut que souhaiter la même carrière à un des joueurs ayant participé au Mondial des sans abris…

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !