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Hollande maître d'école ? Plutôt un mauvais élève !
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Au piquet !

Le président de la République a rendu à la Sorbonne sa copie sur l’école. C’est assez affligeant.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L’égalité est un beau mot. Pendant des siècles et des siècles des peuples se sont battus pour que cette notion s’inscrive dans la réalité de nos sociétés. Elle affirme, cette notion, que tous les hommes naissent égaux. Ce qui est louable. Mais elle n’implique pas que tous les hommes puissent devenir des Leonard de Vinci, des Victor Hugo, des Albert Camus, des Einstein, des prix Nobel de physique de chimie ou de médecine… Au nom de l’égalité (de l’égalité des chances pour être précis) François Hollande a proposé qu’à l’avenir les devoirs ne soient plus faits à la maison mais dans l’établissement scolaire. Il s’agit si on l’a bien compris (et il assez facile à comprendre tellement il est prévisible), de permettre aux enfants des milieux défavorisés dont les parents sont plutôt incultes, souvent illettrés et parlant mal le français de travailler à égalité avec les autres, favorisés par leur environnement familial. Il s’agit, cela va mieux en le disant – mais le président de la République ne le dit évidemment pas - des gamins des cités qui habitent des ZUP et sont souvent scolarisés dans les ZEP. Pour eux, pour cette minorité intéressante, il faudrait que tous les autres enfants ne bénéficient pas du concours de leurs parents pour faire leurs devoirs. La discrimination positive a des charmes auxquels François Hollande est manifestement sensible.

Peut-être que des parents éprouvent du plaisir à travailler avec leurs enfants ? Peut-être que des enfants sont contents de rentrer à la maison et de discuter avec leurs parents de ce qu’ils ont appris à l’école ? Peut-être que des parents et des enfants - le plus grand nombre quand même - sont heureux d’être ensemble et de partager quelque chose ? De cela M. Hollande n’en a cure. Et c’est tous ceux-là qu’il veut punir en leur appliquant la pire des discriminations négatives. Sa proposition a toutes les apparences hypocrites d’une mesure éducative et égalitaire.En réalité elle porte tous les stigmates détestables d’un diktat idéologique. On saura néanmoins gré au président de la République de n’être pas allé aussi loin que certains collectifs de pédagogues imbéciles qui préconisaient la suppression de l’épreuve de français au Brevet sous prétexte qu’elle défavorisait des enfants dont les parents etc, etc… L’enfer, dit-on, est pavé de bonnes intentions. Il y a des petits pavés. Des moyens pavés. Les pavés de M. Hollande sont énormes et remplissent aisément l’amphithéâtre de la Sorbonne.

Dans le même registre, et avec les mêmes excellentes intentions, une expérience lamentable fut tentée il y a de cela plusieurs années à des milliers de kilomètres de chez nous, aux Etats-Unis. Cela s’appelait le « busing » (du mot bus). Son objectif était de promouvoir la mixité raciale (si, si, raciale, car aux Etats-Unis on n’a pas peur des mots) à l’école. Des gamins blancs étaient contraints de prendre le bus pour être scolarisés, parfois très loin de chez eux, dans des établissements situés dans les quartiers noirs. De leurs côtés, des gamins noirs faisaient le même trajet pour aller chez les Blancs. Cette expérimentation, purement idéologique tout comme celle suggérée par François Hollande, fut abandonnée tant elle parut rapidement niaise et inutile.

Et à aucun moment il n’est venu à l’esprit de Barack Obama, qu’on ne peut suspecter d’être réactionnaire, de la rétablir. Mais sans doute que le président de la République ne s’intéresse pas trop aux Etats-Unis et qu’il n’a jamais entendu parler du « busing ». La qualité de sa copie s’en ressent fortement. Loin de nous la prétention de la noter. De toute façon un chœur assez bruyant de pédagogues angéliques réclame la suppression des notes. Si cela se fait François Hollande, on s’en voudrait de le stresser et de le discriminer par cet abominable système de notation, pourra estimer qu’il a eu de la chance.

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