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L’Europe se shoote à l’Islam ? 
Ou à la culpabilité ?...
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Crise d'identité

Cher Raphaèl Liogier... voici la réponse de la démographe Michèle Tribalat à votre article publié dans Atlantico sous l’intitulé "Quand l’Europe se shoote à l’Islam". Selon elle, les peuples européens sont avant tout victimes de leur sentiment de culpabilité né de la Seconde guerre mondiale.

Michèle Tribalat

Michèle Tribalat

Michèle Tribalat est démographe, spécialisée dans le domaine de l'immigration. Elle a notamment écrit Assimilation : la fin du modèle français aux éditions du Toucan (2013). Son dernier ouvrage Immigration, idéologie et souci de la vérité vient d'être publié (éditions de l'Artilleur). Son site : www.micheletribalat.fr

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Si les Européens ont du mal à savoir qui ils sont, ce n’est pas seulement parce que la puissance des nations européennes a décliné, c’est surtout parce que, depuis la Seconde guerre mondiale, leurs élites se sont acharnées à les "dépayser".

Pour surtout être bien sûrs de "ne jamais recommencer", ils ne devraient être que tolérance, ouverture à l’autre, d’une neutralité de fer : en somme, faire le vide pour ne plus s’identifier qu’à des principes abstraits. Les peuples européens suivraient peut-être ces "saintes" consignes si n’étaient arrivés de nouveaux venus chargés de bagages, peu disposés à s’en défaire et à se contenter d’abstractions.

Musulmans, européens : deux poids, deux mesures

Le contraste est saisissant entre la bienveillance dont bénéficient ceux qui aujourd’hui se réclament de l’islam et à qui l’on accorde donc le droit à une identité particulière - identité à laquelle ils ne devraient renoncer à aucun prix - et la dureté avec laquelle sont traités les  autres, que l’on ne sait ni n’ose même seulement nommer.

Ces derniers sont priés d’être aussi transparents que possible, sans attachement trop visible à leurs modes de vie ou à leur liberté. S’ils ont des griefs à l’égard de l’islam, ceux-ci sont forcément nés de motifs peu avouables. Pour "ne jamais recommencer", il ne faut jamais hésiter à charger les autochtones du pire. Ça leur dresse le poil et entretient une culpabilité de bon aloi.

La culpabilité à l’européenne

La culpabilité, c’est notre rayon exclusif et qui ne manque pas de têtes de gondole. Avec à l’affiche, les années trente, Vichy etc. Nous aurions, en somme, l’exclusivité du mal.

Si les musulmans prient dans la rue, c’est parce qu’ils n’ont pas assez de mosquées. On est même prêts à remettre en cause l’interdiction faite à l’État et aux collectivités locales de prêter la main à la construction des lieux de cultes. Faudrait-il en construire aussi pour les évangéliques, confession en pleine expansion ? 

Aider les musulmans ?

Sans aide, les musulmans désargentés n’y arriveront pas. Ils manquent de financements, dit-on. Les bonnes volontés n’ont pourtant pas manqué, de Jean-Pierre Chevènement à Nicolas Sarkozy, pour essayer de doter les croyants musulmans d’une instance représentative censée régler tous les problèmes

Le Conseil français du culte musulman est né au forceps. J’avais prédit son échec. Tout le monde le reconnaît aujourd’hui, mais cet avis m’avait valu à l’époque les remontrances de l’actuel chef de l’État. Où en est l’idée de Dominique de Villepin de créer une fondation pour canaliser tous les flux financiers (étrangers, viande hallal, dons et legs etc.) ? Qui profite des sommes considérables dégagées par l’impôt sur la viande halal ?

Europe : pas responsable de l’incurie des gestionnaires de l’islam

La vérité c’est que les maux contre lesquels se révoltent actuellement les peuples arabes ne sont pas non plus miraculeusement absents dans la manière dont sont gérés les lieux de pouvoir de l’islam en Europe.

Le prochain vote pour renouveler l’instance dirigeante du CFCM va se dérouler sous les mêmes règles que le premier : c’est le nombre de m2 qui compte pour définir la puissance d’une association quand il s’agit d’islam. Bel apprentissage de la démocratie qui n’est pas propre à freiner les projets de constructions "grandioses", financés en majorité par des pays étrangers.

Pourquoi le principe de vote ne se fonde-t-il toujours pas sur le nombre d’adhérents de ces associations, dont une grande partie, d’ailleurs, est en loi de 1901 ? En à peu  près dix ans, l’islam ne se serait donc pas fait à l’idée qu’une association doit fonctionner suivant des règles, avec une liste d’adhérents. Est-ce bien raisonnable ?

En quoi les peuples européens (on s’autorise à parler de peuples européens puisque les peuples arabes existent et sont célébrés, on leur doit au moins cela) sont-ils responsables de cette gabegie et de cette incurie ?

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