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L'or bientôt de retour comme étalon de référence pour les monnaies mondiales ?
L'or bientôt de retour comme étalon de référence pour les monnaies mondiales ?
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Il est l'or mon senior

La crise que nous subissons depuis 2007, et que le G20 réuni à Nankin (Chine) essaye de résoudre, n’est pas la manifestation de la fin du système capitaliste, comme le croient certains néo-marxistes. Cette crise est plutôt la phase finale du temps révolu de l’étalon-dollar, avec un retour certain à l’étalon-or. Or nous sommes, justement, en train de vivre ce moment historique.

Norman Palma

Norman Palma

Norman Palma est Maître de Conférences à l'Université de Paris-Sorbonne.

Diplômé en Economie, Philosophie, et Lettres.

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Après 35 ans de suprématie mondiale, le dollar référence de toutes les autres monnaies, est en train de s’effondrer sur lui-même. Un processus enclenché en fait en 2003, avec… L’apparition de l’euro.

En effet, dans les règles de fonctionnement de la monnaie unique il n’y a pas de production monétaire ex nihilo : la planche à billets est sous contrôle, son usage strictement encadré, contrairement au système américain. La Réserve fédérale a d'ailleurs injecté 600 milliards de dollars dans l’économie américaine.

Mais à l’époque du lancement de l’euro, tout cela n’était que des rides dans les eaux calmes de la surpuissance du billet vert. Pour preuve, entre juin 2003 et juin 2004, la Réserve Fédérale va maintenir son taux directeur à 1 %. Un drame pour les emprunteurs peu solvables, dans le marché de l’immobilier aux Etats-Unis – à cause des futures célèbres hypothèques subprime –, qui vont par la suite voir les taux monter. Le taux directeur de la Fed va se trouver en juin 2006 à 6,25 %, pour éviter l’effondrement du dollar. Puis, avec l’augmentation effrayante des saisies, la bombe du surendettement va exploser au niveau international, sous la forme de la crise du crédit, à partir du 9 août 2007. C’est alors que les grandes banques internationales vont très vite découvrir que les actifs adossés aux hypothèques subprime – qu’elles avaient achetées dans l’allégresse, grâce aux meilleurs traders - ne valaient presque plus rien. Les sociétés les plus riches vont alors commencer à connaître le début du cauchemar. 

Pour en finir avec la planche à billets.... verts

Ceci dit, cette terrible expérience nous montre une chose simple : le capitalisme veut dire monnaie plus crédit. Donc, si la monnaie est une nécessité sociale, il vaut mieux qu’elle soit efficace, plutôt que son contraire. Cela constitue certes une tautologie, mais elle peut nous permettre de mieux appréhender ce que nous constatons actuellement avec la crise du crédit dans les pays les plus riches. En effet, sans crédit il n’y a pas de croissance économique. De plus, comme l’a très bien expliqué Deng Xiaoping : « peu importe que le chat soit blanc ou noir, l’essentiel est qu’il attrape des souris ». Or, il convient de comprendre que le retour à l’efficacité de la monnaie passe nécessairement par la fin de l’étalon-dollar, et, donc, par le retour à l’étalon-or sous sa forme bimétallique. Mais, comme on peut le comprendre aisément, ce processus ne peut être que le résultat de la reconstruction de l’ordre du monde, en vue d’assurer et de promouvoir l’égalité des chances dans la concurrence internationale.

Le marché, ne l’oublions pas, est la manifestation des besoins que nous avons les uns des autres. De là, la nécessité de reconstruire le système qui assure la satisfaction de nos besoins. Et cet ordre est, dans notre monde globalisé, nécessairement marchand et, donc, monétarisé. Car, contrairement à ce que pensait Marx, la monnaie n’est pas la manifestation de la vénalité et de la prostitution universelle, mais est une nécessité sociale. Car, sans monnaie, sans mesure commune, il n’y a pas d’échanges élargis, d’échanges marchands.

La reconstruction de l’ordre monétaire international est la tâche première et fondamentale du devenir immédiat. Il ne peut pas y avoir perspective de restructuration du monde et des sociétés en dehors de cette perspective. Car le système monétaire international (SMI) est l’ordre au sein duquel se structure le rapport des échanges entre les nations, ainsi que la capacité économique de chaque nation. Le chaos que nous connaissons, doit faire place à un ordre capable de s’autoréguler. L’expérience historique nous montre justement que l’or est ce régulateur global.

A lire aussi l'historique de l'étalon-or.

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