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Sexe : ne plus avoir d'érection signifie-t-il forcément ne plus avoir de vie intime ?
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Dur, dur...

Le Dr Catherine Solano et le Pr Pascal de Sutter expliquent que certains hommes victimes de troubles de l'érection finissent par abandonner toute vie intime. Extraits de "La mécanique sexuelle des hommes, Volume 2" (2/2)

Catherine  Solano et Pascal de Sutter

Catherine Solano et Pascal de Sutter

Catherine Solano est médecin-sexologue et enseignante en sexologie. Pascal de Sutter est psychologue-sexologue et professeur à l'université de Louvain-La-Neuve en Wallonie.

Ensemble, ils ont publié "La mécanique sexuelle des hommes, l'éjaculation" (2011).

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L’amour fantasmé vaut bien mieux que l’amour vécu.
Ne pas passer à l’acte, c’est très excitant.
Andy Warhol

Comme nous l’avons vu précédemment, les traitements sont nombreux pour les difficultés érectiles, et l’on peut quasiment toujours faire quelque chose. On peut toujours garder espoir de trouver une solution. Pourtant, certains hommes disent stop. Les efforts, les contraintes et l’énergie dépensée pour obtenir une érection sont tels qu’ils se résignent à ne plus obtenir d’érection. Est-ce que cela signifie qu’ils doivent aussi se résigner à ne plus avoir de sexualité ?

[...]

Que deviennent ces hommes qui tirent un trait sur leur érection ?

Qui sont-ils ? Ce sont parfois des hommes qui ont tout essayé et pour qui aucune solution n’a fonctionné, donc des hommes ayant été jusqu’à vouloir se faire poser un implant pénien. Soit cela n’a pas été possible pour des raisons médicales, soit l’implant a été un échec. Sachant que les chirurgiens posent environ 500 implants péniens par an, et que 95 % des hommes en sont satisfaits. Il reste 5 % d’insatisfaits, donc 25 hommes par an dont l’implant n’a pas résolu le problème en plus de ceux qui ont une contre-indication à l’implant. Précisons toutefois que bien plus d’hommes ont une dysfonction érectile non soignée.

Certains d’entre eux ont sans doute des problèmes de santé si importants qu’ils ne pensent pas, ou n’osent pas penser à revendiquer leur droit à une vie sexuelle. De peur de s’entendre dire : « Monsieur, nous voulons sauver sauver votre vie, et vous nous parlez de bagatelle ! »

Notons que la conservation de l’activité sexuelle est corrélée à la santé, bien plus qu’à l’âge. Quand ils sont en bonne santé, les hommes de 57 à 85 ans sont 81,3 % à avoir une activité sexuelle, alors qu’au même âge, les hommes se considérant en mauvaise ou très mauvaise santé ne sont plus que 46,4 % à avoir une activité sexuelle.

C’est aux médecins, et au corps soignant en général, de se préoccuper de leur qualité de vie au moins autant que de leur durée de vie. Cela afin de les amener à parler de leur sexualité et choisir en toute liberté la meilleure harmonie possible.

D’autres hommes n’ayant plus de désir sexuel au fil des années ou des problèmes de santé, ou simplement à cause de tensions de couple, n’ont pas l’envie de chercher une solution pour ce qui ne leur pose pas de problème. Arrêter leur vie sexuelle leur convient.

D’autres encore, seuls, veufs, séparés ou divorcés, ne pratiquent avec cette absence d’érection aucune relation qui pourrait les inciter à améliorer ce qui est en panne. Peut-être que si leurs érections fonctionnaient, ils auraient envie de rencontrer une femme avec qui faire un bout de chemin. Il reste donc encore un grand nombre d’hommes en couple éprouvant du désir, et dont le corps ne répond pas par une érection.

Que font-ils ? Au-delà de 75 ans, 56,5 % des hommes estiment ne pas avoir de dysérection. Un peu moins de la moitié souffrent de troubles érectiles. Dans la même étude, ceux qui ont une vie sexuelle au-delà de 57 ans, et jusqu’après 85 ans, ont une fréquence de relations sexuelles égale à celle des 18-59 ans ! Notons encore que les personnes les plus âgées sont celles qui osent le moins parler de sexualité avec leur médecin.

Une grande partie des hommes sans érection fonctionnelle décident de ne pas suivre de traitement. Autant les comprimés (Cialis®, Levitra® ou Viagra®) sont bien acceptés, autant les injections dans le pénis sont régulièrement abandonnées car jugées trop désagréables et anérotiques.


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Extrait de "La mécanique sexuelle des hommes, Volume 2", Robert Laffont (août 2012)

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