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Marine Le Pen,
plombée par son succès ?
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Onde Marine

La candidate FN recueille 23 % des intentions de vote au premier tour, selon Harris Interactive pour le Parisien, dimanche 6 mars. Info ou Intox ?

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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En dehors de Gérard Le Gall, le « Monsieur sondages » de Lionel Jospin à l’époque, nul n’avait vu venir Jean-Marie Le Pen au second tour en 2002. Même alerté par son judicieux conseiller, le candidat socialiste, incrédule face à cette prévision, n’avait pas pris les dispositions nécessaires pour éviter l’humiliation d’une élimination dés le premier tour. On connaît la suite, l’effet de surprise a joué à plein.

Voilà qu’à plus d’un an de l’élection présidentielle, une enquête Harris Interactive/Le Parisien donne Marine Le Pen en tête au premier tour avec 23% devant Nicolas Sarkozy et Martine Aubry à 21,2%. Certes, les observateurs ont relativisé les résultats de cette enquête « on line » qui ressemblent fort à l’opération de com’ réussie d’un institut en mal de notoriété. Mais le coup de semonce a été entendu dans les états-majors des partis de gouvernement où l’on espère un réveil du vote utile, celui-là même dont avaient profité Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal en 2007, cinq ans après le choc du 21 avril 2002.

A droite, la pression va être forte sur les « petits » candidats, invités à se retirer pour préserver Nicolas Sarkozy d’un 21 avril à l’envers. Marie-Anne Montchamp, ex porte-parole de République solidaire, le parti de Dominique de Villepin, a pris une position extrêmement claire sur RCJ dés dimanche matin. « J’’en appelle solennellement à la responsabilité républicaine dans la famille politique qui est la mienne, a déclaré la secrétaire d’Etat à la Cohésion sociale. (…) Je demande à Dominique de Villepin de ne pas être candidat et d’apporter à la famille politique qui est la notre les talents qui sont les siens. Hors de cette famille-là, ses idées ne pourront pas prospérer, elles n’auront qu’une conséquence, favoriser des scores anormaux de la candidate Marine Le Pen. » L’ancien premier ministre de Jacques Chirac devrait répondre à cette interpellation en fin d’après-midi de dimanche sur les antennes de I-Télé et France-Inter.

A gauche aussi, une fois évacuées les critiques à l’emporte-pièce qui ont fusé dés samedi soir contre Nicolas Sarkozy, forcément accusé de jouer les pompiers pyromanes sur l’immigration et l’Islam, l’analyse suivante a commencé à s’imposer rue de Solférino : Dominique Strauss-Kahn qui n’était pas testé dans cette enquête est sans doute le seul capable d’extraire le PS de la gangue dans laquelle il s’est englué. Car lorsqu’on regarde le rapport de force gauche-extrême-gauche/droite-extrême droite dans le pays, ce sondage comme tous ceux qui sont publiés actuellement montre qu’il penche très nettement en faveur de la droite. Avec un candidat type Aubry ou Hollande, le PS a très peu de chance de l’emporter. Dominique Strauss-Kahn, grâce à son image de social-libéral et sa stature d’homme d’Etat, semble en mesure de ratisser bien au-delà de l’électorat socialiste traditionnel et d’assurer sa place au second tour.

Au final, la vague bleu-marine espérée par la présidente du FN pourrait bien se fracasser sur les rochers d’un 23 % trop « beau » pour être vrai et sans doute un peu prématuré.


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