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Alerte enlèvement : mais où est passée la démocratie au sein de l’UMP et du PS ?
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Conclave

Après les primaires ouvertes à gauche pour la désignation du candidat socialiste à l'élection présidentielle, on aurait pu s'attendre à plus de démocratie dans les élections internes des partis. A l'UMP et au PS, ça n'a pas été le cas.

Dominique Jamet

Dominique Jamet

Dominique Jamet est journaliste et écrivain français.

Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais.

Parmi eux : Un traître (Flammarion, 2008), Le Roi est mort, vive la République (Balland, 2009) et Jean-Jaurès, le rêve et l'action (Bayard, 2009)

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Dans un premier temps, on s’en souvient peut-être, il avait été de bon ton, à l’UMP, de dauber et de railler le Parti socialiste lorsque celui-ci avait choisi un système de primaires ouvertes pour la désignation de son candidat à l’élection présidentielle. Dans un deuxième temps, le parti alors majoritaire avait opéré un tête-à-queue des plus spectaculaires. Il faut dire que la simplicité, la clarté, et sans doute surtout le succès du processus l’avaient imposé avec la force d’une évidence tranquille. On pouvait donc s’attendre, et il en fut brièvement question, que l’UMP saisirait la première occasion pour organiser elle aussi des primaires aussi transparentes et ouvertes que possible.

Il n’en a rien été. Il paraît que les statuts du mouvement s’y opposaient et que l’urgente nécessité de désigner son nouveau président après la défaite et le retrait de Nicolas Sarkozy obligeait à laisser les choses en l’état. Il est vrai que la fidélité de l’UMP aux valeurs du gaullisme est moins frappante que son attachement aux vieilles ficelles et aux vieilles outres d’où est censé sortir lors de chaque élection un vin nouveau qui a trop souvent des relents de manipulation, entre magouilles et sucrage. Le changement, ce sera donc pour une autre fois. La démocratie interne, c’est pour les autres. Les règles retenues pour le scrutin de novembre opposent donc à tout candidat à la candidature la barrière d’un nombre de parrains d’autant plus difficile à réunir dans un bref délai que l’appareil du parti s’est réservé l’utilisation du fichier et n’a rien fait pour faciliter la tâche aux outsiders. On peut même supposer, s’il n’avait tenu qu’à Jean-François Copé, qu’il ne lui eût pas semblé indispensable d’avoir un adversaire.

On observera que de son côté le Parti socialiste, sans doute persuadé que trop de liberté peut gravement nuire à sa santé, a fait résolument marche arrière et que la désignation de son nouveau premier secrétaire s’est faite dans des conditions d’opacité et d’arbitraire qui évoquent plutôt les dictatures, les conclaves et les convents que le fonctionnement  normal d’un parti démocratique.

Il est dans la tradition de notre rhétorique républicaine que lorsqu’un homme politique ne sait trop quoi dire et surtout que répondre à un interlocuteur accrocheur, il se drape dans la toge imaginaire d’une noble posture et profère d’un air outré : « Monsieur, je n’ai aucune leçon de démocratie à recevoir de vous. » Il semble au contraire que notre classe politique, en cette matière, soit encore encombrée de beaucoup trop de cancres.

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