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Quand la gauche ensevelit la France dans un conservatisme d'un autre âge
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Editorial

Pour la France c'est le moment d'agir. Or, le mot d'immobilisme est en train de prendre la place de celui de changement dans l'ancien slogan de campagne de François Hollande.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La période est pourtant propice à l’action. Dans le ciel tourmenté de la crise, trois éclaircies sont apparues : la nouvelle politique de la Banque centrale européenne a fait baisser la tension qui menaçait l’euro, les marchés accordent un sursis à la France pour emprunter à des taux historiquement bas, enfin plusieurs syndicats manifestent un esprit ouvert aux réformes indispensables. Mais le temps presse. Les bailleurs de fonds internationaux font encore une fois crédit à notre pays, mais ils sont prêts à tout moment à revoir leur position. La Cour des comptes vient de lancer un coup de semonce à propos du  bilan de la sécurité sociale en soulignant que les mesures prises par le gouvernement  cet été vont aggraver d’un milliard d’euros le déficit estimé désormais pour cette année à 15 milliards. Alors qu’une amélioration dans la gestion des comptes sociaux commençait à se dessiner, la France est retombée une fois de plus dans sa délectation à vivre à crédit.

Les prochaines semaines vont être cruciales pour mesurer la volonté de la France de renoncer « à se prélasser dans un système à bout de souffle acquis uniquement à crédit », selon l’expression d’une journaliste de l’hebdomadaire britannique The Economist. Pour l’instant, l’attitude du gouvernement est particulièrement brouillonne et contradictoire. Ainsi on ne réduira pas la facture énergétique en abaissant temporairement le prix de l’essence ou du gaz, sur lesquels on n’a aucune maîtrise, alors qu’on creusera un peu plus le déficit extérieur. Mais surtout, il faudrait tracer les lignes d’un grand dessein pour « réenchanter  le rêve des Français ».

La gauche, qui prétend incarner le progrès, manifeste en la matière un manque cruel d’imagination et d’audace qui la conduit plutôt à se retrancher dans le conservatisme d’un autre âge. Le dossier du gaz de schiste est exemplaire à cet égard. Il vient de sauver l’économie américaine : il lui a redonné l’autonomie en matière de production, a permis de diviser le prix par cinq, favorisé la réindustrialisation de certaines régions et créé 600 000 emplois. La France pourrait s’inspirer de ce modèle, au moins l’étudier, quitte à ne pas l’appliquer compte tenu de certaines inquiétudes évoquées à propos de l’environnement. Mais, selon l’expression de Gérard Mestrallet, président de GDF-Suez, « elle a fermé la porte avant de l’ouvrir », en se refusant à toute étude sur la question et en annulant les permis d’exploration qui avaient été délivrés.  Au nom du principe de précaution, elle s’interdit des initiatives,  alors que la quête du progrès suppose l’acceptation de certains risques. Le gouvernement sera peut-être contraint de réviser une position dogmatique, mais la France aura perdu du temps et pris du retard alors qu’elle dispose de la technologie, des entreprises et du savoir faire qui lui permettrait  de prendre de l’avance, au lieu de se trouver à la traîne dans le concert  des nations.

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