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Conférence environnementale : comment discerner les vrais enjeux dans une époque obsédée par le catastrophisme ?
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Sceptique

La ministre de l'Ecologie Delphine Batho réunit ce vendredi et samedi une conférence environnementale, afin d'instaurer un dialogue pérenne sur cette question en impliquant toutes les parties prenantes. Mais une transition énergétique est-elle possible... ou nécessaire ?

Christian Gérondeau

Christian Gérondeau

Christian Gérondeau est polytechnicien et expert indépendant. Il travaille depuis plus de dix ans sur les questions environnementales.

Il est l'auteur du livre "Ecologie la fin" aux Editions du Toucan et "L'air est pur à Paris: mais personne ne le sait!" aux éditions de L'Artilleur.

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Atlantico : La conférence environnementale organisée par le gouvernement s'ouvre ce vendredi, pour deux jours. Elle devrait engager des travaux en faveur d'une transition énergétique. Est-ce seulement possible ?

Christian Gérondeau : Nous nous heurtons aujourd’hui à la réalité. Nous ne pouvons nous passer ni d’électricité ni de pétrole. La transition énergétique dont on nous parle est tout simplement impossible. Nous avons complètement oublié le bon sens ! Dans l’esprit de tout le monde, la transition énergétique remplacera les centrales nucléaires par des énergies renouvelables. En pratique, par des éoliennes et du photovoltaïque.

Tout cela est d’abord très cher. Nous savons très bien que l’électricité produite par les panneaux solaires et les éoliennes est bien plus onéreuse que celle produite par les centrales nucléaires ou les centrales à charbon. Ensuite, ce qui échappe à tout le monde est que l’électricité produite par le vent ou par le soleil est aléatoire. On ne peut pas compter dessus ! Le soleil, il n’y en a que quelques heures par jour.

Une centrale nucléaire ou une centrale à charbon fonctionne 90% du temps. Pour les éoliennes, les chiffres officiels montrent que le rendement est de 22% (proportion de ce que cela pourrait donner s’il y avait tout le temps du vent). Pour les panneaux photovoltaïques, le même chiffre est de 12%. Imaginez-vous que l’économie d’un pays puisse fonctionner avec une électricité indisponible pendant 60 ou 80 % du temps ? Cela n’a aucun sens.

La transition énergétique ne serait donc qu’un mythe ?

La situation actuelle en Allemagne en est la preuve. Un an après l'amorce de la sortie du nucléaire en Allemagne, on voit bien le résultat : l’électricité allemande est la plus chère du monde. Et cela n’est pas prêt de s’arrêter ! Il faut bien comprendre que Volkswagen et BMW ne vont pas fermer leurs usines quand il n’y a pas de vent. C’est pourquoi les Allemands, en ce moment, construisent 30 centrales à charbon. Vouloir remplacer une énergie fiable par des énergies dites renouvelables sur lesquelles on ne peut pas compter est tout simplement impossible.

De plus, nous avons un problème très simple à comprendre : nous ne pouvons pas stocker l’électricité. Ce qui est vrai, c’est que les économies d’énergie vont nous permettre de consommer moins. Je fais notamment référence aux ampoules à basse consommation. Mais cela ne suffira en aucun cas à faire combler le manque créé par une sortie du nucléaire.

L’initiative du gouvernement émane-t-elle selon vous d’une nécessité d’apaiser les écologistes du gouvernement et les associations environnementales ?

Il existe nombre de protestations de mouvements écologistes et le gouvernement actuel, avec une composante écologique, a trouvé cette solution qui ne changera malheureusement pas la réalité des choses.

Dès à présent, on voit au gouvernement des voix qui ne sont pas sur la même longueur d'onde, notamment sur la filière nucléaire, présentée comme un secteur d'avenir. Nous arrivons, et ce n'est pas spécifique aux questions écologiques, face aux réalités. Concernant la France, nous avons la chance d'avoir une électricité très bon marché, et nous n'avons donc pas besoin d'énergies alternatives.

Les thèses environnementales catastrophiques pullulent sur la toile et dans les revues scientifiques. D'une manière générale, comment faire la part des choses entre réalité des faits et superstition climatique ?

On ne peut pas acheter un journal ou un produit sans qu’on nous dise que tout cela est fait pour le climat. Il existe un mouvement international qui repose tout simplement sur l'irréalisme. L’idée qui veut que le vent et le soleil sont gratuits est fausse. Les énergies éolienne et photovoltaïque sont chères ! La reconversion des idées est inéluctable. On ne peut pas se passer de pétrole pour se déplacer et on ne peut pas se passer d’électricité pour s’éclairer et faire fonctionner les usines. Tous les pays vont s’en rendre compte.

Il y a 20 ans se tenait le sommet de Rio. L’enthousiasme était général. En juin dernier, il y a eu le deuxième sommet. Il en est sorti qu’il fallait économiser de l’énergie, ne pas gaspiller, mais on a bien vu qu’on ne pouvait se passer ni de gaz naturel, ni de pétrole ni de charbon. D’autant plus avec l’émergence de nouveaux gros consommateurs comme la Chine ou l’Inde.

Greenpeace parle de point de rupture climatique. Est-ce scientifiquement prouvé, ou est-ce de la communication ?

C'est un langage qu'on entend depuis 20 ans. Les émissions de CO2 seraient en train de changer le climat. Je ne suis pas climatologue, mais je constate que, selon les chiffres officiels, il n'y a eu depuis 15 ans aucun changement dans la température moyenne de la Terre. Faire des prévisions à 50 ou 100 ans est impossible, on peut donc faire dire ce que l'on veut aux chiffres. Mais je constate, sur les 15 dernières années, que les prévisions qui ont été faites ne sont pas en train de se réaliser.

Propos recueillis par Jean-Benoît Raynaud

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