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Jean-Marc Ayrault en voie de "Cressonisation" ?
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Editorial

Dans les rangs socialistes, l'inquiétude grandit concernant le "cas Ayrault". Son inexpérience dans la gestion des affaires de l'Etat et la platitude de ses interventions médiatiques désespèrent jusqu’à ceux qui soutenaient sa candidature à Matignon.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Depuis l’interview du président de la République sur TF1 dimanche dernier, les hommes de l’Elysée ont retrouvé des couleurs. La plupart des collaborateurs de François Hollande partagent le sentiment que le chef de l’Etat a fait le job comme on dit, en expliquant qu’il souhaitait "accélérer" le rythme des réformes, sans donner l’impression de paniquer sous la pression des mauvais sondages.

En revanche, l’inquiétude continue de se propager dans les rangs socialistes concernant le cas Ayrault. Son inexpérience dans la gestion des affaires de l’Etat et la platitude de ses interventions médiatiques désespèrent jusqu’à ceux qui soutenaient sa candidature à Matignon. Plus grave encore, certains stratèges gravitant autour de l’Elysée doutent de la complémentarité du duo de l’exécutif. En clair, à côté du "président normal", combien de temps les Français vont-ils supporter un Premier ministre banal ? Si l’on en croit les études qui se succèdent depuis quelques semaines, pas très longtemps. Un proche du président de la République n’hésite pas à comparer l’"anti-Ayrault" à Edith Cresson, la trouvaille de François Mitterrand qui n’avait pas tenu un an à Matignon. Chef du gouvernement du 15 mai 1991 au 2 avril 1992, son mandat à ce poste demeure le plus court de la Ve République.

Une éviction prématurée de Jean-Marc Ayrault obligerait quasiment François Hollande à appeler à ses côtés Martine Aubry, la socialiste la plus légitime pour occuper cette fonction. Finaliste des primaires citoyennes, patronne du PS pendant la campagne présidentielle, elle a exercé plusieurs responsabilités ministérielles sous François Mitterrand puis au sein du gouvernement Jospin entre 1997 et 2002. Ce choix, Hollande aurait déjà dû le faire au mois de mai s’il s’était laissé guider par la pure logique politique. Mais préférant à cette dernière la fidélité, voire la facilité, il a décidé de nommer Jean-Marc Ayrault avec lequel il forme un tandem de novices qui ne convainc guère depuis quatre mois.

Malgré ces débuts hésitants, on continuer de penser à l’Elysée qu'Ayrault ne s’usera pas si vite, laissant à l’un des quatre "Rastignac" du gouvernement – Valls, Moscovici, Peillon et Montebourg – le temps de s’imposer comme le Premier ministre dynamique et populaire de la seconde partie du quinquennat. Celui qui préparera le terrain à la réélection de François Hollande en 2017.

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