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Evolution du CAC 40 : ce que la crise a changé au royaume des poids-lourds de l'économie française
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PSA Peugeot Citroën sortira le 24 septembre du CAC 40, l'indice phare de la Bourse de Paris, où l'entreprise était cotée depuis 1987. Le constructeur automobile y sera remplacé par le chimiste belge Solvay. Une sanction qui peut surprendre, mais qui n'est pas rare.

Jean-Yves Archer

Jean-Yves Archer

Jean-Yves ARCHER est économiste, membre de la SEP (Société d’Économie Politique), profession libérale depuis 34 ans et ancien de l’ENA

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Le CAC 40 (Cotation assistée en continu) est l’indice de référence de la place boursière de Paris. Il est calculé à partir des cours de 40 actions qui sont cotées en continu sur le premier marché parmi les 100 sociétés dont les échanges sont les plus importants sur Euronext Paris, qui fait partie intégrante de Euronext, la première Bourse européenne.

Afin que la liste des sociétés du CAC 40 permette de fournir une image fidèle et représentative, elle fait l’objet de mises à jour régulières. Concrètement, un comité d’experts effectue cette mise à jour sur une base trimestrielle. L’indice doit répondre à deux objectifs centraux : d’une part, il doit être représentatif du volume de transactions et d’autre part, il doit refléter l’importance de la capitalisation flottante. Pour d’évidentes raisons techniques, chacune des sociétés du CAC 40 affecte l’indice en fonction de la valeur de ses titres disponibles sur le marché.

L’actualité nous fournit l’exemple douloureux d’une sortie subie du CAC 40 à travers l’exemple du groupe PSA. En-dehors même de la question de la dégradation par les agences de notation, il faut se souvenir que PSA a perdu 43% de sa valeur en Bourse depuis le 1er Janvier, après une chute de 57% intervenue en 2011.

Concrètement, sa capitalisation boursière (la valeur du cours de son action multipliée par le nombre d’actions) était légèrement supérieure à 2 milliards d’euros, soit environ le 80ème rang des sociétés cotées à Paris. Dans cette configuration, la firme automobile ne pouvait prétendre rester parmi le club des sociétés du CAC 40.

Une sortie du CAC a des effets négatifs pour la valeur considérée : en effet, en gestion indicielle, les grands détenteurs de portefeuilles investissement proportionnellement nettement moins que dans des sociétés du CAC 40 ( par opposition au SBF 120 ). Dans ses désagréments, PSA est désormais coté au Next 20, qui suit immédiatement le CAC 40, mais n’a pas sa visibilité pour les grands fonds internationaux.

A ce stade, il peut être intéressant de se pencher sur les flux entratnts et sortants du CAC 40 depuis plusieurs années.

Dans les sociétés retirées du CAC 40, on trouve bien évidemment les groupes en proie à des restructurations ( Air France-KLM sortie le 21 Septembre 2009, Thomson le 18 Juin 2007 ) ou à des difficultés financières ( Dexia le 20 Septembre 2010, Natixis le 19 Septembre 2011 ). Parallèlement, on trouve des sociétés qui avaient contre-performé et dont le marché n’était pas « assez » demandeur ( AGF le 18 Juin 2007, Sodexho le 3 Janvier 2005, Thales le 28 Juillet 2006 ).

De surcroît, les sorties du CAC 40 peuvent être liées à des inquiétudes des investisseurs quant à la stratégie poursuivie : ce fut le cas pour TF1 ( 19 Décembre 2005 ), pour Suez Environnement ( 19 Décembre 2011 ), pour Lagardère ( 20 Septembre 2010 ) et pour Casino ( 1er Septembre 2005 ).
Une chose est établie : ce sont des décisions de type plurielle (comité de décision, critères de décision) et analyse comparative. Ainsi, lorsque TF1 quitte le CAC 40 en 2005, il est remplacé par un « monstre de la cote » : EDF. De même, quand Natixis sort en 2011, il est remplacé par Safran.
Autrement dit, la crise économique et certaines erreurs de management militent pour une sortie du CAC mais on doit se situer dans une approche comparative et examiner la surface financière et boursière des entrants.

Ainsi, à l’heure présente ( fin Août 2012 ), le poids indiciel des cinq premières valeurs du CAC 40 sont Total ( 13,3% ), Sanofi ( 11 ,6% ), LVMH ( 5,3% ), BNP Paribas ( 5,2%), Air Liquide ( 4,7%). Ce sont les valeurs-clefs de la cote.

Pour conclure, il revient de citer un cas un peu atypique : celui du brillant groupe publicitaire Publicis. Le 18 Décembre 2006, Publicis quitte le CAC 40 au profit de Vallourec, ce qui représentera un défi personnel pour le Président Maurice Lévy. Le 20 Septembre 2010 – anniversaire de Valmy – Publicis redevient valeur entrante au détriment de l’important Groupe Lagardère. Cet exemple unique, sur les huit dernières années, montre à quel point les situations peuvent être fluctutantes. Pour revenir à l’actualité, il n’est pas certain – hélas pour la firme au lion – qu’elle puisse réintégrer en 4 ans le club fermé des sociétés du CAC 40.

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