Pourquoi l’intervention des Chinois dans l’industrie vinicole française est une aubaine<!-- --> | Atlantico.fr
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Un Chinois a racheté le château de Gevrey-Chambertin et ses vignes pour 8 millions d'euros.
Un Chinois a racheté le château de Gevrey-Chambertin et ses vignes pour 8 millions d'euros.
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Gambei !

Le rachat du Château de Gevrey-Chambertin par un milliardaire chinois, fin août, a ravivé le fantasme de domaines échappant aux viticulteurs français. Les esprits chagrins oublient qu'il s'agit tout d'abord d'un investissement dans du Made in France.

Olivier Thiénot

Olivier Thiénot

Olivier Thiénot est diplômé du Wine and Spirit Education Trust de Londres (WSET).

Il dirige l'Ecole du Vin de France. Animateur de dégustations de vins, de conférences et de séminaires en France et à l'étranger, il cumule 15 années d'expérience dans le domaine du vin.

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Monsieur Louis Ng Chi Sing est un personnage discret résidant à Macao et à Hong Kong. On sait de lui qu’il travaille dans l’univers du jeu à Macao avec Stanley Ho, le milliardaire Tycoon, roi du jeu. Ceux qui le connaissent mieux savent aussi que c’est un amoureux du vin, des Grands Vins. Il aime son histoire, sa géographie particulière, ses étiquettes mystérieuses, son goût qui fait que chaque dégustation est unique.

Il aime aussi la France, pays des Grands Vins, d’ailleurs il côtoie des Français à Hong Kong et à Macao. Beaucoup d’entre eux travaillent pour des entreprises qui ont bâti le palais des congrès de Hong Kong, d’autres travaillent au traitement des déchets des Macao, souvent leurs dirigeants organisent des événements autour de Grands Vins ou sont propriétaires de Châteaux.

Alors c’est décidé : après avoir bâtie une incroyable collection et avoir acheté tant de vins Français, Monsieur Louis Ng Chi Sing va sillonner la France en quête d’un domaine, il va devenir vigneron ! Il va investir en France, lorsque certains s’achètent une maison en Suisse, des palais au Maroc. Le vin s’apprend dans la vigne, tout amateur le sait.

Le rêve de notre amateur de vin s’est réalisé cet été, il s’est offert pour 8 millions d’euros une bâtisse et deux hectares de vignes. Bon, c’est cher pour ce que c’est. D’ailleurs, personne en France n’en voulait ; sur place, on dit que c’est une ruine. Mais pas le temps ! Et le nom du domaine sonne bien. On confiera les travaux à des locaux, la gestion à un domaine voisin : cela va coûter cher, mais la France reste le pays du luxe, non ?

Alors esprits chagrins, arrêtez de critiquer cet amateur, d’ailleurs souvent pour de mauvaises raisons !

1. Le domaine était évalué à 3 millions d’euros, il a été vendu à 8 millions d’euros. Arrêtons de dire que cela va freiner l’implantation de jeunes. Vous en connaissez beaucoup de jeunes qui auraient pu investir 3 millions en menant aussi les travaux, estimés à la même somme ? C'est un épiphénomène qui ne change rien à la région dans laquelle très peu de transactions se font.

2. C’est un investissement en France pour un produit qui ne peut être que Made in France. Un peu curieux de vouloir accueillir des investisseurs étrangers en France et de leur réserver un tel accueil une fois sur place. Un domaine viticole est une entreprise agricole qui n’est pas délocalisable, à ne pas oublier ! Il y aura toujours plus de Made in France dans le vin de Louis que dans une Clio, un Airbus !

3. Savoir-faire : effectivement, Louis n’est pas œnologue. D’ailleurs, beaucoup de propriétaires ne le sont pas ; c’est pour cette raison que Louis va confier la conduite du domaine à l’un des plus talentueux vignerons de la région, Monsieur Eric Rousseau du Domaine Armand Rousseau à Gevrey Chambertin.

Allez ! Accueillez le bien, ne faites pas comme il y a 30 ans avec les quelques Japonais amoureux des vins Français, montrez que vous avez évolué... dans le bon sens.

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