Bernard Debré: "A Paris, les municipales de 2014 sont d’ores-et-déjà perdues pour la droite !"<!-- --> | Atlantico.fr
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Beranrd Debré : "Anne Hidalgo a parfaitement raison d'être candidate. Par contre, nous à droite, nous sommes dans une situation épouvantable !"
Beranrd Debré : "Anne Hidalgo a parfaitement raison d'être candidate. Par contre, nous à droite, nous sommes dans une situation épouvantable !"
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Paris brûle-t-il ?

Anne Hidalgo s'est lancée mercredi dans la course à la mairie de Paris. Plébiscitée dans les sondages, la première adjointe au maire de Paris semble prendre une longueur d'avance sur la droite parisienne.

Bernard  Debré

Bernard Debré

Bernard Debré, né le 30 septembre 1944 à Toulouse (Haute-Garonne), est un urologue et homme politique français.

Il est réélu député UMP le 10 juin 2012, dans la quinzième circonscription de Paris, partie nord du 16e arrondissement. Il est également à nouveau membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) depuis mars 2008.

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Atlantico : Anne Hidalgo, la première adjointe à la Mairie de Paris, s'est lancée, mercredi, dans la course à la succession de Bertrand Delanoë. Vous avez déclaré : "Elle a parfaitement raison d'annoncer sa candidature. En face, on ne sait pas qui va être candidat et on n'a aucun projet". La droite parisienne est-elle prise de vitesse ?

Bernard Debré : Oui, Anne Hidalgo a parfaitement raison d'être candidate : c'était son tempo et celui de Bertrand Delanoë. Par contre, nous à droite, nous sommes dans une situation épouvantable ! Dans quelques jour, il y aura peut-être deux groupes UMP différents au conseil de Paris. Jean-François Lamour qui était un bon président démissionne parce qu'il en a assez d'être injurié et invectivé par une partie des élus. C'est apocalyptique !

D'autant plus qu'à côté de cela, nous n'avons même pas réussi à envisager un programme  pour les prochaines années à Paris. Nous avons fait de l'opposition conjoncturelle en disant : "Delanoë, Delanoë, c'est mauvais !" Il faudrait maintenant savoir ce qui est bon pour Paris !

Comment expliquez-vous ces divisions ?

Les ambitions personnelles et les rivalités d'hommes et de femmes sont exacerbées. Il suffit de se souvenir des propos d'une virulence incroyable de Rachida Dati contre François Fillon à l'époque ou celui-ci était encore Premier ministre...

La droite parisienne est devenue la droite la plus bête du monde. Il serait temps maintenant de transcender les bagarres. C'est pourquoi après l'élection du président de l'UMP, je vais créer un mouvement pour regrouper ceux et celles qui veulent travailler sur un projet pour Paris, sans esprit partisan : ni Fillon, ni Copé, ni X ou Y.

Êtes-vous, vous même, candidat ?

Non, je ne suis pas candidat. Avant de se déclarer candidat, il faut d'abord travailler.

Le problème c'est que nous n'avons pas de personnalité charismatique capable d'entrainer un engouement formidable de la droite, du centre, et même des déçus de Bertrand Delanoë.

François Fillon peut-il être cette personnalité dont la droite à besoin à Paris ?

Je n'ai pas ma langue dans ma poche et je vais vous dire ce que je pense : François Fillon ne peut pas être candidat à la mairie de Paris. En tout cas il ne peut pas prendre de décision aujourd'hui. Pourquoi ? S'il se déclare candidat à la mairie de Paris, tous les militants de province diront : " On n'a pas  besoin de voter pour lui à la présidence de l'UMP !" A l'inverse, s'il dit qu'il ne sera jamais maire de Paris, les militants parisiens lui en tiendront rancœur. Il est dans un piège, et dans ce piège, le silence reste la meilleure solution.

Pour le reste, on verra plus tard... D'autres candidats, comme Valérie Pécresse, sont également légitimes. Je ne suis pas défavorable aux primaires. Le plus important, c'est d'avoir des idées pour Paris. Si non, nous ne sommes pas crédible !

Anne Hidalgo a-t-elle la stature pour être maire de Paris ? 

Anne Hidalgo est la première adjointe de Paris. Elle est soutenue par Bertrand Delanoë. Elle est assez forte pour demander une primaire. C'est une adversaire extrêmement préoccupante.

A droite, on est en train de rêver !  Il ne faut pas oublier qu'en 2008, on a failli perdre le 1er  et le 5e arrondissement. Le 17e n' a été gagné qu'avec seulement 2000 voix d'avance. Si nous continuons à nous battre entre nous, non seulement nous n'auront pas la mairie de Paris, mais nous perdrons les arrondissements que nous possédons !

Comment expliquez-vous que la ville de Paris, longtemps ancrée à droite, soit devenue un fief de gauche ?

Cela a commencé en 2001 avec la guerre entre Philippe Séguin et Jean Tibéri. Déjà, il n'y avait plus d'unité, plus de programme, plus de projet. On se battait les uns contre les autres dans le même camp !

En 2008, nous avons eu une mauvaise candidate et de mauvais candidats dans différents arrondissements. Et puis, où était le programme ? Encore une fois, on dépensait plus d'énergie à se déchirer qu'à développer un projet. Il n' y avait pas de volonté de gagner. Il faut maintenant arrêter de ces querelles stupides !

Propos recueillis par Alexandre Devecchio

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