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La rentrée scolaire peut-elle rendre les parents fous ?
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Au secours !

La rentrée scolaire est un véritable marathon pour les enfants, mais pas seulement. Les parents eux-aussi doivent relever de nombreux défis...

Laurence Lasserre

Laurence Lasserre

Laurence Lasserre est spécialiste de la communication publique et des medias.

 
 
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C'est la rentrée. Nos chères têtes blondes réintègrent une activité normale et on peut enfin vaquer tranquillement à nos agendas. Erreur. Car si on nous rebat consciencieusement les oreilles avec le stress des professeurs et celui des élèves, on oublie comment cet événement annuel peut transformer un parent normalement constitué en individu dévoré par le stress et la peur de sombrer dans la folie.

Voici les faits : la corvée commence par l'achat de cartables, cahiers à petit et grand format, à petits carreaux ou grands carreaux, protège-cahiers, trousses, stylos plumes et cartouches d'encre, crayons à papier, crayons de couleur, taille crayons, stylos quatre couleurs, double décimètre, équerre, rapporteur, papier canson, papier calque, papier millimétré, feuillets mobiles, copies doubles, scotch, ciseaux, tube de colle, tubes de gouache et pinceaux, gomme, effaceur, classeur grand format, classeur petit format, petit carnet à spirale et enfin ne pas oublier, le lutin. Avant j’étais persuadée qu’un lutin était un petit être facétieux vivant dans la forêt, je sais maintenant que c’est aussi un truc en plastique où on met des feuilles dedans. Généralement la maitresse demande la seule couleur de protège cahier qui ne figure pas dans le lot de 12 protège cahier en promo que vous avez cru bon de jeter dans le caddie en flairant la bonne affaire, et conteste radicalement la trousse et la gomme Bob l’Éponge pourtant généreusement offertes par le fast food de votre quartier. On est donc généralement dans l'obligation d'une tournée supplémentaire.

Passé le remplissage de caddie à ras bord avec l'ensemble de ces indispensables fournitures, arrive la deuxième épreuve : la couverture des manuels scolaires. C’est une activité dans laquelle la plupart des mères excellent, sauf moi. J’ai ainsi usé des soirées entières et trois cents rouleaux de scotch et de papier transparent, défaisant et refaisant, suant sang et eau, avant d’exhiber fièrement mes réalisations à des écoliers ingrats qui affichent devant cet exploit une indifférence tout à fait remarquable.

Ensuite, on monte d'un cran dans le stress : les réunions d'information de parents d'élève, marathon organisé aux mêmes heures que celles imposées normalement par votre employeur pour travailler. Non contents de vous avoir fait dépenser de quoi ouvrir une papèterie, les professeurs délivrent leurs consignes personnelles quand à l'utilisation des dites fournitures, et vous replombent la to do liste en un tournemain: les contes de Charles Perrault, le workbook d'anglais à acheter dans telle librairie et pas une autre, le cahier d'exercices à distinguer de celui des leçons, les trucs à apprendre par cœur inscrits en rouge, la fréquence des contrôles et évaluations, les mots à signer, les devoirs à faire et comment il doivent être faits et, enfin, l'obligation de se procurer cet accessoire maudit, la flûte, instrument que vous avez déjà jeté par la fenêtre l'an passé tellement votre enfant en tirait un son parfaitement insupportable et horripilant.

Le fin du fin, le meilleur, est encore à venir. L'inscription aux activités extra scolaires est l'épreuve reine, de laquelle seuls les meilleurs sortent vainqueurs. Il faut, en effet, faire la queue dans une cour ou un couloir surbondé, pour inscrire son rejeton au foot ou votre princesse à la danse, le tout avec un dossier complet : photo d'identité en quatre exemplaires, (à 5 euros les quatre photos on se demande ce qu'ils en font), attestation d'assurance, certificat médical, passeport biométrique, enveloppe, de surcroit timbrée, au nom de l'enfant, plus un chèque de quarante euros au cas où on ne serait pas tanqué comme de bien entendu dans la liste d'attente.

Bref. Nos enfants sont des héros, mais surtout leurs parents.

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