Ségolène Royal humiliée ? Et si la meilleure vengeance était de réussir sur le front du bien commun plutôt que de se perdre dans celui des sentiments privés...

Des antipodes de nos riches contrées nous parvient, par l’intermédiaire du Figaro, le chant de votre nouvelle complainte, à moins qu’il s’agisse d’un couplet supplémentaire à la morose cantilène que vous avez déclamée, au soir des résultats des élections législatives, après votre défaite dans la première circonscription de La Rochelle.

En parlant d’humiliation, de violence et d’injustice, pour reprendre vos propres termes, à nouveau vous vous présentez comme l’invraisemblable victime de la « convergence d’intérêts entre la droite et la gauche dissidente ».

Chère Ségolène, c’est pourtant bien là l’une des règles, il est vrai cruelle, qui frappe bon nombre de nos concitoyens se lançant  en politique ! Le crime n’est pas plus dur et ou plus déshonorant lorsqu’un candidat socialiste est éliminé au terme d’une alliance droite-gauche. Vous semblez ne pas souffrir de tels accords qui vous apparaissent contre-nature ! Mais, parmi vos adversaires, combien de vos semblables n’ont jamais eu à subir un tel revers ? Ne cherchez pas non plus à attendrir votre auditoire en brossant l’affliction de vos enfants, de vos proches ou par référence à votre ancienne vie sentimentale.

Chère Ségolène, vous avez été blessée dans la haute considération que vous portez à vous même ; mais n’en faites pas la rengaine de l’été. Oubliez Olivier Faloni, Valérie Trierweiler ainsi que tous vos faux amis de la classe politique. Si vous estimez avoir la stature de chef d’Etat, abandonnez donc toutes ces rancœurs. Il est temps de vous ressaisir et si tel était le cas, je vous suggérerais un créneau où, sans connaître la concurrence de vos semblables toujours prêts à vous tendre de nouvelles embuches, vous pourriez rencontrer un écho tout particulier tant ce thème, dont la poursuite pourtant essentiel à notre temps de crise, est totalement abandonné par vos concurrents de gauche comme de droite.

C’est un ancien directeur du FMI, Michel Camdessus, en fonction de 1987 à 2000, qui faisant dernièrement part de son expérience rappelait qu’en politique « le bien commun, c’est l’étoile polaire pour le navigateur ». Le « bien commun », qui ne saurait se confondre avec la somme des intérêts particuliers, est, en effet, une valeur dont, de quelque bord auquel ils appartiennent, vos compétiteurs n’ont pas le moindre souci.

Bien modestement, je vous conseillerais donc d’épouser cette noble cause ; ce serait sans doute le plus beau des aiguillons pour tourmenter ceux qui vous harcèlent  et avoir quelque chance de récolter quelques nouveaux succès qui pourraient être durables !