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Pac-Man pour le poignet des geeks chics, une montre qui fait téléphone, adultère horloger pour Sylvester Stallone...
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ATLANTIC-tac

... et aussi : découverte d’un alien furtif dans les hautes mécaniques du temps et radioactivité contrôlée pour lire l’heure.

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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Les noces d’une montre et d’un téléphone portable

Retenez bien le nom de cette marque mutante : Celsius X VI II [pas d’explication sur l’ésotérisme de cette dénomination]. Un alien vient de naître dans le ciel de l’horlogerie suisse : LeDIX Furtif K1999 (appellation tout aussi ésotérique) est le premier téléphone horloger de l’histoire. Est-ce une montre mécanique de (très) haute horlogerie qui permet de téléphoner, ou un téléphone sur lequel le docteur Frankenstein aurait greffé un cerveau horloger ? Les taxonomistes de l’avenir en décideront, mais l’objet est singulier, avec ses 700 composants, ses matériaux d’avant-garde, ses couleurs de braise incandescente et son remontage par clapet : on recharge le mouvement de la montre en ouvrant/refermant l’écran du téléphone. Le prix de cet ovni est tout aussi cosmico-galactique – et, en tout cas, digne des budgets de la Nasa : 250 000 euros (en exclusivité chez Kronomtry 1999 en France)...



Une centrale nucléaire au poignet

100 millions de trillions [100 quadrillions si on n’a pas sauté une étape au passage] d’atomes d’hydrogène radioactif pour assurer la bonne marche de la Nuclear Watch pendant un quart de siècle : impossible de l’écrire en chiffres, une ligne de cette colonne n’y suffirait. D’abord, on croit que cette montre « nucléaire » est une blague de potache vert pour dérider Jean-Vincent Placé (EELV). Pas du tout : la Nuclear Watch vous propose une sorte de centrale nucléaire – parfaitement inoffensive, nous jure-t-on – au poignet. 175 dollars le grand frisson, avec le symbole du danger radioactif sur le cadran. Et ça s’illumine la nuit, avec une précision atomique vingt-quatre heures sur vingt-quatre. On serait Jean-Marc Ayrault, notre Premier ministre, on en commanderait immédiatement quelques caisses pour calmer Cécile Duflot et ses amis...


La nostalgie pac-manienne des geeks chics

Le jeu d’arcade le plus célèbre de tous les temps (Guinness des records) a si durablement marqué la mémoire collective qu’une montre suisse lui hommage, avec des figurines pixellisées et colorées sur le cadran. On ne jouera pas à Pac-Man avec cette montre, mais on jouera avec sa propre nostalgie d’adulescent – pour ceux qui ont connu comme pour tous les geeks chics. Signée RJ-Romain Jerome, cette montre sera lancée la semaine prochaine dans le chiquissime temple parisien de l’avant-garde connectée (on parle évidemment de Colette), qui nous avait proposé, avant les vacances, une montre de la même marque, mais en hommage aux Space Invaders, jeu d’arcade pionnier qui avait ouvert la voie au succès mondial de Pac-Man. Les rétro-technologies de leur enfance sont les nouvelles antiquités de la génération des trenta-quadras !



La trahison d’un ambassadeur

Sylvester Stallone est le prétexte (orchestration de son retour sur scène) en même temps que le pivot et le produit d’appel du nouveau film Expendables 2. À l’écran, on ne voit que sa montre Panerai, la marque italo-suisse ayant dû payer un énorme paquet de dollars à la production pour équiper non seulement le poignet de l’ex-Johnny Rambo, mais aussi celui de toute son équipe de baroudeurs. À la ville, manque de chance, et dans les opérations de promotion du film, Sylvester Stallone porte une autre montre suisse, une Patravi signée Carl F. Bucherer (marque qui tente actuellement une percée en France). Cette sorte d’adultère marketing est devenue courante chez les « ambassadeurs » hollywoodiens. Pour les prochains contrats de « product placement » horloger, il faudra maintenant prévoir une clause de fidélité pendant les périodes de lancement...

Politic-tac

Les montres envahissent de plus en plus le champ politique. On l’a vérifié avec Nicolas Sarkozy pendant la dernière campagne présidentielle française (nos articles à ce sujet). C’est confirmé aux Etats-Unis : on connaît déjà le nom de la future montre du président des Etats-Unis ! Quel que soit l’élu à la Maison-Blanche, ce sera une TAG Heuer, marque suisse très populaire aux Etats-Unis et déjà présente au poignet des deux candidats. Parfois, c’est la géopolitique qui s’invite dans les dossiers horlogers : un groupe de luxe peut-il commercer avec la République islamique des ayatollahs ? UANI, un lobby américain spécialisé dans les campagnes d’opinion contre le nucléaire iranien dénonce actuellement les activités commerciales du Swatch Group (leader mondial de l’horlogerie) et de sa marque Omega sur le marché iranien. UANI a déjà fait plier un certain nombre de marques, comme Porsche, Shell, Hyundai ou Siemens. En ligne de mire cette fois : toutes les marques et tous les groupes de luxe qui alimentent le régime des mollahs n montres ou en voitures de luxe. La défense du Swatch Group face aux pressions de ce lobby s’est révélée assez pathétique : l’invocation des mânes de Che Guevara est dérisoire face aux carnassiers du lobbying, apparemment décidés à faire plier la marque préférée de James Bond...




Les charmes d’une globalisation maîtrisée

Créée et développée depuis plusieurs années par la manufacture Girard-Perregaux, la montre ww.tc propose un affichage très intuitif des multiples fuseaux horaires, avec un repérage quasi-instantané des vingt-quatre villes de référence qui codifient les heures légales de cette planète. Où qu’on soit dans le monde, on lit instantanément l’heure (jour/nuit) des autres fuseaux. Cette ww.tc est aujourd’hui un classique, sinon une icône, inlassablement déclinée. À quoi sert le chronographe sur une telle pièce ? On pourrait s’en passer, mais il est indispensable pour l’équilibre esthétique de la montre, dont les disques d’affichage se règlent par la couronne située à 9 h. La version « Dompter le monde » de cette rentrée 2012 se veut rétro-classique, avec une esthétique apaisée dans les efforts de lisibilité (contraste « fonctionnel » et hiérarchisation des différentes informations proposées par la montre)...

D’autres d’informations sur les montres ?

Encore plus d’actualités sur les montres, ceux qui les font et ceux qui les portent ? Encore plus de coups de projecteur sur les coulisses de l’horlogerie ? Rendez-vous dans les pages du seul quotidien international de l’horlogerie : Business Montres...

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