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Sarkozy vs Obama :
deux poids, deux mesures ?
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Discours de rois

Alors que les États-Unis ont accueilli avec bienveillance les discours de Barack Obama sur les révolutions arabes, l'allocution de Nicolas Sarkozy le dimanche 27 février 2011 a été accompagnée de sarcasmes...

François Tillinac

François Tillinac

François Tillinac est un chef d'entreprise, tout juste trentenaire, installé à New York depuis plusieurs années.

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Mêmes révolutions, autre son de cloche d’un côté l’autre de l’Atlantique. A l’heure où Nicolas Sarkozy s’exprimait solennellement devant les Français, Barack Obama avait déjà prononcé pas moins de deux discours majeurs sur la situation… sans choquer qui que ce soit au pays des cowboys.

Médias français : l'obsession de l'anecdote

Victimes d’un sarkocentrisme qui vire à l’obsession, les médias français ont fait le choix de l’anecdote dans leur traitement de l’information. Ils sont passés à côté d’un discours important posant les jalons d’une nouvelle relation franco-arabe et apportant quelques réponses aux inquiétudes légitimes des Français sur les bouleversements en cours.

 "Il y a très peu de moments dans notre vie où l’on a le privilège d’être témoin de l’histoire en marche : nous assistons à l’un de ces moments (…). Nous ne pouvons pas être définis par nos différences, mais par l’humanité commune que nous partageons". Que n’eut-on entendu si Nicolas Sarkozy s’était lancé dans ce genre d’envolées… Il s’en est bien gardé et c’est le locataire de la Maison Blanche qui "dramatisait" de la sorte le 11 février dernier le départ précipité d’Hosni Moubarak. A situation exceptionnelle, discours exceptionnel !

Nicolas Sarkozy face au mur de sarcasmes

Là où les commentateurs de la vie politique française ont décortiqué sans fin le coup de billards à trois bandes de notre Iago national, les médias américains, plus pragmatiques, se sont contentés de témoigner et de poser les questions qui fâchent : vers quoi et vers qui vont évoluer ces pays et ces mouvements ? Quels impacts ces révolutions auront sur les Etats-Unis et sur le monde occidental ?

Empêtrés dans notre indécrottable cynisme au moins autant que dans les remous des péripéties touristiques de Michèle Alliot-Marie, nous  n’avons jamais pris la mesure historique des révolutions de Jasmin et de la nouvelle donne qu’elles induisent. Pire, la tentative de Nicolas Sarkozy de hisser le pays à la hauteur des enjeux d’un monde en mutation, s’est fracassé contre un mur de sarcasmes

L'irresponsabilité de l'opposition

A la décharge des journalistes, la confusion des genres d’un discours présidentiel oscillant entre posture gaullienne et petite soupe politicienne (le mini remaniement) était de nature à brouiller le message. Mais cela n’aurait pas dû occulter l’essentiel. Après un mois de couacs, Nicolas Sarkozy a enfin fait entendre la voix de la France. Une France qui se range résolument du côté de l’espoir démocratique, mais qui se garde de tout angélisme face aux enjeux à venir. Islamisme. Immigration. Ces menaces, mères de toutes les compromissions passées, ne se sont pas envolées avec le vent révolutionnaire. Bien au contraire.

Mais plus encore que les analyses à courte vue des commentateurs français, l’Amérique serait sans doute choquée de voir l’opposition française tirer à boulets rouges sur la politique étrangère du gouvernement au beau milieu d’une crise internationale majeure. Quand des dizaines de ressortissants français demeurent coincés à Tripoli… que des millions de binationaux sont peu ou prou concernés par ces révolutions, le bon sens exigerait un peu de retenue.

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