Mission Impossible : Ce code que même la CIA n’arrive pas à résoudre<!-- --> | Atlantico.fr
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Résoudre l'énigme gravée sur Kryptos : mission impossible ?
Résoudre l'énigme gravée sur Kryptos : mission impossible ?
©DR

Casse-tête

Avis aux amateurs de casse-tête chinois, l’énigme gravée sur la sculpture Kryptos qui trône dans la cours des quartiers généraux de la CIA en Virginie depuis 1990 demande toujours à être résolue.

Examiné, scruté, passé au peigne fin, le texte taillé dans le cuivre de la sculpture Kryptos a donné du fil à retordre aux amateurs les plus acharnés, aux meilleurs cryptographes et aux agents de la CIA eux-mêmes. Si les trois premières sections des 865 caractères ont été interprétées, vingt ans plus tard la dernière partie de l’énigme reste toujours sans solution.

Cette sculpture a été commandée par la CIA à l’artiste Jim Sanborn au moment de la construction de ses nouveaux quartiers généraux en 1988. Kryptos, qui signifie caché en grec, est une réflexion sur la nature du secret et sur la fugacité de la vérité. 

Afin d’encoder le message de sa sculpture, l’artiste américain a travaillé aux côtés d’Ed Scheidt, cryptographe à l’époque tout juste retraité de la CIA. Il a enseigné à l’artiste les techniques cryptographiques employées du 19e siècle à la seconde guerre mondiale. Après avoir expérimenté toute une série de méthodes, comprenant entre autres la substitution poly-alphabétique, les deux compères sont arrivés à une forme de cryptographie ancienne permettant de tenir les amateurs d’énigme en haleine pendant un certain temps. "J’imaginais que les trois premières sections seraient décodées en quelques semaines, peut-être quelques mois", explique James Sanborn au Magazine Wired.

Avant même que la sculpture ne soit terminée, les plus curieux essayaient déjà de connaître ce que cachait le code. "Des gens ont tenté d’escalader les murs de mon studio grâce à des échelles afin de prendre des photos", se souvient Jim Sanborn. Alors une fois la sculpture terminée, un vent de frénésie a déferlé sur le monde de la cryptographie. Et contrairement à ce que pensait l’artiste il aura fallu presque huit ans avant qu’un agent de la CIA ne découvre la première partie du code. Pour David Stein, devenu obsédé par le code,  la trouvaille eut l’effet d’une expérience religieuse.

Mais les trois premières sections résolues, la confusion n’a fait que s’accentuer. Le premier passage a été écrit par Sanborn lui-même qui a volontairement introduit des fautes d'orthographe : "Entre l'ombre la plus subtile, et l'absence de lumière, réside la nuance de l'iqlusion (sic)"

Les 97 caractères de la dernière sont à ce jour impénétrables et ce passage reste le plus difficile à trouver parce que le plus court. 

Chaque aspect du projet a été examiné à la loupe, des milliers de personnes, cryptographes hardcore, craqueurs de code amateurs ont tenté le coup. Certains jusqu’au-boutistes sont même allés jusqu’à abandonner leur activité. Un homme du Michigan a laissé tomber son entreprise de logiciels informatiques et s’est lancé dans le bâtiment pour avoir plus de temps pour travailler sur le code. Fatiguée par l’énigme, Elonka Dunin, souhaite simplement voir le mystère résolu et centralise les informations concernant le code sur un site Internet. 

Las, en 2010, Jim Sanborn a fini par dévoiler la signification d'un passage de six lettres du code : "Berlin". Un indice qui, il l’espérait aiderait les obsessionnels à élucider le message manquant. Deux ans plus tard, il n'en est toujours rien. Et quand bien même quelqu’un arriverait à résoudre la dernière énigme, cela ne permettrait pas d’obtenir la réponse. "Juste parce que vous avez cassé le code, cela ne signifie pas que vous avez la réponse", a mis en garde Ed Scheidt, le sournois cryptographe.

Carole Dieterich


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