Consommation entrepreneuriale : ce concept qui ébranle les théories économiques classiques<!-- --> | Atlantico.fr
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Linnovation : le fruit d'un processus itératif de dialogue entre l'entrepreneur et le marché.
Linnovation : le fruit d'un processus itératif de dialogue entre l'entrepreneur et le marché.
©Reuters

Le nettoyeur

L'économie pour les nuls : cet été, Pascal-Emmanuel Gobry explique les bases de l'économie pour les non-initiés, de manière non scolaire. Episode 5 : l'économie entrepreneuriale et la destruction créatrice.

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry est journaliste pour Atlantico.

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J'ai un peu peur que jusqu'à présent cette série sur les bases de l'économie ait été un peu abstraite. Répartition des ressources, organisation des marchés, jeux à somme positive, asymétries d'information... Tout ça c'est peut-être intéressant (?) mais pas forcément concret.

Donc rentrons un peu plus dans le concret pour aborder les deux concepts essentiels pour comprendre l'économie entrepreneuriale : la destruction créatrice et la consommation entrepreneuriale.

(Pourquoi parler de l'économie entrepreneuriale ? Parce que c'est la seule, la vraie. C'est celle qui fait progresser l'humanité.)

Je ne m'attarderai pas trop sur le concept de destruction créatrice car il est assez connu depuis Schumpeter qui l'a popularisé il y a près d'un siècle. L'idée est que chaque innovation remplace ce qui l'a précédé, et que donc si on n'autorise pas la destruction de l'ancien, on n'aura pas le nouveau. Il faut que les chevaux perdent leurs emplois si on veut des voitures. Si on se crispe à protéger l'existant, on se condamne à la stagnation.

Le concept de consommation entrepreneuriale, lui, est beaucoup plus récent, mais pas moins important. Venturesome Consumption est le titre de l'ouvrage fondamental du chercheur Amar Bhidé qui déploie ce concept.

L'idée de la consommation entrepreneuriale est que le consommateur participe autant à la création de l'innovation que le producteur. C'est contre-intuitif et révolutionnaire.

Contre-intuitif car on a un schéma mental de l'entrepreneur-génie, emporté par sa vision et qui crée un produit issu de son esprit et l'impose au monde. La réalité est beaucoup plus complexe. En réalité l'innovation est le fruit d'un processus itératif de dialogue entre l'entrepreneur et le marché. L'innovation ça commence par une première version qui n'est pas tout à fait bonne. Il faut alors un consommateur entrepreneurial, prêt à prendre des risques en achetant un nouveau produit non éprouvé, et en aiguillant le producteur sur le bon chemin avec ses recommandations.

C'est révolutionnaire parce que ça change la vision de l'entreprise et de l'économie. Ça permet de se rendre compte que le marketing et la vente sont au moins, sinon plus, importants que la R&D. Et que la pub c'est bien. Ça permet de se rendre compte que ce qui fait le succès d'un écosystème entrepreneurial, ce n'est pas tant les universités, ou les business angels, ou autre chose, que la culture qui fait que les acheteurs, individuels comme entreprises, prennent des risques et permettent donc aux startup de décoller.

Pour comprendre l'économie, il faut aussi comprendre la destruction créatrice et la consommation entrepreneuriale.

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