Tourisme : après le "made in France", faut-il développer le "come in France" ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Dans de nombreuses régions françaises, c’est un secteur économique important, qui a su redynamiser des territoires en déclin et valoriser des productions locales.
Dans de nombreuses régions françaises, c’est un secteur économique important, qui a su redynamiser des territoires en déclin et valoriser des productions locales.
©Reuters

Le plus beau pays du monde

Si la France est la première destination touristique du monde, elle n’est que la troisième en termes de recettes. Jean Spiri, Alexandre Brugère et Elise Vouvet donnent quelques pistes pour optimiser cet atout touristique majeur. Extraits de "Citoyens de villes citoyens de champs" (2/2).

Jean  Spiri, Alexandre Brugère, Elise Vouvet

Jean Spiri, Alexandre Brugère, Elise Vouvet

Jean Spiri, 30 ans, est élu de Courbevoie, vice président de la communauté d'agglomération Seine-Défense chargé de l'aménagement du territoire.

Alexandre Brugère, 24 ans, ancien porte parole national des Jeunes UMP, est consultant et anime deux think tanks.

Elise Vouvet, 32 ans, engagée politiquement en Charente, est co-auteure d'un essai sur l'égalité hommes/femmes, Alter-égales.

Ils sont les co-auteurs du livre "Citoyens des villes citoyens des champs" aux éditions Fayard.

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Au moment où le made in France est devenu un thème central du débat public, pourquoi le come in France, c’est-à-dire le développement de l’offre touristique française, est-il l’objet de si peu d’attentions ? Les marges de croissance sont pourtant bien réelles dans ce secteur : en effet, si la France est la première destination touristique du monde, elle n’est que la troisième en termes de recettes générées. Il y a donc un effort à faire pour transformer cet attrait en valeur.

Dans de nombreuses régions françaises, c’est un secteur économique important, qui a su redynamiser des territoires en déclin et valoriser des productions locales. Il représente ainsi 10 % des entreprises franciliennes et des salariés franciliens. Mais les politiques du tourisme sont aujourd’hui trop éclatées entre de multiples intervenants, et manquent bien souvent d’un pilotage centralisé : les entreprises de la filière touristique doivent en permanence s’adapter à l’évolution de la demande et, pour cela, elles ont besoin d’être accompagnées et formées.

La qualité de l’accueil des touristes est un enjeu stratégique : formation des chauffeurs de taxi à la langue anglaise, mise en place de points d’accueil mobiles dans les lieux les plus passants et sur les grands sites touristiques, généralisation des city greeters (notamment à Lyon, ce sont des guides bénévoles qui font découvrir leur ville, leur quartier), réalisation d’une « charte de l’accueil », etc. Cette « culture de l’accueil » doit d’ailleurs être développée auprès de tous les professionnels en contact avec les touristes. Mieux accueillir, c’est aussi faire durer les séjours et augmenter les dépenses ! L’offre hôtelière et de restauration est souvent insuffisante par sa quantité, sa qualité et sa diversité : or il est nécessaire d’élargir cette offre, notamment avec des formules innovantes, pour mieux répondre aux nouvelles attentes d’une clientèle internationale de plus en plus exigeante.

La mise en avant des atouts touristiques d’une région requiert la mobilisation de tous, collectivités, institutions, acteurs économiques, associations, citoyens, qui doivent pouvoir compter sur un soutien sans faille de l’État, prenant davantage en compte l’apport pour la croissance de ces initiatives. La réalisation de dossiers pour le classement de sites par l’UNESCO est un bon exemple de cette mobilisation générale qui, quel que soit le résultat du classement, portera ses fruits en termes de valorisation du patrimoine et de l’offre touristique. Plusieurs dossiers très variés, comme celui de la grotte Chauvet en Ardèche ou celui du patrimoine construit du Corbusier, principalement en milieu urbain, sont en cours de montage ou d’examen ; ce sont des initiatives qu’il ne faut pas hésiter à multiplier sur les territoires.

À ce titre, l’Union européenne pourrait créer une liste complémentaire, qui permettrait aux villes et aux régions de concourir à un niveau plus adapté et moins contraignant, mais qui aurait également un effet de levier déterminant pour l’attractivité locale. La valorisation des terroirs est importante pour le tourisme, mais aussi pour l’exportation. De nombreuses politiques régionales ou commerciales de promotion des terroirs et de leurs produits existent : appellation d’origine contrôlée, labels, green labelling, marques régionales, dénominations d’origine, etc. Ces politiques défendent l’idée d’une différenciation du produit fondée sur les notions d’origine et de terroir. Elles mettent en avant un produit à partir des caractéristiques du terroir d’origine (conditions agronomiques, savoir-faire local, etc.). Il s’agit d’une stratégie de valorisation de l’image de marque d’un territoire, dès lors identifié pour le touriste comme pour le consommateur.

Mais soyons honnêtes : si certains produits ont un grand succès, la complexité des appellations qui prévaut en France nuit à l’exportation. Il faut trouver le bon équilibre entre le respect des traditions, qui plaît d’ailleurs tant aux consommateurs étrangers, et la nécessité d’une lisibilité du produit à l’export.

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Extrait de "Citoyens des villes citoyens des champs", Fayard (2 mai 2012)

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