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" Prévoir, ce n'est pas crier au loup "
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Décryptage présidentiel

Fallait-il dramatiser l'intervention présidentielle, en utilisant l'actualité internationale pour justifier un remaniement ministériel, et en particulier le départ de Michèle Alliot-Marie en pleine tourmente ? La philosophe et historienne Chantal Delsol pense que non.

Chantal Delsol

Chantal Delsol

Chantal Delsol est journaliste, philosophe,  écrivain, et historienne des idées politiques.

 

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Atlantico : le président de la République a évoqué les « tragédies » au Moyen-Orient qui pourraient provoquer des « des flux migratoires devenus incontrôlables »

Chantal Delsol : Le président a créé un discours un peu tragique pour cacher le fait qu’il y avait peut-être un couac gouvernemental. Cela ne veut pas dire pour autant que ce n’est pas inquiétant tout ce qui se passe de l’autre coté de la Méditerranée, Mais on a quand même eu l’impression qu’il était en train de grossir ses inquiétudes ou les exprimer en public, parce qu’il voulait cacher un problème dans son équipe.

J’ai eu un peu l’impression d’entendre un enfant qui crie au loup. Mais quand on crie au loup sans raison ou trop tôt, quand le danger est réel, on ne vous écoute plus.

C’est bien dommage d’avoir dramatisé cette intervention alors qu’il n’y a pas de moment important, c était juste pour cacher les problèmes qu’il avait avec son équipe gouvernementale.

Vous même pensez-vous que c’est un moment fort de l’histoire de nos civilisations ?

C’est extraordinaire parce que ces révoltes se sont répandues en quelques semaines, mais c’est très répandu parce que les réseaux existent, et les médias les diffusent. Il y a 200 ans, les mêmes révoltes existaient aussi au Maghreb, mais ce n’était pas retransmis et suivi partout dans le monde parce qu’il n’y avait de blogs ! Il y a simplement une accélération, mais personnellement je n’ai pas l’impression que c’est ça qui va permettre de passer à un autre stade politique dans ces pays. Ces révoltes sont importantes, mais cela ne veut pas dire pour autant que ces pays vont passer à la démocratie.. à mon avis, ils vont se donner, ou il vont subir d’autres dictateurs.

Est ce qu’il aurait fallu faire cette intervention en deux temps ?

On en sera là quand il y aura des bateaux pleins de monde qui seront prêts à franchir la Méditerranée, mais pour l’instant ce n’est pas le cas. 

Gouverner c’est prévoir…

Dans ce cas là, on ne le dit pas en public !

Propos recueillis par Jean-Baptiste Giraud

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