Nasri, Ménez, Ben Arfa et M'Vila épargnés : le foot français n'apprendra-t-il donc jamais de ses erreurs passées ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Samir Nasri a été le plus "sévèrement" réprimé par la commission de discipline de la FFF, qui l'a suspendu trois matches en sélection.
Samir Nasri a été le plus "sévèrement" réprimé par la commission de discipline de la FFF, qui l'a suspendu trois matches en sélection.
©Reuters

Footage de gueule

Deux ans après l'affaire du bus de Knysna, la FFF se montre une fois de plus indulgente envers des joueurs peu respectueux. Un cadeau empoisonné pour le futur sélectionneur des Bleus Didier Deschamps...

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

Voir la bio »

A lire aussi sur ce sujet : Sanctions très légères pour Nasri et Ménez suite à leurs comportements à l'Euro

Dans la justice pénale on appellerait ça des « peines de principe », ces peines faîtes pour montrer que la justice condamne mais sans impliquer la moindre sanction ou une sanction minime pour le ou les prévenus.

Les « sanctions », les guillemets s’imposent, de trois matches de suspension pour Nasri, un match pour Ménez et de simples rappels à l’ordre pour Ben Arfa et M’Vila méritent en effet d’êtres qualifiées elles aussi de « peines de principe ».

En effet, pour avoir couvert d’injures en public un journaliste, les trois matches de suspension de Nasri sont vraiment le « minimum syndical » qu’on pouvait attendre.

Le match de suspension de Ménez pour avoir dit à son capitaine Hugo Lloris qui lui demandait de défendre « d’aller se faire… » semble lui plus bizarre. En effet, les joueurs sur les terrains de football se parlent rarement à l’imparfait du subjonctif même si, dans cette histoire, Ménez avait le devoir d’appliquer les consignes de son gardien de but, capitanat oblige.

La « sanction » de Ménez est d’autant plus bizarre que Ben Arfa, pour avoir dit à Laurent Blanc « de le renvoyer chez lui s’il n’était pas content de ses performances » alors qu’il jouait avec son portable pendant le discours de l’entraîneur après la défaite contre la Suède, n’a pas reçu le moindre match de suspension. Pourtant, il est infiniment moins fréquent qu’un joueur « envoie sur les roses » son entraîneur dans les vestiaires alors que ceci est monnaie courante entre coéquipiers sur le terrain. Bizarre, vous avez dit bizarre…

Le cas M’Vila, qui n’avait pas serré la main de Laurent Blanc après que celui-ci l’eût remplacé face à l’Espagne était lui aussi anecdotique, le Rentais ayant fait amende honorable en étant un des rares joueurs français à saluer les supporters venus attendre les joueurs au Bourget.

Après Knysna, la FFF s’était déjà contentée de peines de principe, excepté pour Anelka qui avait pris 18 matches de suspension (c'est-à-dire une radiation à vie vu son âge), en infligeant un seul match de suspension à l’ensemble du groupe France. On a vu où cela nous a de nouveau mené. On est loin de l’année de suspension infligée à Eric Cantona qui avait insulté le sélectionneur d’alors, Henri Michel, en le traitant de « sac à m…. ».

La FFF ayant une fois de plus démontré son incapacité à trancher dans le vif, la balle est désormais dans le camp de Didier Deschamps qui devra en tirer les conséquences au moment de dévoiler le nom des joueurs qu’il retiendra.

Connaissant ses rapports pour le moins froids avec au moins deux des joueurs passés en commission de discipline, il serait surprenant de les revoir sous peu sous le maillot bleu à moins de vouloir encore et toujours que les mêmes causes créent les mêmes effets.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !