Plan automobile : un plan médiatique et à courte vue qui rend l'avenir de PSA incertain<!-- --> | Atlantico.fr
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Pour le moment, l’Etat se contente de maintenir le secteur automobile sous perfusion sans chercher à voir plus loin que le bout de son nez.
Pour le moment, l’Etat se contente de maintenir le secteur automobile sous perfusion sans chercher à voir plus loin que le bout de son nez.
©Reuters

Editorial

Dans l'affaire PSA, l’Etat se contente - une fois de plus - de maintenir le secteur automobile sous perfusion, sans chercher à résoudre les problèmes de fond pour améliorer la compétitivité : le coût du travail et la flexibilité.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Sombres perspectives pour le groupe Peugeot-Citroën. Une fois de plus, les pouvoirs publics ont voulu parer au plus pressé, dans un grand mouvement de gesticulation médiatique orchestré par Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, en faisant miroiter l’avenir brillant de la voiture électrique que l’Etat était décidé à encourager vigoureusement.

Cette annonce intervient au moment même ou malencontreusement Renault indiquait qu’il devait retarder la sortie de son prototype Zoé, en raison de difficultés de mise au point. Au demeurant c’est une perspective ouverte pour le long terme pour une production qui représente moins de 1% de l’ensemble. Ce n’est pas cela qui permettra à PSA de réduire les stocks de voitures classiques accumulés par une surproduction de véhicules en raison de l’impossibilité d’adapter la fabrication à la demande, comme cela se pratique en Allemagne, en raison de  la rigidité  du marché du travail en France.

L’Etat se contente pour l’instant de « maintenir le secteur automobile sous perfusion » constate Guillaume Carou, président du Club des Entrepreneurs, par des mesures gadgets comme le  renouvellement  du bonus malus, ou la commande de films publicitaires à des cinéastes branchés comme Luc Besson, pour restaurer l’image de l’automobile dans l’opinion et tenter de favoriser les ventes. Les plans se succèdent les uns aux autres depuis des années, constituant chaque fois un bol d’air de courte durée, ce qui n’a pas empêché la filière de perdre cent mille emplois en dix ans.

En revanche, rien n’est prévu sur les deux problèmes de fond bien connus pour améliorer la compétitivité : le coût du travail et la flexibilité, toujours absents du discours officiel. Le ministre du Travail, Michel Sapin a bien rappelé le credo  présidentiel : « ce n’est pas au gouvernement  de faire bouger les choses, c’est au dialogue social ».

Autant dire que l’on  va continuer de gérer la crise au jour le jour, en parant au plus pressé, dans l’espoir de faire avaler la pilule de la fermeture de l’usine d’Aulnay, mais sans cohérence de fond, parce que sans la moindre vision  d’avenir.

Pendant ce temps, l’image de Peugeot va continuer de se dégrader comme le reflète son cours de Bourse, tombé en dessous de six euros par action. Une situation qui justifierait une OPA d’un grand groupe étranger, si les 38% de droits de vote que détient la famille ne constituaient pas un obstacle majeur à toute tentative de prise de contrôle hostile. Alors que la surcapacité du secteur automobile est criante en Europe, PSA risque d’apparaître de plus en plus comme le maillon faible dont l’avenir sera de plus en plus incertain, parce que dans ce domaine comme dans bien d’autres, la France est en train de s’isoler du reste du monde par son incapacité à regarder en face les réformes à accomplir pour conserver sa place au sein d’un univers de plus en plus concurrentiel.

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