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2008-2012 : les leçons que les banques devraient tirer de la crise pour se réinventer
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Banques : les grands méchants loups ?

Plans de sauvetage, spéculation... Les banques ont été profondément remises en cause et pointées du doigt ces quatre dernières années. Arriveront-elles à regagner la confiance des citoyens et de leurs partenaires ?

Franck Margain

Franck Margain

Franck Margain est vice-Président du Parti Chrétien Démocrate et conseiller régional UMP en Ile-de-France.

Après des études en finances, il est devenu cadre dans une grande banque internationale.

 

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L'image de la banque devrait s'améliorer, de l'enfer ou Dante lui réserve une place dans sa divine comédie, à l’Église qui l'assimile au pêché originel et aux socialistes qui voient en elle l'affameur des peuples ou les bourgeois bien-pensants qui se focalisent sur la corruption, la pente médiatique, espérons le ne peut être que positive? 

Tout d'abord les banques, demain, seront moins nombreuses qu'aujourd'hui ; la capacité de survie du système bancaire est mis en cause par la crise.

D'un côte, les groupes bancaires français essentiellement tournés sur le financement de l'économie au travers de leur réseau, prêts aux ménages, prêts au entreprises, services aux agents économiques (paiement des salaires, gestion des garanties...) sont facturés au  prix coûtant. La "sur-bancarisation"  en France comme en Europe continentale déforme la compréhension des citoyens sur la viabilité de leurs banques : "il y a tellement de banques c'est qu'elles gagnent beaucoup d'argent.." 

Hors la  complexité de la technologie, les paiements internationaux en valeur immédiate, la gestion des flux des cartes bancaires, nécessite de maintenir des réseaux internationaux ont inflaté les coûts fixes. En parallèle, les services facturés ont peu augmenté, le prix des cartes bleues a diminué alors que le service augmente, la tenue des comptes est encadrée, seuls les agios reflètent le coût de financement et de risque de la banque. Les employés des banques sont en moyenne mieux payés que les employés des autres services ou industrie, il faut s'en réjouir mais ceci a un coût

La banque est en France peu capable d'attirer la bienveillance des citoyens, hors elle est leur partenaire quotidien, les français consomment des carnets de chèques qui restent toujours gratuits, financent leurs achats à crédit, épargnent régulièrement . Certes les liquidités sur les comptes bancaires ne sont pas rémunérées mais les français prévoyants investissent immédiatement leur liquidités sur les véhicules de placement et en retirent en fait la rémunération du marche financier, leur banque de l'autre coté jouit d'un accès plus étroit à la liquidité. 

La banque dite commerciale devra diminuer massivement la taille de ses réseaux d'agences afin de réduire ses coûts fixes et investir en parallèle dans des technologies toujours plus complexes et coûteuses. La facturation des services bancaires devra refléter leur vrai coût. Seules des alliances et des fusions permettront la survie du système.

De l'autre coté les groupes bancaires qui exercent les deux métiers de banque commerciale et de banque d'investissement (comme en France la BNP Paribas ou la Société Générale ou en Espagne le Groupe Santander) sont confrontés comme les premiers à la rationalisation des coûts de leur réseau et  en parallèle à la gestion du risque de leur banque d'investissement.

La crise des marchés financiers porte en elle son salut, elle a condamné les groupes bancaires à diminuer de manière drastique leur effet de levier (effet de levier : quantité de capital prêté aux clients par rapport aux capitaux propres de la banque). Cet effet de levier qui en 2007, avoisinait en moyenne les 30, a été réduit en 2012 autour de 16 avec comme corollaire la diminution équivalente de crédits au secteur immobilier, automobile, aux entreprises, aux  projets d'équipement, aux collectivités locales, aux états souverains.

Les autorités de régulation ont imposé des normes sévères sur la quantité de capital à détenir en fonction des prêts distribués, ce sont les normes de Bâle III . Cette réduction très significative de la taille des bilans a entraîné la chute de nombreux établissements bancaires en Europe, qui ont tous été obligés de fusionner parfois sous contrainte étatique  ( FORTIS, ABN, caisses d'épargne espagnoles, banques italiennes, garanties des états souverains aux banques régionales en Allemagne... ).

Le paysage bancaire mondial est appelé à évoluer dans la prochaines années avec une fusion toujours plus importante des établissements, où nous verront se créer de grands groupes européens avec une législation qui devra être plus transparente et unifiée.

En conclusion, comme dans l'industrie automobile des années 70, la sidérurgie des années 80, l'informatique et l'électronique dans les années 90,  la construction aéronautique et navale dans les années 2000, l'industrie bancaire est entrée dans un vaste mouvement de concentration et de rationalisation.

Le consommateur devrait en bénéficier à la lecture de ce qu'il a bénéficié à la suite des différents mouvements de concentration précédents, les entreprises subiront  un choix réduit mais plus efficient et transparent .

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