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Les équipes mythiques ont laissé en héritage un palmarès... et des hommes.
Les équipes mythiques ont laissé en héritage un palmarès... et des hommes.
©Reuters

Travail d'équipe

Dans le cyclisme sur route, les équipes sont primordiales. Certaines ont durablement marqué leur époque à l’instar des grands champions qui les conduisaient. Michel Guérin revient sur l'histoire de ces équipes mythiques ayant peuplé le Tour de France. Extraits de "Les équipes mythiques du vélo" (1/2).

Michel Guérin

Michel Guérin

Michel Guérin est l'auteur de nombreux ouvrages sur le cyclisme.

Il a publié récemment, Les grands mots de la Petite Reine (Mareuil Éditions), dans lequel il raconte à partir de citations célèbres de coureurs ou de journalistes sportifs, la grande histoire du vélo.

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Ces équipes imprègnent, encore aujourd’hui, l’imaginaire des amateurs du sport cycliste. Qu’ont-elles laissé ? Leur nom tout d’abord : Peugeot, Mercier, Alcyon, Automoto, Saint-Raphaël, Molteni, Banesto...  Leur couleur : le violine pour Automoto et Mercier, le noir pour l’équipe de Belgique des années 1930, le bleu « céleste » pour Alcyon et l’équipe de la Bianchi, le vert pour Legnano, le blanc et noir à damiers pour Peugeot, le havane pour Molteni, le rouge pour Faema, le « mondrian » pour la Vie Claire, le « corps d’abeille » pour Renault... Leur symbole ensuite. Longtemps les équipes étaient appareillées de vélos fournis par le sponsor, à l’effigie de son logo. Ce symbole, à l’histoire souvent riche, donnait au couple équipe-sponsor une identité forte et originale : le lion de Peugeot, la tête de héron de Raleigh, les hirondelles d’Alcyon, le loup de JB Louvet, le casque Martien de Guerra, le trèfle d’Automoto, l’as de pique de Colnago... Sans oublier les deux plus emblématiques, le guerrier de Legnano et la jeune femme d’Helyett.

Les équipes mythiques ont également laissé en héritage un palmarès... et des hommes. Le palmarès est dû au champion que l’équipe a formé mais aussi aux autres coureurs qui l’ont entouré. Ces derniers comptent tout autant que celui qui a franchi la ligne d’arrivée les bras levés.

Il ne faut pas oublier un rouage essentiel de l’équipe : le directeur sportif. Il s’occupe de l’organisation et de la logistique. Les équipes Alcyon et Peugeot auraient-elles connu la même réussite sans la présence à leur tête de l’incontournable Alphonseaugé ? La Legnano aurait-elle eu le même palmarès sans l’inamovible Eberardo Pavesi ? Le terrible Escadron noir aurait-il autant brillé sans l’entregent de Karel Steyaert ? Fausto Coppi et Gino Bartali auraient-il cohabité au sein de l’équipe nationale sans le charisme d’Alfredo Binda ? Peut-on imaginer l’équipe Renault sans Cyrille Guimard ou Mercier sans Antonin Magne, le Vélo Club de Levallois de la grande époque sans Paul Ruinart...? Qu’aurait fait Banesto sans José Miguel Echavarri ? Et l’équipe US Postal sans Johan Bruyneel ?

Certains champions sont associés pour toujours à leurs équipes – tels Armstrong et l’US Postal, Indurain et Banesto, Bartali et Legnano, Coppi et Bianchi, Botecchia et Automoto. D’autres sont indissolublement attachés à leur directeur sportif. Citons Raymond Poulidor et Antonin Magne, Jacques Anquetil et Raphaël Géminiani, Miguel Indurain et José Miguel Echavarri, Lance Armstrong et Johan Bruyneel.

Les grandes équipes ont souvent brillé sur le Tour de France. Aucune course n’est plus révélatrice que le Tour pour démontrer la grandeur d’une équipe.

La formule des équipes nationales perdura sur le Tour, après la Seconde Guerre mondiale, jusqu’en 1961. Ensuite, les équipes nationales ne se reformèrent plus qu’une fois l’an, pour la course du championnat du monde et, plus tard, pour celle des Jeux olympiques.

Au début des années 1950, apparut un autre genre de sponsor sans lien forcément avec la chose cycliste. Le public se familiarisa ainsi avec des noms de fabricants de meubles, de cuisines, d’appareils électroménagers, de matériel informatique, de voitures, d’opérateurs de téléphonie… sans connaître toujours ce qui se cachait derrière le nom de la marque.

Mais le principal était toujours là ! La tactique et la stratégie étaient toujours l’apanage d’un directeur sportif et son rôle était resté déterminant. Les équipes étaient toujours reconnaissables grâce au maillot, même si celui-ci était désormais, trop souvent, envahi de publicités. C’est ce maillot, à l’instar de l’écu des chevaliers du Moyen Âge, qui permet aux coureurs de se repérer à l’intérieur d’un peloton et, plus encore, au public de les reconnaître.

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Extrait de "Les équipes mythiques du vélo" Editions Jacob-Duvernet (7 juin 2012)

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