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La France minée de toute part !
Et si son problème, c’était nous ?
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Miroir

Délinquance, perte des valeurs, échec scolaire, individualisme... Le "système" va mal, mais à qui la faute ?

Maël de  Calan Matthieu Schlesinger et Pierre-Emmanuel Thiard

Maël de Calan Matthieu Schlesinger et Pierre-Emmanuel Thiard

Maël de Calan, militant UMP dans le Finistère, travaille dans le secteur privé. Enguerrand Delannoy, militant UMP dans la Vienne, crée son entreprise. Matthieu Schlesinger, militant UMP dans le Loiret, est haut fonctionnaire. Pierre Emmanuel Thiard, militant UMP à Paris, est haut fonctionnaire.

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La machine à récriminations est repartie de plus belle – s’est-elle jamais interrompue ? L’Europe est en crise ? C’est la faute des riches ! L’échec scolaire s’aggrave ? C’est la faute de l’école, des enseignants, du manque de moyens, du « système » ! La délinquance persiste, voire se durcit, notamment dans les quartiers sensibles ? C’est la faute de la « société » qui « n’intègre pas », des pouvoirs publics qui « ne font rien », de « la crise » et du chômage, qui engendrent « la colère » et le désespoir ! Et cætera.

Bien-sûr, le manque de moyens n’aide pas. Si la croissance était au rendez-vous, il y aurait plus d’emplois à fournir et de revenus à redistribuer. Bien-sûr, les quartiers concentrent des difficultés qui rendent difficile une intégration sereine. Et sans doute qu’une éducation nationale modernisée permettrait de mieux aider les élèves en difficulté.

Mais est-ce vraiment là tout le problème ? L’explication de tous nos maux résulte-t-elle vraiment du « système » et, en dernier ressort, du manque de moyens ?

Nous ne le croyons pas. Nous croyons même exactement le contraire : le problème de la France n’est pas du tout un problème de moyens. Si les choses vont si mal, ce n’est pas la faute des autres : c’est d’abord la faute de nous-mêmes. De chacun d’entre nous.

On nous parle d’échec scolaire. Il est vrai que les résultats n’ont jamais été si mauvais : la France ne cesse de décrocher dans les enquêtes internationales et les enfants maîtrisent de plus en plus mal les bases élémentaires que sont la langue, les calculs, la culture générale – la France est ainsi tombée respectivement aux 16e et 18e rangs de l’OCDE en mathématiques et lecture lors de la dernière enquête PISA. Mais avant d’incriminer les enseignants, qui n’interviennent qu’en second rideau, qui interpelle les parents, qui sont bien les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants ? Que font les parents, chaque parent, pour consolider leur foyer et ainsi offrir un cadre stable et épanouissant à leurs enfants ? Que font les parents, chaque parent, pour transmettre des valeurs de politesse, travail, sens de l’effort, à leurs enfants ? Que font les parents, chaque parent, pour vérifier que les devoirs ont été bien faits et les leçons bien apprises, le soir, plutôt que de se précipiter devant la télé ? Et qu’on ne nous parle pas de milieu social : il n’y a pas besoin d’appartenir à un « milieu favorisé » pour transmettre des valeurs solides ou vérifier les devoirs des enfants…

On nous parle de délinquance. Les rapports sociaux ne cessent effectivement de se radicaliser, comme l’illustre la progression des agressions sur les personnes (+ 14 % depuis 2005) et des violences sexuelles (+ 4 % entre 2010 et 2011). Mais plutôt que d’invectiver « la société », « l’Etat » ou « la police », qui interpelle les fauteurs de troubles et leurs familles ? Là encore, être issu d’un milieu modeste ou être d’origine étrangère n’est nullement une excuse pour ne pas se comporter de façon civique et respecter les lois, ce qui est le minimum pour tout citoyen.

On nous parle d’injustice. De fait, l’individualisme ronge notre société et l’aide aux personnes qui souffrent est un réflexe plus éloigné que jamais de notre époque. Mais la « solidarité » dont certains remplissent leurs discours est-elle toujours et avant tout l’affaire de l’Etat, donc de l’impôt, donc des « riches », donc des autres ? Ceux qui n’ont que le mot « solidarité » à la bouche se sont-ils d’abord assurés que leur couple était heureux, que leurs enfants étaient épanouis, que leur vieille mère ne souffrait pas en silence, seule, dans son appartement, ou que leur ami d’enfance était bien sorti de dépression ? Ont-ils commencé par donner de leur temps, cette semaine et les précédentes, à leurs associations de quartier ou à leurs voisins en difficulté ? Avant d’être une affaire publique, la solidarité est une affaire personnelle : que chacun commence par mieux s’occuper de son entourage, et la société se portera collectivement beaucoup mieux.

Le vrai problème de la France est que chacun pense à soi avant de se demander ce qu’il peut faire pour les autres. Le socialisme, porte-étendard séduisant de la « justice », ne fait en réalité qu’encourager cette attitude : en incriminant « les riches », qui sont toujours les autres et jamais soi-même, en faisant passer la solidarité par l’impôt, chèque immatériel pour solde de tout compte, et non pas par le comportement individuel, il décharge chacun de sa responsabilité personnelle pour rendre la société meilleure. Le socialisme est un permis d’égoïsme. C’est une leçon importante pour notre génération à l’heure où se prépare la reconstruction de la droite et du centre : l’opposition sera porteuse d’espoir, non pas en surenchérissant dans le discours étatiste du gouvernement, mais en réhabilitant la société civile et les comportements exemplaires comme ont su le faire les Britanniques avec la big society

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