Quand la laïcité se fait bornée vis-à-vis du catholicisme et la tolérance aveugle vis-à-vis de l'islam<!-- --> | Atlantico.fr
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La chrétienté et la catholicisme sacrifiés sur l'autel de la diversité culturelle ?
La chrétienté et la catholicisme sacrifiés sur l'autel de la diversité culturelle ?
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Deux poids, deux mesures ?

Proposition de suppression de 3 jours fériés chrétiens, publicités pour des produits halal pendant toute la durée du ramadan quand les publicités "catholiques" sont refusées... Le respect de la diversité culturelle pousse parfois à d'étranges anathèmes.

Jacques Charles-Gaffiot

Jacques Charles-Gaffiot

Jacques Charles-Gaffiot est l'auteur de Trônes en majesté, l’Autorité et son symbole (Édition du Cerf), et commissaire de l'exposition Trésors du Saint-Sépulcre. Présents des cours royales européennes qui fut présentée au château de Versailles jusqu’au 14 juillet 2013.

 

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A l’heure où l’on parle de supprimer dans le calendrier trois jours fériés chrétiens, il me revient cet  épisode :  lorsque le Primat des Gaules (non pas la chevelue des hippies ou sa voisine en toge comme au temps de Vercingétorix, mais celle plus limitée s’étendant sur quatre anciennes petites provinces proches de Lyon) eut l’idée de faire diffuser une affiche destinée à rappeler la véritable signification de la traditionnelle « fête des lumières », célébrant l’Immaculée Conception chaque année le 8 décembre depuis 1852, le très parisien Directeur Général Adjoint de 20Minutes dénia au cardinal Barbarin, sur les 4 pages publicitaires réservées par le diocèse grâce à un mécène dans l’édition régionale du 8 décembre, l’utilisation du visuel élaboré pour la circonstance car l’avis incriminé invitait les catholiques à prier.

Pour justifier d’un refus si inopiné, intervenu la veille du 8 décembre à 20 h 30, la régie publicitaire sut brandir les sacro-saints principes éthiques intangibles dont se réclame le quotidien refusant toute publicité politique ou religieuse.

Vers la même époque toutefois, 20Minutes acceptait sans sourciller l’importante campagne publicitaire d’envergure nationale étalée sur plusieurs semaines payée par la société Isla Délice destinée à promouvoir la nourriture halal à travers l’image d’un altier coq gaulois aux plumes virginales et à la crête rubiconde s’égosillant à chanter le « Fièrement halal » !

La laïcité obtuse de notre Directeur Général Adjoint pouvait donc s’accommoder d’une réclame escamotant d’une part la consonne finale du nom d’une religion pour désigner une marque commerciale et portant d’autre part sur des produits alimentaires « emblématiques  de la diversité culturelle ».

Mais il n’est pas si certain qu’en supprimant le « e » de Marie dont le nom faisait scandale sur son affiche, l’archevêque de Lyon fût arrivé au même résultat !

A l’heure où l’on parle de supprimer dans le calendrier trois jours fériés chrétiens [NDLR, l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) propose de rendre trois jours fériés chrétiens «volants» afin de permettre aux salariés d'autres confessions de fêter leurs évènements religieux], la même société Isla Délice envisage dans les prochaines semaines de remettre le couvert, cette fois sur toutes les principales chaines françaises de télévision avec un spot publicitaire diffusé à 20 h. Cette nouvelle campagne s’étendra, bien sûr avec le plus grand des hasards, sur toute la période du ramadan. Une fois encore la vigilance des belles consciences ne saura s’en émouvoir.

Ce phénomène n’est en rien marginal, il est même politiquement correct en diable. La sphère du pouvoir le décline à l’envi dans le secret espoir de ne pas troubler la candeur du bon peuple et surtout dans celui d’attirer de nouveaux sympathisants dans son paternel giron.

Ainsi la Mairie de Paris, pour la deuxième fois, invite-t-elle 300 de ses fonctionnaires (en plus des centaines de convives extérieurs) à venir participer le 21 juillet prochain à la grande soirée « d’ambre et de lumière » organisée dans les Salons de l’Hôtel de Ville à l’occasion du ramadan. Pour de plus délectables réjouissances, la nourriture offerte aux « invités » sera halal et les boissons non alcoolisées.

Quant au quidam qui pourrait suspecter la moindre référence confessionnelle dans l’observance de ces louables pratiques alimentaires saluant la « diversité culturelle », qu’il soit anathème !

Bertrand Delanöe ne transige pas, en effet, avec la distance infranchissable séparant le respectable multiculturalisme de sa capitale des odieux usages confessionnels défigurant la vertueuse société laïque qu’il représente comme le démontre l’approprié abandon du poisson dans les cantines scolaires le vendredi dont l’usage, chacun le sait, relève d’un arsenal confessionnel coupable !

Ainsi, devenue vénale et mercantile, à l’heure où l’on parle de supprimer dans le calendrier trois jours fériés chrétiens, une certaine société contemporaine se repaît d’illusions, de fêtes et de rêves, ovationne enchanteurs et candidats « ré-enchanteurs », se délecte dans la célébration de sa contre-culture et, dans son obsession toujours plus étourdissante, jouit sans mesure en parvenant à surpasser la cigale de la fable pour se muer en scorpion.

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