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Euro 2012 : Les tops, les flops et
les raisons du succès de l’Espagne
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Debrief

L'Espagne s'est largement imposée face à l'Italie en finale de l'Euro 2012, la battant 4 à 0. Un score inhabituel en finale d'une telle compétition. Retour sur un tournoi plein de surprises.

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

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Le spectacle est terminé. Après la finale de dimanche qui a vu le triplé historique de l’Espagne au terme d’une orgie de beau jeu démontrant que « la Roja » en avait certainement « gardé sous le pied » lors de ses premiers matches (à l’exception du match contre le Portugal) se pose désormais une question : cette équipe est-elle la plus grande équipe de tous les temps ?


La question se pose légitimement puisqu’elle est la première équipe de l’histoire à réussir un tel triplé et qu’elle fait désormais partie du Panthéon du football avec, entre autre, le Brésil 58-62, le Brésil 70, l’Allemagne 72-76 ou la France 98-2000. L’exploit est d’autant plus grand que l’Espagne a dû jouer, suite à des blessures, sans Puyol ni Villa, deux joueurs clef de la sélection espagnole.

On peut regretter pour les italiens le score très lourd de la finale, ceci étant partiellement dû au fait que l’Italie a dû jouer une demi heure à dix suite à la blessure du dernier remplaçant qui venait de rentrer en jeu (Thiago Motta). Cependant, avec deux buts d’avance à la mi-temps et alors que l’Espagne n’a plus encaissé de but dans des matches à élimination directe depuis six ans, la messe était dite à la pause. Ce championnat d’Europe aura eu, tout le monde doit le reconnaître, un superbe vainqueur.

Cependant, outre la suprématie écrasante de l’Espagne sur le football européen et mondial, que peut on retirer de cet Euro ?

Du spectacle et des buts

Cet Euro aura été de bonne facture en ce qui concerne la qualité du spectacle. Plusieurs matches resteront d’ailleurs dans les mémoires, comme Italie-Angleterre, Italie-Allemagne ou bien sur la finale Espagne-Italie. Avec 76 buts marqués (2.45 par match), cet Euro est en léger retrait par rapport à 2008 (77 buts marqués ; 2,48 par match). Fait rare : Il n’y aura eu aucun 0-0 en phase de poules.

Peu de violence hors des terrains et pratiquement pas sur les terrains.

Hormis les incidents entre supporters polonais et russes en début de compétition, il n y a pas eu de faits de violence majeure hors des terrains durant cet Euro.

Sur les terrains, seuls trois cartons rouges ont été distribués (comme en 2008) mais sur les trois, un était injustifié (celui du grec Papastathopou pour deux jaunes pas évidents contre la Pologne) et les deux autres étaient pour une faute du gardien polonais Szeszny en position de dernier défenseur (seul rouge direct) face à la Grèce et à deux cartons jaunes pour l’Irlandais Andrews face à l’Italie. On n’a pas vu dans cet Euro d’images d’agressions caractérisées comme les tacles par derrière, ce qui prouve que l’épée de Damoclès de l’expulsion est là pour les joueurs dangereux et que ceux-ci le savent.

Tops et flops par équipe

Les tops sont bien entendu l’Espagne, toujours présente en finale des grandes compétitions depuis maintenant quatre ans et auréolée d’un nouveau titre ; et l’Italie qui, bien que frappée par un nouveau scandale de matches truqués, est revenue sous un nouveau jour avec Prandelli à sa tête pour échouer vaillamment en finale après un superbe parcours. L’Allemagne a aussi réalisé une belle compétition en atteignant les demi-finales même si tout le monde la voyait finaliste. Le Portugal fait également partie des tops. Il s’est extrait du « groupe de la mort » avant de perdre aux tirs au but en demi finale face à l’Espagne. Si on attendait l’Espagne et l’Allemagne très haut, il n’en était pas de même en ce qui concerne le Portugal et l’Italie.

Dans cet Euro il y aura eu un grand flop : celui des Pays-Bas. Vice champions du monde, les Bataves on connu trois défaites en trois matches, c'est-à-dire pire que la France en 2008. Il faut dire que les Néerlandais ont joué à onze stars mais pas comme une équipe de onze joueurs. Le sélectionneur, Bert Van Marwijk, a d’ailleurs donné sa démission après ce fiasco.

On peut également parler du flop des deux pays organisateurs, la Pologne et l’Ukraine, qui n’ont pas passé le premier tour alors que la Pologne avait un groupe assez facile et que le groupe de l’Ukraine n’était pas insurmontable.

Tops et flops par joueurs

Dans les tops, il y a bien évidemment Iniesta, toujours aussi bon. Pirlo a montré qu’à 33 ans il n’était pas fini et que son absence à la coupe du Monde 2010 avait sûrement coûté à l’Italie son élimination au premier tour. Gomez a également été présent au premier tour avec trois buts mais est resté muet dans les matches à élimination directe (à sa décharge, il n’a joué que 10 minutes face à la Grèce et qu’une mi-temps face à l’Italie). Enfin, Balotelli avec son doublé contre l’Allemagne (doublé rendu possible par l’incroyable laxisme du duo Badstuber Hummels) aura marqué  la compétition. Pour les défenseurs, Sergio Ramos a démontré, malgré les doutes qu’on pouvait avoir suite à son repositionnement dans l’axe, qu’il avait réussi comme Thuram à être tant un très grand arrière latéral qu’un très grand arrière central. Côté gardiens, les deux meilleurs du monde étaient sur le terrain en finale.

Dans les flops, il faut mettre l’ensemble des stars de l’équipe des Pays-Bas, à commencer par Robben purement fantomatique lors de cet Euro. On peut y ajouter Cristiano Ronaldo qui rata nombre d’occasions au premier tour avant de rater la balle de match à la dernière minute du temps réglementaire contre l’Espagne. Benzema, muet pour sa deuxième phase finale de grande compétition, est aussi à compter dans les flops.

Un grand regret cependant…

On peut regretter d’avoir souvent vu dans cet Euro des stades pas entièrement pleins. Est-ce dû au fait que les deux pays organisateurs sont situés loin des plus importants foyers de population en Europe ? Au prix des places ? Peu importe, une compétition de ce niveau devrait voir chacun de ses matches se jouer dans des stades combles et on espère que ce sera le cas en 2016 lorsque la compétition se jouera en France !

Il ne reste plus maintenant qu’attendre le prochain Euro qui aura lieu en France en 2016... mais entre temps se profile la coupe du Monde au Brésil. Inutile de dire qu’outre Pyrénées on doit rêver d’un quadruplé sur la pelouse du Maracana…

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