Euro 2012 : Comment l’Italie est passée du catennaccio défensif au foot champagne<!-- --> | Atlantico.fr
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Cesare Prandelli a en effet transformé une équipe génétiquement défensive en une équipe qui est, depuis le début de l’Euro...
Cesare Prandelli a en effet transformé une équipe génétiquement défensive en une équipe qui est, depuis le début de l’Euro...
©Reuters

Il était une fois la révolution

L'équipe d'Italie s'est qualifiée pour la finale de l'Euro 2012 en battant jeudi soir l'Allemagne (2-1). Une victoire due notamment à la stratégie de Cesare Prandelli, qui a transformé une équipe historiquement axée sur la défense en groupe pratiquant un football aussi spectaculaire qu'efficace.

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

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Il était une fois la révolution… Ce western spaghetti de Sergio Leone est sorti il y a maintenant 40 ans sur les écrans de cinéma. Il y a 40 ans, l’Italie du football c’était le « catenaccio », une défense de fer, un jeu dur et le réalisme poussé à l’extrême avec très peu d’occasions mais très souvent converties en buts.

L’eau a coulé sous les ponts depuis 40 ans et inutile de dire qu’en voyant l’Italie battre l’Allemagne en pratiquant un football aussi efficace que beau avec des enchaînements brésiliens, on peut dire que le football italien a vécu une véritable révolution depuis l’arrivée de Cesare Prandelli aux commandes de la Squadra Azzura. Cesare Prandelli a en effet transformé une équipe génétiquement défensive en une équipe qui est, depuis le début de l’Euro, celle qui pratique le football le plus spectaculaire de la compétition avec, en plus, des résultats !

Pourtant, les Italiens ne partaient pas favoris de cette demi-finale face à une Allemagne que tout le monde décrivait comme la grande favorite du tournoi avec l’Espagne. Les choses étaient d’autant plus compliquées que les Allemands avaient eu un quart de finale facile à gérer face à la Grèce (victoire 4-2) tandis que les Italiens avaient dû jouer une prolongation et une série de tirs au but dans un match démontrant qu’il peut y avoir dans le football de superbes 0-0 ! De plus, les Italiens ayant joué dimanche et les Allemands vendredi, ils avaient eu deux jours de récupération de moins que leurs adversaires.

Ceci faillit se payer cash car il fallut un triple miracle pour que l’Allemagne ne prenne pas l’avantage d’entrée de jeu, tout d’abord suite à une reprise écrasée de Hummels consécutive à un corner que Pirlo sauva sur sa ligne (5ème minute) ensuite avec une double occasion lorsque Barzagli faillit marquer contre son camp juste avant que Kroos délivre un missile bien repoussé par Buffon (12ème minute). L’Allemagne dominait mais la défense italienne ne cédait pas.

L’Italie reprenait alors du poil de la bête et commençait à se montrer dangereuse. A la 20ème minute Balotelli marque de la tête face à une défense centrale allemande apathique. Bis repetita 15 minutes plus tard : nouvelle erreur grossière de la défense centrale allemande et Balotelli en profite pour fusiller Neuer d’une frappe Djorkaevienne en pleine lucarne. Dans ces deux actions, le duo Badstuber Hummels est complètement passé à côté du sujet ce qui va certainement faire gloser outre Rhin sur les différences d’interprétation entre rhénans et bavarois…

A 2-0 à la mi-temps la messe était dite. Les Allemands étaient KO debout et, voyant ses joueurs résignés, Löw tentait des coups de poker improbables comme la sortie d’un arrière latéral (Boateng) pour un attaquant (Müller) sans aucun résultat, les Italiens se créant les meilleures occasions en contre. En voyant les joueurs de la Mannschaft quasi abandonner alors qu’il leur restait 45 minutes pour tenter d’égaliser, on peut regretter que des Allemands menés également de deux buts à seulement 15 minutes de la fin en demi finale d’une grande compétition n’aient pas fait preuve de la même résignation il y a 30 ans presque jour pour jour. Les plus âgés sauront à quel match je fais allusion…

Le penalty d’Özil dans les arrêts de jeu n’y changera rien, les Italiens ont arraché une qualification aussi logique que méritée.

Dimanche ce sera la grande finale avec d’un côté  le « tiki taka » de la « Roja » face au football « Prandellissimo » des « Azzuri ».

Les Espagnols étant favoris et rêvant d’un triplé historique, la pression sera sur eux tandis que pour les Italiens le contrat est déjà largement rempli.

Dimanche, comme dans le film de Sergio Leone, deux superbes malfrats qu’on imagine bien sous les traits de Pirlo et Balotelli vont tenter de faire sauter le coffre fort espagnol qui n’a plus encaissé de but en match à élimination directe depuis 2006 et une défaite 3-1 face à la France.

Vivement dimanche !

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