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France-Espagne : voyage au bout de l’ennui, les Bleus éliminés sans jouer
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Soporifique

Au terme d'un match sans saveur, l'Espagne a éliminé la France (2-0), en quarts de finale de l'Euro 2012. La partie s'est presque jouée avant le coup d'envoi, sur une composition d'équipe mal adaptée aux profils des Bleus, dominés de bout en bout. Face aux Ibères, pourtant loin de leur niveau de 2008-2010, l'équipe de France s'est montrée passive et n'a presque rien tenté.

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

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Le coup de sifflet final a été donné à 22 heures 35 mais on savait depuis 18h05 que la France avait déjà perdu son quart de finale face à l’Espagne. Pourquoi 18h05 ? Parce que c’est la minute précise à laquelle la composition de l’équipe de France a été dévoilée dans l’ensemble des médias.

En effet, en lisant la composition de l’équipe, toute personne connaissant un peu le football se frottait les yeux en se disant : « Non, ce n’est pas possible, Laurent Blanc ne peut pas faire ça ». Après réflexion, et après en avoir parlé avec des amis passionnés de football qui n’en croyaient pas non plus leurs yeux, nous en étions arrivés à la conclusion que les Français avaient dû travailler les tirs au but ou que Laurent Blanc se rêvait en Otto Rehhagel, l’homme qui emmena la Grèce au titre européen en 2004 en jouant non pas au football mais à l’anti-football.

Comment justifier en effet la titularisation conjointe de Reveillère en position d’arrière droit (alors qu’il n’a pratiquement pas joué dans les matches de préparation) et de Debuchy en position de milieu offensif alors que c’est un arrière droit de métier ? L’expérience a été un fiasco puisque sur le premier but, Alba a enrhumé tranquillement les deux pour poser le ballon sur la tête de Xabi Alonso, tout heureux de fêter ainsi sa 100ème sélection. Pour que la fête soit complète, une faute de Reveillère dans les arrêts de jeu permit au basque de réaliser le doublé sur penalty.

Au milieu de terrain, les titularisations de M’Vila, revenant de blessure et pas particulièrement convainquant face à la Suède, et de Malouda, hors du coup tant face à l’Angleterre que lors de son entrée face à la Suède pouvaient surprendre, d’autant plus que Diarra avait tenu sa place depuis le début de la compétition. On se retrouvait ainsi avec 7 joueurs défensifs pour 3 joueurs offensifs (Benzema, Ribéry et Malouda, le dernier ayant fait une saison très moyenne et ses prestations avec l’équipe de France étant depuis quelques temps du même acabit). Inutile de dire que les espagnols pouvaient partir d’un principe simple : s’ils marquaient les premiers le match était plié.

Et les Espagnols n’ont même pas eu le temps de douter puisqu’ils ouvrirent le score dès la 19ème minute, Alba profitant du doublon d’arrières droit et Xabi Alonso pouvant placer une tête comme à la parade, Clichy étant abandonné sur son côté gauche où il devait défendre seul, Ribéry ayant manifestement pour mission de se consacrer aux tâches offensives. Les choses démarraient donc bien mal mais auraient pu être pires si l’arbitre avait accordé un penalty logique aux Espagnols pour une faute de Clichy sur Fabregas à la 5ème minute. Inutile de dire que le coup de poker tactique relevait de la roulette belge celle qui, contrairement à la roulette russe, se joue avec cinq balles et un seul trou dans le barillet… Cependant, même après les changements et l’entrée de trois joueurs offensifs (Nasri, Ménez, Giroud), rien de neuf sous les projecteurs, le match restant toujours aussi soporifique.


Pour la prestation de l’équipe de France rien à dire, puisqu’elle fût sensiblement identique à celle contre la Suède. En 90 minutes, un seul tir cadré (un coup franc bien frappé par Cabaye à la demi heure de jeu) puis plus rien à part une tête de Debuchy et un débordement de Ribéry.

Même menée, l’équipe n’a jamais eu la moindre esquisse de révolte, d’envie de se bagarrer (même si l’adversaire était plus fort), d’amour du maillot. Pourtant, on ne peut pas dire que la Fédération Française de Football ne soit pas généreuse avec ses protégés qui, pour avoir fait un match correct, un bon match et deux ersatz de matches, ont touché chacun un chèque de 100 000 euros et que leurs épouses ont eu le bonheur de pouvoir rendre visite à leur conjoint en jet privé payé par cette même Fédération (alors que les revenus de leur foyer leur permettraient largement de se payer un billet d’avion…).

On peut nourrir des regrets tant les Espagnols ne sont plus à leur niveau de 2008-2010 et qu’ils risquent fortement, à mon avis, de passer à la trappe dès la demi finale qui va les opposer à leur voisin portugais.

On pensait que Knysna faisait partie du passé, manifestement ce n’est pas le cas tant les réactions des joueurs et du staff après le match étaient totalement déconnectées de la réalité du terrain.

Qui que ce soit à la tête des tricolores (Laurent Blanc ou un autre), il va falloir faire le ménage qui aurait dû être fait il y a maintenant longtemps.

L’équipe de France est morte. Vive l’équipe de France. 

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