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Pourquoi le Modem a fait bien pire que les 1,76% des voix annoncés par les journaux
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Petit cours de mathématiques électorales

Les résultats annoncés pour le Modem aux législatives sont en réalité beaucoup plus mauvais : le label "Centre pour la France" comportait aussi d'autres centristes. Les analystes s'arrangent avec les méthodes de calcul pour dresser un tableau qui n'est pas forcement des plus objectifs.

Benjamin Dormann

Benjamin Dormann

Benjamin Dormann a été journaliste dans la presse financière et trésorier d'un parti politique. Depuis 18 ans, il est associé d'un cabinet de consultants indépendants, spécialisé en gestion de risques et en crédit aux entreprises. Il est executive chairman d'une structure active dans 38 pays à travers le monde. Il est l'auteur d’une enquête très documentée : Ils ont acheté la presse, nouvelle édition enrichie sortie le 13 janvier 2015, éditions Jean Picollec.

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La seule vérité chiffrée d’une élection législative est celle communiquée par la ministère de l’Intérieur. Officiellement, il n’y avait pas de candidat Modem aux législatives 2012. C’est le « Centre pour la France » qui a réalisé un score de 1,76% des votes. Rappelons que Centre pour le France était une nouvelle étiquette, le cocktail cuisiné par le Modem pour 2012 pour soit-disant « élargir son électorat »75% des candidats seulement étant du Modem, 25% des candidats ne l’étant pas.  

Les 1,76% des voix représentent 458 046 voix pour le Centre pour la France, non Modem inclus, à comparer aux 1 920 304 pour le Modem seul en 2007. C'est-à-dire un score divisé par plus de 4, à périmètre supposé plus large, le Modem rétrocédant du coup de la troisième à la huitième place, au classement de nombre de voix par parti, derrière y compris son adversaire le Nouveau Centre. Une véritable bérézina annoncée.

Quant au Front national dont les résultats étaient qualifiés de décevants par France 3 au soir de l’élection, c’est juste de loin la plus forte progression de tous les partis, en faisant plus que tripler son score, passant de 1 095 784 voix en 2007 à 3 528 373 cette année. A noter par ailleurs, que le bon accord électoral négocié par EE-les Verts va lui permettre d’accroitre ses recettes financières de 65%, et de payer ainsi le déficit des présidentielles, se sauvant financièrement grâce à cette manne.

Reste que tant le Front de Gauche qu’EE-Les Verts ne sont pas encore garantis d’atteindre la barre des 15 députés nécessaires à la constitution d’un groupe à l’Assemblée. S’ils n’y parvenaient pas, on peut s’attendre un nouveau tripatouillage législatif de circonstance pour baisser à nouveau ce seuil à 10 ou 12 députés. Rappelons qu’il était de 30 jusqu'en 1988, puis 20, puis à 15 en 2009. Mais comme il faut bien continuer à donner des moyens financiers à des partis qui n’ont pas assez d’élus par les urnes, la meilleure solution reste encore la plus ancienne : changer la règle du jeu en cours de partie, pour faire gagner les copains…

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