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La jolie prise de guerre cachée du FN
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Confidentiel

Comment Tamou Soula, conseillère proche de nombreuses personnalités UMP, est devenue Charlotte Soula, candidate Front nationale aux législatives.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Qui connaît Charlotte Soula ? Pas grand monde, assurément. Cette jeune femme de 43 ans est arrivée en tête au premier tour des élections législatives dans la 12e circonscription du Pas-de-Calais avec 25,69% des voix sous l’étiquette du Rassemblement Bleue Marine. Elle a cependant très peu de chances de l’emporter, faisant face à un rassemblement de gauche autour du socialiste Nicolas Bailli qui devrait réunir une majorité dimanche prochain.

Mais avant de s'appeler Charlotte Soula, elle était connue de beaucoup de monde à droite, lorsqu'elle était encore la sympathique et disponible Tamou Soula, militante au RPR sous la présidence de Philippe Séguin et membre par la suite de plusieurs cabinets ministériels. Elle a notamment été la secrétaire particulière d’un certain François Fillon au ministère de l’Education dans les années 2003 à 2005, puis la collaboratrice de Philippe Douste-Blazy au ministère des Affaires étrangères de 2005 à 2007, où elle s’occupait notamment des interventions et de certains dossiers d’adoption sensibles parmi lesquels, dit-on, celui de Johnny Hallyday ! Elle fut aussi l’assistante du député UMP Olivier Dassault et celle la conseillère parlementaire de Christine Lagarde à Bercy. Ces derniers mois, elle a fait un bref passage, à un poste de secrétaire, au sein d’Image 7, la fameuse société de communication dirigée par Anne Méaux, poste qu’elle quitta au terme de sa période d’essai.
A la ville, Tamou Soula figure parmi les intimes de Henri Guaino, séguiniste de longue date comme elle.

Sa conversion au frontisme date de 2011 et est liée à une rencontre qui a changé sa vie avec Florian Philippot, ex-directeur stratégique de campagne de Marine le Pen à la présidentielle, lui-même candidat à un siège à l’Assemblée nationale. Florian lui fait rapidement rencontrer Marine Le Pen qui séduit Tamou avec, selon cette dernière, "un vrai discours républicain prônant l’assimilation pour les étrangers et pas l’intégration". Tamou Soula ne pense pas du tout avoir été "récupérée" par le FN : "ce n’est pas le style de Marine"…

Pourquoi avoir changé de prénom en cours de route ? "En fait, je me suis convertie au catholicisme en 2006 et j’ai choisi d’accoler Charlotte à Tamou" explique-t-elle. L’un de ses plus proches amis, Ange Sitbon, permanent à l’UMP, expert reconnu de la carte électorale, a été le premier à l’appeler Tamou-Charlotte, un brin moqueur. Lorsqu’elle a été investie par le Rassemblement Bleu Marine pour les législatives, la candidate a décidé d’abandonner complètement Tamou. "Personne ne m’a rien demandé au FN, assure-t-elle. Mais moi, je ne voulais pas être perçue comme la Rachida Dati du FN, la beurette de service. C’est pour cela que je me suis délestée de Tamou".

Charlotte Soula compte s’implanter durablement dans le Pas-de-Calais et s’est fixée pour objectif de convaincre les amis qui lui restent à l’UMP que la dédiabolisation du FN procède d’une démarche authentique et pas de la seule stratégie électorale.

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