Tous démocrates, vraiment ? Ces dérives de l’extrême gauche trop souvent passées sous silence

Des années trente jusqu’aux années soixante, le mot d’ordre « Le fascisme ne passera pas » permettait de juger du Bien uniquement par sa distance avec le Mal unique, le fascisme.

Ce point de repère permettait à l’extrême gauche d’apparaître comme l’extrême bien. 

Et puis, on a fini par admettre que le communisme était une autre forme du Mal. 

Ceux qui ont vu « La vie des autres » et, plus récemment « Barbara » voient bien qu’il n’y avait dans ces pays communistes pas le moindre atome de liberté, et qu’il serait fou de s’allier aux nostalgiques de ce régime « de merde », je cite les personnages de Barbara.

L’Allemagne de l’Est, c’est du passé ? Le nazisme aussi c’est du passé, et ce n’est pas une raison pour s’acoquiner avec les nostalgiques de l’un ou l’autre des frères ennemis.

Si donc on avait une fois encore à se situer entre les deux « extrêmes » opposés, la formule « Ni Ni » serait la seule possible. Façon de dire « Ni Auschwitz, ni Goulag. »

La vérité, si on regarde les choses avec un peu de recul, est qu’aucun des deux extrêmes en France n’assume aujourd’hui une filiation franche avec le fascisme d’un côté et avec le bolchévisme de l’autre.

Si on y regarde de plus près, le FN de Marine ne prône en rien une révolution fasciste ou nazie, ne se définit en rien par son soutien à un régime fasciste ou nazi.

De l’autre côté, si on écoute Mélenchon, le tribun qui sert de cache sexe et de viagra au PCF, on l’entend appeler à la révolution (citoyenne), vouloir reprendre la Bastille, chanter l’Internationale, faire agiter les drapeaux rouges etc.

Or, sa révolution, c’est le renversement d’une société fondée sur les droits de l’homme.

Reprendre la Bastille, c'est-à-dire la reconstruire, c’est pour y enfermer qui ?  Quels ennemis? Quels salauds ? Les financiers ? Les riches ? Les contre-révolutionnaires ? Les tièdes ? 

Pour une fois, je suis d’accord avec Michel Onfray, quand il dit que Mélenchon est un héritier de 1793, de la Terreur d’alors. Et que disent ses copains du PCF de la Terreur rouge que leur Parti a soutenue en son temps sans états d’âme ?

Que pensent-ils et que disent-ils de la Terreur qui  règne dans la communiste Corée du Nord, (où l’on vient de pendre des gens qui ont été réduits au cannibalisme) protégée par la communiste Chine populaire ?

Rien! 

Ces extrémistes des bons sentiments n’ont jamais répudié leurs fondamentaux, et la preuve en est que les drapeaux rouges et l’Internationale les font pleurer d’émotion.

Après avoir été d’accord avec Michel Onfray, je dois me reconnaître également d’accord avec Sade : "camarades et camaradesses du Front de gauche, encore un effort si vous voulez être démocrates" c'est-à-dire attachés avant tout aux droits de l’homme, de tous les hommes, même les riches, même les patrons.

Vos ex-camarades italiens ont abandonné le mot communisme, et la chose aussi? Dites leur " Bravissimo !"

Ou bien suivez l’exemple de ceux que vous considérez comme des social-traîtres, les socialistes allemands, qui abandonnèrent dès 1959 le marxisme, reconnurent l'économie de marché et se déclarèrent liés au peuple entier, non aux seuls travailleurs.

En un mot, choisissez carrément, comme ils l‘ont fait, entre l’Allemagne de l’Est et celle de l’Ouest. Vous hésitez? Profitez que Barbara passe encore dans les salles obscures.

Alors, et alors seulement, vous pourrez passer pour l’aile la plus à gauche de la société démocratique libérale, et non pour ceux qui espèrent et se préparent à la révolution contre les libertés individuelles, le marché et l’État de droit.

J’ai bien fait ce chemin, pourquoi pas vous ?

P.S. : Je m'aperçois que je n'ai rien dit du pol-potien Alain Badiou. Ce serait exagéré de juger les électeurs du Front de gauche sur ce cas un peu limite.