Top 5 des raisons pour lesquelles l’Espagne ne gagnera pas l’Euro 2012<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Sport
Top 5 des raisons pour lesquelles l’Espagne ne gagnera pas l’Euro 2012
©

Favori ?

Sur le papier, si l'équipe de football espagnole est la plus forte pour remporter l'Euro 2012, et réaliser du même coup un triplé historique (deux championnats d'Europe, un championnat du monde), sa quête du Graal pourrait être semée d'embûches...

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

Voir la bio »

L’Euro 2012 vient de commencer et l’ensemble de la planète foot, à l’exception des lecteurs de « La Gazzetta dello Sport » qui ont placé l’Allemagne comme favorite, voit l’Espagne remporter pour la troisième fois le Championnat d’Europe et réaliser du même coup un triplé historique « Championnat d’Europe - Coupe du Monde - Championnat d’Europe ».

Cette possibilité de triplé est la troisième dans l’histoire du football après l’Allemagne de Beckenbauer (Championne d’Europe 1972, Championne du Monde 1974 et battue en finale de l’Euro 1976 aux tirs au but), et la France de Zinédine Zidane (Championne du Monde 1998, Championne d’Europe 2000 et éliminée au premier tour en 2002).

Sur le papier, « la Roja » est la plus forte, mais cinq raisons font qu’elle sera peut-être la troisième équipe à échouer dans sa quête du Graal.

1/ L’Espagne n’est pas invincible

Même si l’Espagne s’est qualifiée pour l’Euro en réalisant le Grand Chelem (8 matches, 8 victoires), son groupe composé de la Tchéquie (qui a explosé dans son premier match 4 - 1 contre la Russie), de l’Écosse, de la Lituanie et du Liechtenstein n’était pas particulièrement relevé.

Par contre, depuis sa victoire en coupe du monde, l’Espagne a rencontré quatre grandes nations du football et a perdu… quatre fois. Deux défaites en encaissant quatre buts (défaite 4 - 1 à Buenos Aires contre l’Argentine et à Lisbonne 4 - 0 contre le Portugal,) auxquelles ont succédé deux défaites en Italie (1 - 2) et en Angleterre (0 - 1), les deux fois à l’extérieur.

Inutile de dire que ces résultats peuvent amener l’Espagne à douter dès qu’elle va rencontrer une grosse cylindrée, ce qui sera le cas dès dimanche face à la « Squadra Azzura ».

2/ Les absences des joueurs Puyol et Villa

Pour cause de blessure, l’Espagne va devoir jouer l’ensemble de la compétition sans deux joueurs clé : le défenseur Carles Puyol et l’attaquant David Villa.

Le premier représente dans son duo, avec son coéquipier du Barça Gérard Piqué, la pierre angulaire de la défense. Ce même Piqué ayant réalisé une saison moyenne avec son club, c’est la défense centrale espagnole qui pose question d’autant plus de questions, qu’on risque d’avoir comme second défenseur central un arrière droit de métier, Sergio Ramos.

L’absence de David Villa risque elle aussi de peser lourd. « El Guaje » a en effet eu un rôle essentiel dans la victoire de l’Espagne en coupe du monde, puisqu’il fût le meilleur buteur de son équipe lors de la compétition avec cinq buts. Pour le remplacer, Del Bosque a le choix entre Fernando Torres (qui n’est que l’ombre de lui-même depuis plusieurs saisons) et Negredo qui n’a pas l’expérience internationale nécessaire à ce niveau.

Ces absences combinées mettent le sélectionneur devant des choix cornéliens. Fera-t-il les bons ?

3/ Y aura-t-il un leader du vestiaire ?

L’absence de Puyol aura, outre son influence sur le terrain, une influence importante sur l’ensemble du groupe.

En effet, le catalan est un leader du vestiaire, tant dans son club où il exerce le capitanat qu’en équipe nationale (où le brassard est détenu par Casillas). Après la défaite en match d’ouverture contre la Suisse en 2010, l’Espagne n’a jamais douté, Puyol ayant dans le groupe un rôle de leader.

Si les choses tournaient mal lors du match d’ouverture contre l’Italie, qui parmi les joueurs prendrait les rênes du groupe ? Casillas en tant que capitaine serait en première ligne mais, parmi les joueurs de champ, seuls Ramos et Xabi Alonso pourraient (conditionnel) prendre dans le groupe le rôle qui était celui de Didier Deschamps et de Marcel Desailly en 1998-2000.

Un Championnat d’Europe ne se gagne pas QUE sur le terrain, la vie du groupe et du vestiaire sont en effet deux éléments essentiels.

4/ Quelle sera la forme des leaders sur le terrain ?

La saison a été longue, très longue, pour les organismes. Alors que le monde entier voyait une finale de Ligue des Champions aux couleurs du Clasico, les deux clubs d’outre-Pyrénées - malgré deux bons résultats à l’extérieur au match aller - ont été éliminés chez eux en demi-finale par Chelsea et le Bayern.

Dans ces deux matches, la fatigue des leaders des deux équipes fût flagrante, notamment celle des deux stratèges Xavi et Iniesta. En 1986, la France disputa la coupe du monde avec Michel Platini et Alain Giresse hors de forme, ce qui se paya au prix fort en demi finale face à l’Allemagne. Si Xavi et Iniesta n’ont pas récupéré, les mêmes causes pourraient causer les mêmes effets.

5/ La formidable incertitude du football...

Combien de fois la meilleure équipe n’a pas gagné une compétition qu’elle méritait de gagner ? 

La Hongrie en 1954, les Pays-Bas en 1974, le Brésil ou la France en 1982 en coupe du monde, sans oublier l’Allemagne ou les Pays-Bas en 1992, ou encore le Portugal en 2004 en championnat d’Europe étaient intrinsèquement meilleurs que le vainqueur.

Et pourtant, ou l’arbitrage, ou le sort, ou la malchance, ou l’état de grâce du futur vainqueur les ont empêché de remporter l’épreuve. Dans ce sport, où tout peut basculer sur un coup de dés, l’Espagne, après avoir été gâtée par le sort en 2008 et 2010, pourrait voir le vent tourner et l’empêcher de réussir ce triplé historique.

Mais la seule chose sûre et certaine : l’Espagne est, dans ce Championnat d’Europe, l’équipe à battre.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !