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Pour être réélu, Barack Obama mise sur une baisse du prix du pétrole
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EDITORIAL

Les pays membres de l'OPEP gardent un oeil anxieux sur la chute des prix du baril de pétrole : depuis le début de l’année, les cours du brent sont tombés en-dessous de 100 dollars le baril alors qu’ils avaient dépassé 125 dollars au début du printemps.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Les douze pays membres de l’OPEP se retrouveront la semaine prochaine à Vienne avec une lancinante interrogation : doivent-ils prendre des mesures pour endiguer la chute des prix du brut qui commence à revêtir des proportions spectaculaires ? Depuis le début de l’année, les cours du brent sont tombés en-dessous de 100 dollars le baril alors qu’ils avaient dépassé 125 dollars au début du printemps. Ils sont tirés vers le bas par les prix du pétrole WTI, ramenés à 83 dollars à la suite de la forte progression des ressources provenant de l’exploitation des schistes américains.

Rien n’est plus difficile que de trouver un niveau d’équilibre pour l’or noir, tant les facteurs géopolitiques exercent des influences contradictoires. Pour l’instant l’orientation des marchés est nettement baissière pour plusieurs raisons. En premier lieu, le ralentissement de la conjoncture mondiale est sensible et freine la demande, au point que la Chine a décidé spectaculairement de baisser d’un quart de point ses taux d’intérêt pour la première fois depuis 2008 afin de soutenir son économie. En deuxième lieu, l’escalade dans le conflit avec l’Iran marque une pause, ce qui a conduit à dégonfler une partie de la spéculation qui s’était portée sur l’or noir. En troisième lieu, les populations ont tendance à  réduire leur consommation pour le chauffage ou la circulation automobile, les fortes hausses de l’an dernier ayant pesé sur le pouvoir d’achat.

Jusqu’où pourrait aller le recul des marchés ? Tout dépend des points de vue qui vont s’exprimer à Genève, marqués souvent par de fortes oppositions entre les participants, sur fond de stocks relativement bas en Europe comme en Asie. L’Iran, pour l’instant absent du marché et l’Irak plaident en faveur d’une réduction des livraisons pour raffermir les cours. La Libye souhaite avant tout développer son économie en  augmentant régulièrement ses livraisons. L’Arabie saoudite est prête à consentir des rabais supplémentaires qui pourraient atteindre jusqu’à dix dollars par baril, son prix d’équilibre se situant légèrement au-dessus de 70 dollars.

Nul doute que les Etats-Unis vont accroître la pression en faveur d’un nouveau fléchissement des cours. Barack Obama a conscience qu’il existe un lien entre sa courbe de popularité et le niveau de l’or noir. Il veillera donc à faire baisser ce dernier autant que possible avant l’échéance des urnes, alors qu’il a peu de moyens d’action sur les autres leviers : les difficultés de l’Europe à présenter un projet commun empêchent le dollar de baisser comme il l’aurait souhaité, freinant ainsi la reprise de la première économie mondiale.

Cela dit, le repli du pétrole est une bonne nouvelle  pour tout le monde, puisqu’il réduit les pressions inflationnistes tout en  redonnant du pouvoir d’achat. Il agit comme un ballon d’oxygène qui facilitera la reprise économique, alors que le monde entier retient toujours son souffle sur les moyens d’enrayer l’engrenage infernal de la propagation de la dette, qui menace toujours le vieux continent européen.

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