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Accusations de racisme 
à géométrie variable
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Etonnement

Quand Thierry Ardisson dit dans son émission “C’est bien de voir un jeune qui s’engage en politique plutôt que dans le trafic de drogue”, personne ne réagit... Imagine-t-on les réactions si la même phrase avait été prononcée par Nicolas Sarkozy ou Claude Guéant? Leur aurait-on d'ailleurs laissé rendre hommage à Jules Ferry comme l'a fait François Hollande...?

Maxime  Tandonnet et Sylvain Saligari

Maxime Tandonnet et Sylvain Saligari

Maxime Tandonnet est un haut fonctionnaire français, qui a été conseiller de Nicolas Sarkozy sur les questions relatives à l’immigration, l’intégration des populations d’origine étrangère, ainsi que les sujets relatifs au ministère de l’Intérieur.

Il commente l'actualité sur son blog personnel.

Sylvain Saligari est avocat au barreau de Paris. Il est spécialisé dans le droit d'asile.

Voir la bio »

J’ai noté une phrase étonnante de Thierry Ardisson le 12 mai 2012 dans son émission à “Salut les terriens”. S’adressant à un jeune présent sur son plateau, il lui dit: “C’est bien de voir un jeune qui s’engage en politique plutôt que dans le trafic de drogue” (ou à peu près ces termes). Moi, qui suis père de trois “jeunes”  j’appelle cela du racisme anti-jeune. Mais voilà, quand vous êtes une vedette du petite écran, qui plus est sur Canal+,  vous pouvez vous permettre n’importe quel propos -même maladroit- sans que personne ne moufte voire ne s’en aperçoive.

Qu’en eut-il été si la même phrase avait été dite par Sarko, Hortefeux ou Guéant... vous imaginez? 

Par ailleurs, j’apprends cet après midi que le nouveau Président de la République va rendre hommage mardi à Jules Ferry. Question. Qui a dit : “Je répète qu’il y a pour les races supérieures  un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures… ” ? L’auteur de ces propos n’est autre que Jules Ferry, à la chambre des députés, le 28 juillet 1885 (Grands débats parlementaires, la documentation française, 1988). Alors, sous prétexte qu’un personnage historique représente la gauche, ou plutôt le centre gauche anticlérical, on peut tout accepter y compris l’apologie de l’inégalité des races, au point de lui rendre hommage?

Vous allez me dire qu’il faut resituer ces paroles dans leur contexte et que ce point de vue était alors couramment admis. Eh bien non. A la lecture des débats parlementaires, on constate que ces paroles offusquent deux sensibilités politiques qui y réagissent violemment: Les radicaux nationalistes, à travers Clemenceau et la droite catholique, derrière Paul de Cassagnac.

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