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"The English Game", une série de Julian Fellowes, Tony Charles, Oliver Cotton sur Netflix : coup de pied dans le ballon rond
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Atlanti Culture

"Plus d’un siècle avant qu’il ne devienne le sport le plus apprécié au monde, le football naît en Angleterre, à la fin du XIXe siècle. La série "The English Game", disponible sur Netflix depuis le 20 mars, replonge dans cette époque où le monde du ballon rond en est à ses premiers balbutiements".

Claude Carrière pour Culture-Tops

Claude Carrière pour Culture-Tops

Claude Carrière est chroniqueur pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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"The English Games", une série de Julian Fellowes, Tony Charles, Oliver Cotton

NETFLIX Mini-série GB : 6 x 55’ Février 2020
Avec Kevin Gurthrie, Edward Holcroft…

RECOMMANDATION
Excellent


THEME
La thématique abordée dans cette série est double : la naissance du football dans la 2ème partie du 19ème siècle en Angleterre son lieu d’origine, et la lutte des classes. A partir des balbutiements de ce sport collectif, apparu dans les écoles anglaises et notamment à Cambridge, c’est à the Football Association fondée par plusieurs clubs indépendants que nous devons son organisation et sa réglementation. Réservé tout d’abord à l’élite anglaise qui le pratiquait en amateur, sa transformation, au grand dam de celle-ci qui souhaitait se l’approprier, s’est faite avec le passage au professionnalisme; qui dit professionnalisme dit paiement des joueurs.

Cette différence va modifier considérablement le jeu par l’arrivée d’équipes issues des classes populaires et c’est par ce biais qu’est abordée la lutte des classes.

« Le football est un sport de gentlemen joué par des brutes tandis que le rugby est un sport de brutes joué par des gentlemen » (citation bien connu de…).

POINTS FORTS
-Beaucoup d’élégance dans cette série historique passionnante

-Le plaisir que l’on ressent va bien au-delà des fous du ballon rond 

-Fergus Suter et Arhur Kinnaird, personnages ayant réellement existé sont interprétés ici par Kevin Guthrie et Edward Holcroft avec brio

-La réalisation dans toutes ses dimensions (dialogues sobres et finement adaptés, une photographie juste et élégante et le jeu tout en nuance de tous les acteurs...) donne une superbe peinture de l’époque.

-Le ressenti de la lutte des classes est au plus vif sans oublier celle qui existe au sein d’une même classe : chez les ouvriers (paiement de seulement 2 des joueurs de cette équipe) et chez les aristocrates (A.Kinnaird dont les idées vont évoluer contrairement à celles des autres aristocrates de l’Association). 

POINTS FAIBLES
Un certain aspect mélodramatique dans les situations sentimentales des deux camps.

EN DEUX MOTS
Pour qui a vu et aimé  Downton Abbaye, quel plaisir de se plonger dans English Games où l’on retrouve « la patte » du créateur.

Si Downton Abbaye nous faisait vivre au plus près de la famille Crawley , haute aristocratie anglaise mais aussi de la « famille » de leurs domestiques, English Games nous fait côtoyer le milieu ouvrier de l’industrie textile et celui de l’aristocratie, mettant face à face Fergus Suter, venu d’Ecosse et « acheté » avec son ami Jimmy Love, pour intégrer l’équipe de football de Darwen puis de Blackburn et Arthur Kinnaird banquier membre de l’aristocratie. Si ces derniers ont tout loisir pour s’entraîner, il n’en est pas de même pour les équipes d’ouvriers qui sont à la tâche dès 5h du matin et ce pour toute la journée, 6 jours sur 7. Au milieu de ces différences, vient se cramponner celle d’une idée de paiement pour les joueurs. 

Entre ceux qui ont le temps de jouer sans avoir besoin de gagner leur vie et ceux qui cherchent du temps pour jouer parce qu’ils travaillent pour gagner leur vie, on est face à un fossé difficile à combler. Cette série nous permet de voir comment ce dernier a pu l’être, grâce à l’intérêt des matchs, la ferveur d’un public de plus en plus présent pour qui ce spectacle représente une rare distraction : in fine la passion se crée autour du ballon rond et c’est le public qui aura le dernier mot.

Difficile alors de ne pas faire le rapprochement avec ce qui se passe aujourd’hui, autour de ce même ballon, tant par la flamme qui embrase le public que par les questions soulevées des échanges de joueurs entre équipes et de leurs salaires mirobolants. 

LE REALISATEUR

Parmi le trio cité plus haut, Julian Fellowes, Tony Charles, Oliver Cotton, et au risque de se répéter, précisons de nouveau que Julian Fellowes est le réalisateur du fameux Downton Abbaye.

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