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Et maintenant voici Emmanuel la - menace  - : « on se souviendra de ceux qui n’auront pas été à la hauteur » !
©CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Colères jupitériennes

Les ministres tremblent. Et les secrétaires d’Etat, glacés par la peur, se terrent.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Lui il est à la hauteur. Même qu’il est très haut : au sommet du mont Olympe. De là il voit tout. Et ce qu’il voit avant tout c’est le désordre mental et intellectuel qui frappe ses subordonnés. 

Alors courroucé, il admoneste, menace, tonne : « on se souviendra de ceux qui n’auront pas étés à la hauteur ». Il a certainement prête une liste des coupables qu’il châtiera sans pitié une fois la crise passée. Mais pour inspirer une terreur salutaire, il ne la révèle pas.

Ainsi tous se sentent suspects et tous craignent d’être foudroyés. La terreur est un excellent moyen pour régner jusqu’à l’heure du jugement final. Lui il ne craint qu’une chose : les colères de Junon, encore plus orageuses que les siennes. Mais du moment qu’il ne la trompe pas…

On comprend son ire. Au pied de l’Olympe les demi-dieux qu’il a enfantés s’abandonnent à des paroles erratiques. Un jour une chose, le lendemain son contraire. Jupiter n’a pas besoin de masque, susurre une déesse du nom de Sibeth. Le jour même, en déplacement hors de l’Olympe, Jupiter en met un. 

La même – qui nous parait d’ores et déjà condamnée – demande aux enseignants, qu’elle prétend désœuvrés, d’aller travailler aux champs. Et que dire de celle chargée des Sports qui préconise que le Tour de France se déroule «  à huis clos ». Le gigantesque éclat de rire qui a accueilli sa curieuse initiative nous incite à penser que son sort est scellé. 

Il y en a une autre qui s’occupe du travail et pour laquelle on peut espérer la mansuétude de Jupiter. En effet, selon un proche du Dieu des Dieux, « on ne comprend rien à ce qu’elle dit ». Ce qui est quand même moins grave que d’aligner des conneries. En revanche, on ne donne pas cher de la peau des demi-dieux et demi-déesses (la liste est dans le Canard Enchaîné) qui font mumuse sur Youporn.  

En attendant de mettre à mort ces irresponsables, Jupiter a chargé Hercule (Edouard Philippe) de les mater. On leur a ordonné de ne plus jamais ouvrir la bouche sur la mystérieuse maladie qui ronge la France. Seul Esculape (Olivier Véran) aura le droit de s’exprimer sur la question. 

Cette hécatombe prévisible de dieux et de déesses ne peut nous réjouir car nous n’aimons pas le sang. Mais nous craignons aussi pour l’équilibre psychologique de Jupiter. Il risque, après le massacre, de se retrouver seul avec l’irascible Junon. Et il est connu que le confinement est générateur de violences conjugales.   

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